L’obligation de la formation, le choix du mode
“Les réparateurs sont des artisans avec des capacités existantes.” Aussi agréable cette phrase soit-elle à entendre, elle cache une double vérité. Jean-Pierre Deshayes, consultant-formateur pour le CFPA (Centre de formation et de promotion automobile), dépendant de la Fnaa, insinue qu’au-delà d’une capitalisation sur leurs connaissances, les réparateurs ne doivent pas oublier de combler certaines lacunes. En suivant un module technique quand la technologie évolue, ou bien de commerce et de communication, par petites touches mais souvent.
Le couperet tombe : “Cependant, ils vivent sur des acquis. Il faut une part de création et comprendre qu’un atelier a besoin d’être valorisé. En formation, je demande “Savez-vous changer un pare-brise ? Oui ? Et est-ce que vos clients le savent ? Une simple affiche permet de le leur signaler”.” Reste à choisir la bonne formule, entre e-learning, présentiel et documentation technique. Selon Jean-Pierre Deshayes, “la formation, sans remplacer les vecteurs de communication technique des équipementiers, doit avoir un aspect de pédagogie pour former les réparateurs qui, eux-mêmes, vont faire de la pédagogie avec les automobilistes, pour expliquer un prix notamment”.
Démystification
Clairement, l’e-learning est le seul choix de l’économie, pénalisé par l’impossibilité de percevoir la motivation, d’une part, et de mettre en pratique, d’autre part. Selon Jean-Marc Zaytzeff, directeur commercial d’Ecodime, “cela reste la version la plus libre de la formation, mais elle pose la question de la maîtrise de la fréquentation”. S’il y a bien le serious game ou le simulateur, qui permettent l’interaction et la manipulation, ce sont des solutions à distance qui restent onéreuses. “Si le module à développer n’est pas pérenne, il est déraisonnable de faire ces choix, compte tenu du coût”, convient-il. Le prix plancher pour un simulateur s’élève en effet aux alentours de 45000 euros.
Pascal Renne, président de DAF Conseil, poursuit : “Les modules à distance restent très informatifs, et permettent la démystification d’une technologie par exemple. L’e-learning va cohabiter avec le présentiel.” Malgré le besoin de réduire les coûts, celui d’échanger reste primordial. “Le présentiel, dans les réseaux et auprès des MRA, est en progression depuis deux ans”, ajoute-t-il ensuite. Il est donc question de complémentarité. “Tout cela va avec de l’accompagnement, potentiellement après le à distance et le présentiel. Avec, aussi, une évaluation, qui peut-être difficile à interpréter à froid. Il y a donc un travail de responsabilisation des patrons, pour ne pas simplement voir des heures de productivité en moins, mais plutôt une meilleure employabilité future du collaborateur, qui favorisera une meilleure rentabilité”, conclut Jean-Marc Zaytzeff.
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FOCUS - Pourquoi exposer ?
Pascal Renne, président de DAF Conseil : “Ce salon était très important pour les deux services que nous lancions. Equip Auto nous permet de faire des démonstrations sur le stand, afin de montrer que cela ne coûte pas cher de s’approprier ces nouveaux outils.”
Jean-Marc Zaytzeff, directeur commercial d’Ecodime : “L’occasion nous était donnée de présenter à la fois Ecodime, HP Composites et IEMS. Equip Auto, c’est aussi l’opportunité d’approcher les acteurs de la 2e monte, et de mettre en avant notre offre différenciante, sur mesure plutôt que sur catalogue.”
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FOCUS - Cap sur la fidélisation
Ce que le manque de formation, par définition, n’apporte pas aux réparateurs, DAF Conseil tente de l’intégrer au travers d’outils intuitifs. Avec Cap Services ou autobook.fr, le spécialiste de la formation a en effet pris le parti de fournir à la fois des outils de fidélisation et de communication. “Le but est de tirer le client vers le garage, tout en proposant un benchmark réseau, afin que l’adhérent puisse comparer sa situation avec celle de ses collègues”, indique Pascal Renne, président de DAF Conseil.
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