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Industrie

Les ambitions d'Indra sur la pièce d'occasion

Publié le 2 avril 2019

Par Catherine Leroy
3 min de lecture
Avec 1,1 million de véhicules hors d’usage recyclés chaque année (sur près de 2 millions), la France fait figure de modèle en Europe. A Romorantin, le site Indra a industrialisé le process. Chaque jour, 25 modèles sont démontés pour alimenter les stocks en pièces d’occasion.
Pour Indra, le potentiel du marché de la pièce d'occasion en France est de 300 millions d'euros.

 

Soutenu par la Piec (pièce issue de l’économie circulaire) dont l’arrêté d’application est entré en vigueur au 1er avril 2019, le recyclage au sein de la filière automobile française a le vent en poupe. Les mesures s’ajoutent à l’obligation faite aux constructeurs depuis 2011, de recycler 95% de leurs modèles en fin de vie (les 5% de déchets concernent les tissus, les moquettes…). Si un seuil de recyclage de 100% est d’ores et déjà possible, il n’apparaît pas rentable.

 

Structurés sous l’influence des réseaux comme Indra (ou Careco), propriété de Renault et de Suez, les 1 684 démolisseurs d’hier connaissent aujourd’hui une véritable mutation de leur activité. Pour Loïc Bey-Rozet, directeur général d’Indra, le marché devrait se concentrer à l’avenir autour d’un millier de professionnels du recyclage. Car le modèle économique associant la vente d’épaves, de matière -le platin- (soumis aux cours de la bourse et à la demande des Chinois ou des Turques) et de pièces détachées, se révèle tendu.

 

« Le démantèlement propre d’une voiture demande des investissements en équipement, en process, en formation… explique le dirigeant. Le cadre juridique et environnemental bouge aussi. Il est nécessaire de faire évoluer les réseaux dans le bon sens. » Indra qui anime un réseau de 380 centres VHU partenaires, vise les 600 sites agréés. Un nombre indispensable pour assurer un maillage de proximité nécessaire à son service d’enlèvement d’épaves, baptisé « Goodbye car ».

 

Vers un marché de la PR d’occasion multiplié par trois

 

Issus des assureurs, des particuliers et des concessionnaires, les modèles voués à la destruction bénéficient ces derniers mois de la prime à la conversion. La nouvelle nomenclature du contrôle technique et son renforcement attendu au 1er juillet, alimentent aussi l’activité. Indra a vu son chiffre d’affaire progresser de 20% pour atteindre les 60 millions d’euros en 2018, et asseoir sa rentabilité. Quant à son programme baptisé Précis de pièces d’occasion (accessible aux réseaux Renault, et PSA depuis cet hiver), il regroupe à présent 53 démolisseurs et 480 000 pièces référencées. Un signe des temps, ses ventes ont progressé de 50% sur les deux premiers mois de l’année.

 

« Notre ambition est de prendre 4% du marché des pièces d’occasion (estimé pour l’heure à 300 millions d’euros, ndlr) », avance Loïc Bey-Rozet. A terme, le potentiel du secteur est évalué à 900 millions d’euros. « En France, la pièce d’occasion représente 2% du marché. Aux Etats-Unis, il est de 22% », rappelle le dirigeant qui attend un effet moteur de la libéralisation des pièces de carrosserie étudiée ces jours-ci par le gouvernement. « Le marché de la pièce d’occasion ne concurrence pas les constructeurs, estime son premier représentant.Il s’adresse à des véhicules âgés de 10 à 12 ans, qui sont sortis depuis longtemps des réseaux de marque. »

Ludovic Bellanger (texte et photo)

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