Michelin : pas de retour à la normale avant 2022
La relance de l'activité économique entrevue à la fin du printemps sur plusieurs marchés mondiaux a profité au groupe Michelin. Celui-ci a annoncé, jeudi 22 octobre 2020, un chiffre d'affaires en baisse de 5 % pour le troisième trimestre, contre un recul de 20,6 % lors du deuxième qui avait été fortement pénalisé par la crise sanitaire. "Le troisième trimestre a été meilleur que prévu", a souligné le président du groupe, Florent Menegaux, dans un entretien avec des analystes. La demande mondiale de pneumatiques s'est redressée, à -6 % par rapport à la même période il y a un an.
Des ventes en baisse de 16,8 % après neuf mois
Le manufacturier français prévoit pour 2020 un résultat opérationnel supérieur à 1,6 milliard d'euros et des flux de trésorerie libre structurels supérieurs à 1,2 milliard d'euros (contre 500 millions annoncés en juillet), "hors nouvel effet systémique de la crise du Covid", précise-t-il. "Nous devrions croître en parallèle au marché, avec un effet positif du coût des matières premières et un effet négatif des changes. "Le prix-mix", lié à la hausse des prix unitaires et à la vente de produits plus haut de gamme, devrait être positif", a commenté le directeur financier du groupe, Yves Chapot.
Sur les neuf premiers mois de l'année, les ventes de Michelin ont chuté de 16,8 % par rapport à 2019, s'établissant à 14,9 milliards d'euros. La baisse des volumes pèse 17 %, malgré des gains de parts de marché dans l'automobile et les spécialités. Le prix-mix permet de gagner 1,7 %, avec un "pilotage rigoureux des prix, notamment face à la dépréciation de certaines devises", qui permet de compenser "l'effet négatif des clauses matières premières".
Des signaux positifs aussi bien en OE qu'en IAM
Le marché tourisme et camionnette est en recul de 17 % en nombre de pneus, très fortement pénalisé par la crise sanitaire. Le troisième trimestre montre cependant "une nette inflexion positive, plus soutenue qu'attendu", selon Florent Menegaux, tant en première monte qu'en remplacement, et notamment en Chine et en Amérique du Nord. Pour l'activité poids lourds, le marché est en recul de 14 %, pénalisé par le ralentissement du fret. Le troisième trimestre montre cependant une amélioration (-6 %) tirée par la demande en première monte (+11 %) en Chine et les pneus de remplacement en Europe et en Amérique du Nord.
Dans les activités de spécialités, la reprise des activités agricoles et le rebond du deux roues compensent un ralentissement des activités minières, touchées par les conséquences de la crise avec un décalage de quelques mois. Sur la base des tendances observées, le groupe s'attend à retrouver le niveau d'activité 2019 "à partir du deuxième semestre 2022". (avec AFP)