Osilub bonne pour le service
Veolia Environnement et Total ont récemment inauguré l’usine d’Osilub sur le site de Gonfreville-l’Orcher, en Normandie, à proximité du Havre. Ainsi, après vingt mois de travaux, 55 millions d’euros investis dont 35 % confiés à des entreprises locales, cette usine employant 45 personnes permet d’accroître de manière tangible la capacité de traitement des huiles moteur en France et plus généralement au nord-ouest de l’Europe, pour régénérer des huiles usagées en lubrifiants haut de gamme. Plus concrètement, si la capacité de traitement d’Osilub frise les 120 000 tonnes d’huile par an (soit près de 50 % du volume des huiles usagées collectées chaque année sur le territoire), le taux de rendement du recyclage se situe aux alentours de 75 %, soit le meilleur niveau mondial.
Dans l’absolu, plusieurs années de recherches ont été nécessaires pour développer le procédé mis en œuvre par Osilub, à savoir une distillation sous vide à films raclés issue du secteur de la chimie fine, qui préserve les molécules d’huile. De là, l’huile de base produite par Osilub sera traitée dans des installations spécifiques, dont la raffinerie de Normandie du groupe Total, afin de permettre son utilisation dans des lubrifiants moteur haut de gamme, répondant aux derniers standards.
Evidemment, cette réalisation industrielle s’inscrit dans un objectif de développement durable, en ligne avec la priorité donnée par l’UE au recyclage. Elle renforce également la présence dans la région de Total et Veolia Environnement, deux acteurs majeurs du tissu économique et industriel normand.
Pour Total, l’implication dans Osilub lui permet de boucler la boucle
“Le modèle vertueux construit en synergie avec le groupe Total autour d’Osilub et du recyclage des huiles usagées est un exemple concret d’un monde industriel tourné vers l’avenir et sachant combiner développement économique et développement durable, souligne Antoine Frérot, P-dg de Veolia Environnement. Le choix du Havre n’est nullement un hasard et démontre notre ancrage industriel sur ce territoire, puisque nous y aurons investi près de 90 millions d’euros en cinq ans.” Effectivement, Veolia Environnement affiche ici une présence depuis de nombreuses années, par le biais de ses trois divisions : Eau, Propreté et Services énergétiques.
Pour Total, le schéma est quelque peu différent. Acteur majeur du marché des lubrifiants, l’implication dans Osilub lui permet d’être présent sur l’ensemble du cycle de vie du produit. En ce sens, Philippe Boisseau, directeur général Marketing & Services et Energies nouvelles de Total, ne s’y trompe pas. “L’innovation que représente Osilub va permettre de valoriser de manière optimale les huiles usagées pour proposer à nos clients des produits de très haute qualité, dans un processus vertueux “d’économie circulaire”, note-t-il. Osilub marque également un nouveau chapitre de l’histoire de Total en Normandie puisque le groupe y possède de multiples implantations et investit massivement, notamment dans la plate-forme Normandie qui rassemble une raffinerie et une usine pétrochimique de référence.” Une démarche de “rapprochement” effective depuis le 1er janvier 2013, et qui voit un investissement d’un milliard d’euros pour moderniser les installations. Le pétrolier français possède par ailleurs un centre de recherche et technologie à Gonfreville, une usine de fluides spéciaux basée à Oudalle, deux usines de production de lubrifiants à Rouen et Norrey-en-Bessin, une plate-forme logistique de lubrifiants à Rouen et, enfin, une usine de fabrication de bidons, toujours à Gonfreville.