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Industrie

"Le multimédia prend de l’importance et donne des ailes aux autoradios"

Publié le 10 mai 2011

Par Gredy Raffin
5 min de lecture
Laurent Jaoul, directeur des achats Autobacs - Pour le directeur des achats d’Autobacs, les produits connectés représentent l’avenir. Spécialiste des autoradios, il estime qu’une fois de plus, les marques B auront leur rôle à jouer dans la démocratisation. Il se rend au MedPi pour se laisser surprendre.
Autobacs ne tient pas à s’éloigner de sa philosophie, à savoir proposer du choix en grande quantité. Comme chez tous les distributeurs, actuellement, le spectre de la pénurie plane à la suite du tremblement de terre au Japon.

Journal de l’Automobile. Quel est l’intérêt pour les enseignes de se rendre à un salon comme le MedPi ?
Laurent Jaoul.
Ce salon permet de rencontrer en peu de temps tous les fournisseurs réunis au même endroit. L’intérêt majeur consiste à prospecter de nouvelles références, car le MedPi reste un salon comme les autres, mais au cours duquel nous avons l’opportunité de découvrir en avant-première des produits prêts à sortir, ou des solutions futures.

JA. Qu’est-ce que cela représente dans votre plan annuel ?
LJ.
Nous avons déjà réalisé nos gammes 2011. Cependant, il est possible d’ajouter des références pour le second semestre. L’avantage sur le marché de l’autoradio, c’est la possibilité d’évolution. C’est un segment de marché qui laisse une part à la réactivité, à l’adaptation, rien ne saurait être figé.

JA. On dit que les produits connectés tiennent la corde. Quelles sont vos prévisions pour ce marché ?
LJ.
Les produits connectés et ceux qui sont capables d’interfacer un smartphone sont très prisés par les clients finaux. Le multimédia, qui est une branche relativement jeune, prend de l’importance et donne des ailes aux autoradios 2-DIN. Sur ce créneau, ce sont les marques B qui dominent, en s’accaparant de plus de 50 % des volumes.

JA. Quelle est la tendance sur le marché de l’autoradio ?
LJ.
La tendance, à en croire les chiffres des centres Autobacs, serait à la hausse, en matière de volume. On ne parle, là, que des sources, car à côté, les haut-parleurs, les amplis et les caissons s’effondrent. C’est une catastrophe. En 2010, nous avons vendu plus de sources qu’en 2009. Nous notons un recul des marques A au profit des marques B. Nous expliquons ce fait par le positionnement prix.

JA. Qu’entendez-vous par là ?
LJ.
Les dernières expériences prouvent que d’une manière générale, ce sont les marques B qui apportent les innovations technologiques, comme l’USB. Lorsque les acteurs historiques parviennent à révolutionner, ce sont au final les marques de second plan qui démocratisent, comme avec l’USB. Tout le monde communique dessus, or les marques A s’y sont longtemps opposé, avant d’y céder et de devenir agressives sur les prix.

JA. Suivez-vous cette politique qui tend à réduire le nombre de références en stock ?
LJ.
Autobacs a une ligne de conduite claire en la matière : il faut offrir du choix, il faut avoir du stock, c’est la seule façon de vendre. Notre gamme court de 19,90 à 1 500 euros. Nous notons toutefois, comme nous l’évoquions précédemment, que les marques A s’inscrivent dans une guerre des prix, non pas entre elles mais avec les marques B. Le résultat a un impact négatif puisqu’en moyenne, elles baissent leurs tarifs de 15 % et grèvent par conséquent le chiffre d’affaires.

JA. On dit que les GSA montent en puissance, quel est votre sentiment ?
LJ.
Pour nous, les grandes surfaces alimentaires ne représentent pas des concurrents, d’autant plus sur les autoradios. La réelle concurrence vient des autres centres-autos.

JA. Quelles sont au final les clés du marché de l’électronique embarquée ?
LJ.
Je crois que l’enjeu principal est de mettre l’accent sur le service au client. Il faut lui proposer du choix parmi des produits de qualité. L’autre point serait, comme nous l’avons fait, de mettre des moyens pour former les équipes.

JA. Peut-on craindre pour les stocks, après les catastrophes survenues au Japon ?
LJ.
Certains fournisseurs se disent inquiets et, mécaniquement, nous poussent à nous inquiéter également. L’anticipation ne serait pas une solution. La perspective d’une pénurie n’est pas à l’ordre du jour et Autobacs ne s’engage pas dans une politique de surstockage. Il ne faut pas oublier que les gammes évoluent très vite. En constituant de grosses réserves aujourd’hui, on s’exposerait au risque d’avoir de fortes quantités de produits, devenus obsolètes dans quelques mois.

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ZOOM

Takara en “première” mondiale !

Laurent Jaoul, directeur des achats, parle de connectivité et de bonne surprise. Il pourrait être séduit par la dernière innovation de Takara. Sur le fond, le fabricant s’est contenté de reprendre une recette qui marche mais a eu l’intéressante idée de l’appliquer à un usage automobile. La MID 70 est en effet une tablette tactile fonctionnant sous Android 2.2. Dotée d’une puce GPS, elle peut exploiter les cartographies sur son écran de 7 pouces (800x480).

Tourné vers le loisir et les aspects pratiques, le MID 70 profitera de tout le potentiel de l’Android Market pour enrichir son contenu.

On regrettera toutefois la connectivité limitée aux simples Wi-Fi et Bluetooth. Le fabricant n’a malheureusement pas prévu de slot pour carte SIM 3G.

Annoncée à 229 euros, cette tablette tactile constitue néanmoins une alternative aux stars du segment, facturées jusqu’à plusieurs centaines d’euros supplémentaires. Suzuki l’entend de cette oreille, semble-t-il. Le constructeur a décidé de commercialiser le MID 70 dans son catalogue d’accessoires. C’est déjà un premier pas.

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