Non, les assureurs ne reconstituent pas leurs marges

Thierry Derez a tenu à faire passer un message lors de ses vœux à la presse. Le P-dg du groupe mutualiste Covéa s’est demandé s’il n’était pas opportun pour nos “chers” gouvernants de revoir l’organisation voire la composition de leurs services de presse. Il estime en effet que ces derniers n’ont pas suffisamment informé leurs supérieurs sur certains événements phares de l’exercice 2010, des événements qui ont bien sûr expliqué en grande partie les fortes hausses de tarifs annoncées par les assureurs à la fin 2010 (de 3,5 à près de 10 % en multirisques habitation et de 2,5 à 4,5 % en assurance automobile). Dans le seul domaine de l’habitation, la profession a par exemple dû faire face aux inondations du Var et à la tempête Xynthia (la charge liée à la tempête, à la grêle et à la neige a augmenté de près de 225 % chez les assureurs entre 2008 et 2010, indique le rapport). Dans celui de l’automobile, la profession a dû composer avec des prix de réparations qui ont augmenté plus rapidement que l’inflation (+ 3,9 % pour les pièces détachées, + 3,2 % pour la main-d’œuvre carrosserie et + 3,8 % pour la peinture). “L’inflation constatée ne semble pas conjoncturelle, ces éléments de prix augmentant de manière récurrente au-dessus de l’inflation moyenne”, relève le rapport. Pour preuve : depuis 2007, l’augmentation de prix annuelle moyenne s’est établie à 3,6 % pour les pièces détachées, 3,6 % pour la main-d’œuvre carrosserie et 4,6 % pour la peinture.

Des coûts de réparation de bris de glace en forte hausse

“Le coût moyen de la réparation des bris de glace, qui représente 7 % de la charge des sinistres, a connu une augmentation importante depuis 2002”, ajoute par ailleurs le document. Ses rédacteurs y jugent aussi que les assureurs ont enregistré une augmentation très importante de la fréquence entre 2008 et 2009 (+ 7,5 %). “Les tarifs semblent bien suivre l’évolution de la sinistralité, à la baisse comme dans le creux du milieu de la décennie ou à la hausse comme en début et fin de cette période”, conclut le rapport suite à l’analyse de la période 2000-2010. “La perspective d’une hausse tarifaire est le moment pour le consommateur de remettre en concurrence son assureur avec d’autres entreprises”, a néanmoins souligné Christine Lagarde. Depuis 2005, l’assureur a l’obligation légale de rappeler à l’assuré, avec chaque avis d’échéance, la date jusqu’à laquelle il est libre de résilier son contrat (loi Chatel). Afin d’aider les consommateurs à faire pleinement jouer la concurrence, la ministre a demandé au Comité consultatif du secteur financier (CCSF) de dresser un bilan de ce dispositif et de lui remettre ses propositions d’ici la fin du mois de février.