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Industrie

L'électronique de puissance : une filière à haute valeur ajoutée pour la France

Publié le 10 juillet 2020

Par Catherine Leroy
2 min de lecture
Les secteurs de l'automobile et de l'électronique veulent poser les fondations d'une filière française à haute valeur ajoutée. Rémi Bastien, directeur du programme Electronique de puissance au sein de la PFA, explique les enjeux de cette création.
La technologie 48V, développée par Valeo, intègre déjà de l'électronique de puissance.

En 2030, l'industrie automobile devrait baisser d'un tiers ses émissions de CO2, ce qui signifie concrètement que 100 % des véhicules devront être électrifiées partiellement ou totalement. Alors que les ventes de véhicules hybrides et électriques pèsent 13 % du marché total depuis le début de l'année 2020, cette obligation signifie tout simplement qu'il faudra multiplier par sept ce marché en 10 ans. 

 

Mais cette évolution nécessite une mutation technologique cruciale vers l'électronique de puissance qui en est le cœur, en impactant les ondulateurs de batterie, les chargeurs mais aussi les convertisseurs.

 

"L'électronique de puissance représente le centre de cette mutation technologique puisque l'industrie va passer de composants à base de silicium à d'autres composants comme le carbure de silicium ou le nitrure de gallium", explique Rémi Bastien, directeur du programme Electronique de puissance au sein du comité technique automobile au sein de la PFA et directeur de la prospective automobile chez Renault.

 

Après avoir organisé une semaine de travail qui a réuni (virtuellement) près de 500 acteurs, les deux filières (automobile et électronique) ont décidé d'unir leurs forces pour créer une véritable équipe de France de l'électronique de puissance. "Nous savons que ce développement va représenter un marché de 10 milliards d'euros en 2030 contre 1,6 milliard actuellement. Notre ambition est que la France puisse prendre un quart de ce marché", poursuit Rémi Bastien. 

 

Pour la filière automobile, il s'agit donc de localiser sur le territoire cette nouvelle industrie et d'être prêt dès 2023-2024 à construire des usines pour produire ces nouvelles technologies. "La France a une belle carte à jouer et nous devons accélérer la recherche et développement sur le sujet dans les deux ans à venir pour être prêt pour l'échéance de 2030 et même de 2025, date à laquelle la moitié des ventes devrait concerner les voitures électrifiées. On dit souvent qu'il faut relocaliser, ce qui n'est pas toujours facile, mais cette fois, nous avons la possibilité de localiser en France une industrie à très haute valeur ajoutée. La France a une belle carte à jouer et près de 4 000 emplois à créer", observe Rémi Bastien.  

 

Quatre projets sont portés par Valeo, Renault, STMicroélectronics et Vitesco qui eux-mêmes ont permis de faire remonter, lors de la semaine de l'électronique de puissance organisée du 6 au 10 juillet, plus de 20 sous-projets.  

   

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