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Industrie

Le long fleuve pas vraiment tranquille de l'hydrogène

Publié le 19 juin 2020

Par Christophe Jaussaud
3 min de lecture
Avec 14 nouvelles stations en région Auvergne-Rhône-Alpes, dans le cadre du projet Zero Emission Valley, l'hydrogène devient un peu plus concret dans l'Hexagone. Mais cette avancée est encore bien loin de pouvoir rivaliser avec les plans annoncés par certains pays.
14 nouvelles stations à hydrogène vont être déployées dans la région Auvergne-Rhône-Alpes.

 

L'hydrogène, souvent présenté comme le carburant indispensable à la transition écologique, peine pourtant à se développer. Enfin, selon les pays. Dernier exemple en date : l'Allemagne. Notre voisin vient en effet d'annoncer, dans le cadre de son plan de relance économique post-covid de 130 milliards d'euros, vouloir consacrer 9 milliards à la filière hydrogène. L'objectif est ambitieux et clair : devenir la référence mondiale du secteur dans une décennie. Elle avait déjà annoncé, en 2019, vouloir développer 400 stations de distribution d'ici 2023. La Chine s'est également engagée dans cette course d'avenir avec l'objectif de mettre à la route 1 million de véhicules fonctionnant à l'hydrogène d'ici 2030.

 

Ou en est-on en France ? Elle concourt. Mais pas vraiment dans la même catégorie avec 100 millions d'euros alloués, en 2018, à son plan hydrogène. Pourtant, nombre d'entreprises françaises sont en pointe dans le domaine (Faurecia, Plastic Omnium, Symbio, etc.). L'un des principaux projets dans l'Hexagone est porté par la Région Auvergne-Rhône-Alpes et son programme Zero Emission Valley. Sa mise en œuvre est assurée par la société Hympulsion qui compte notamment à son capital Engie, Michelin et le Crédit agricole. Ce plan hydrogène s'appuie sur 52 millions d'euros sur dix ans, dont 15 millions financés par la région, 14,4 millions par l'Ademe et 10,1 millions par l'Europe.

 

Ainsi, Hympulsion vise le déploiement, dans les trois ans, de 20 stations et de 1 200 véhicules professionnels à hydrogène. Du concret est d'ores et déjà visible, notamment à Chambéry ou le groupe Jean Lain a accueilli une station à hydrogène pour les véhicules électriques à pile à combustible. Et les choses s'accélèrent, avec un groupement d'entreprises, structurées autour du groupe drômois McPhy, qui va déployer 14 nouvelles stations dans les grandes villes de la région. Ce contrat va générer pour McPhy 11 millions d'euros de chiffre d'affaires, soit l'équivalent d'une année de chiffre d'affaires. Il est associé pour ce projet à deux autres sociétés régionales spécialistes de l'hydrogène, Atawey (Savoie) et TSM (Isère).

 

Ce projet Zero Emission Valley a le mérite d'être concret. Mais pour que l'hydrogène tienne ses promesses, notamment dans les transports (de l'automobile à l'avion en passant par les camions et les trains), il faudra bien plus de moyens. Sans doute un nouveau grand projet pan-européen. L'Airbus des batteries est officiellement sur les rails mais il ne faudrait pas tarder à s'organiser pour celui de l'hydrogène afin d'éviter de se faire une nouvelle fois déborder.

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