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Industrie

Munic ou l’OS dédié à l’auto

Publié le 24 janvier 2013

Par Gredy Raffin
4 min de lecture
Munic est l’une des nouveautés de cette rentrée au rayon de l’électronique embarquée. Sa singularité est d’avoir misé sur un OS pensé “automobile”. Une alternative crédible aux Android et autres iOS ?
AARON SOLOMON, P-dg de Mobile Devices.

JOURNAL DE L’AUTOMOBILE. Quelle est la légitimité de Mobile Devices sur ce marché de l’électronique embarquée ?
AARON SOLOMON.
Nous avons dix années d’expérience derrière nous, mais notre modèle a toujours été de nous inscrire dans un schéma B-to-B-to-B ou B-to-B-to-C, ce qui explique notre manque de notoriété. Toutefois, nous sommes à l’origine de produits tels que le Coyote Nav V2 et le Mappy MultiConnect, nous travaillons avec des acteurs majeurs comme Qualcomm, aux Etats-Unis, et fournissons à Peugeot la clé multifonction qui permet la connexion de la 208.

JA. Vous vous lancez sur un marché difficile, pourquoi ce pari ?
AS.
Nous avons pris cette décision il y a deux ans, partant de plusieurs constats. Tout d’abord, nous avons compris que nous devons devenir maîtres de la politique commerciale qui conditionne le fonctionnement de nos usines. Ensuite, il faut reconnaître que ce milieu est en crise d’innovation. Les assistants d’aide à la conduite (ex-avertisseurs de radar, N.D.L.R.), les PND et les kits main-libre arrivés au bout d’un cycle de développement n’ont rien apporté de nouveau depuis quelque temps.

JA. Qu’allez-vous apporter avec Munic ?
AS.
La plateforme idéale pour la voiture n’existe pas encore. Les rares projets qui aboutissent ne sont que des réadaptations à moindre coût de solutions existantes et destinées à d’autres domaines, notamment l’informatique ou la téléphonie. Nous voulons révolutionner le secteur en apportant du service. TomTom et Garmin ont, à mon sens, fait une erreur stratégique en ne retenant pas une plate-forme ouverte, ce qui a conduit à un appauvrissement du contenu.

JA. En quoi la base Avertinoo peut-elle être un élément différenciant face aux cadors ?
AS.
Lors de nos recherches, nous avons noté que cette application est la deuxième plus téléchargée sur l’App Store, avec 800 000 acquisitions. Nous l’avons enrichie avec une technologie brevetée, le Speed Drop, soit un algorithme qui analyse les freinages pour déceler les zones de danger et les communiquer en temps réel à la communauté.

JA. Pourquoi avoir développé votre propre OS, Morpheus ?
AS.
Android n’a pas été développé pour l’automobile, il y a donc des lacunes. Ce système consomme notamment beaucoup de bande passante et ne permet pas un grand niveau d’intégration, ni de communication entre les applications. Morpheus a été pensé en ce sens et son brevet Screenshare en est l’illustration. Nous avons toujours prêché pour un OS automobile et les demandes croissantes des acteurs du marché nous donnent raison.

JA. Quels sont les process de validation ?
AS.
Nous laissons les éditeurs nous soumettre des projets. Il y a des prérequis et la validation des applications visera à garantir l’intégration et la qualité d’ergonomie. Nomadic Solutions nous a manifesté son intérêt et souhaite proposer un service dans le domaine de la télématique professionnelle.

JA. Votre modèle économique repose la souscription à un abonnement. Comment expliquer ce choix ?
AS.
Apple a montré au monde entier que si l’offre est bien faite, le client adhère. Le Munic entend apporter un maximum de services pour un prix qui ne changera pas.

JA. La gamme pourrait-elle s’enrichir ?
AS.
Dans notre portefeuille de produits à destination des professionnels, il existe à l’heure actuelle un Munic 5” et un 7”. Ils seront adaptés et commercialisés. Notre objectif est de vendre 50 000 unités en 2013. Pour cela, une campagne de publicité très soutenue sera menée auprès de nos bases de données, dont les taxis, les ambulanciers et les 800 000 personnes ayant téléchargé Avertinoo.

JA. Comment êtes-vous parvenu à entrer chez Norauto ?
AS.
Le groupe Mobivia auquel appartient l’enseigne a un projet dont le concept s’articule autour de la mobilité. Ils ont d’ailleurs racheté plusieurs sociétés pour avancer en ce sens et le Munic s’inscrit à long terme dans cette stratégie. D’autres enseignes spécialisées et de la grande distribution se sont également positionnées, tout comme les concessionnaires. En revanche, Internet n’est pas forcément le canal le plus intéressant car il se prête mieux aux produits connus qui veulent se vendre à moindre prix, non pour ceux qui innovent.
 

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