Le jaune, la nouvelle couleur de la contestation !
L’actualité de ces derniers jours a fait de la couleur jaune le nouvel étendard de la grogne des automobilistes envers les Pouvoirs publics et montre un fort mécontentement de ces derniers. En effet, avec les mesures prises dernièrement, ce n’est pas uniquement les 40 millions d’automobilistes français qui vont en subir les conséquences, mais bien les 66 millions de l’Hexagone.
La volonté des Pouvoirs publics d’effectuer un rééquilibrage essence/diesel par le haut avec une augmentation des taxes sur les carburants – beaucoup plus importante sur le diesel afin d’augmenter aussi l’essence – engendre des conséquences pour les automobilistes, particuliers comme professionnels. Ainsi, à long terme, il est facile d’imaginer les répercussions économiques sur le pouvoir d’achat des 66 millions de Français. Le prix du carburant étant partie intégrante des coûts des biens de consommation transportés par mer ou par terre. Cette prise d’otage des automobilistes induit également une situation contre-productive pour le renouvellement du parc roulant avec des consommateurs/automobilistes au pouvoir d’achat réduit, rendant les possibilités de financement d’un nouveau véhicule plus difficiles.
Pourquoi punir les automobilistes particuliers ou professionnels après avoir encouragé un modèle de mobilité favorisant le véhicule diesel ? Durant de nombreuses années, les Pouvoirs publics ont favorisé la vente de véhicules diesel par des primes et une fiscalité bonus/malus avantageuses. Ces avantages se poursuivent encore aujourd’hui avec notamment une prime à l’achat d’un véhicule diesel, qu’il soit neuf ou d’occasion, comme le confirme M. le président de La République Emmanuel Macron dans son intervention sur Europe 1, le 6 Novembre 2018. Idem pour le bonus écologique, défini en fonction des émissions de CO2 du véhicule qui favorise naturellement la motorisation diesel, phénomène qui s’amplifiera avec la nouvelle norme WLTP. Un trop fort rééquilibrage des motorisations composant le parc roulant se faisant en faveur de l’essence engendre mécaniquement une augmentation de CO2, d’autant plus que les Français achètent encore peu de véhicules électriques pour le moment (1,2 % des ventes), mais beaucoup de SUV/Crossover (+30 % des ventes). Un paradoxe qui va à l’encontre des objectifs de la COP 21 des Accords de Paris sur la diminution des gaz à effets de serre, qui reste le principal objectif écologique mondial.
Quel est donc l’objectif recherché avec la suppression du véhicule diesel ? Est-ce une volonté d’aller vers un véhicule essence avec une injection directe qui est plus émetteur de CO2 et qui doit aujourd’hui, pour répondre aux nouvelles normes Euro, s’équiper de filtres à particules ?
Est-ce une volonté d’aller vers un véhicule électrique qui n’est pas une solution viable en totalité, car de nombreux paramètres restent encore à régler sur celui- ci ? Il est tantôt nucléaire tantôt à charbon suivant le pays où il se trouve et sa manière de produire l’électricité.
Il n’y a pas de bonnes ou de mauvaises solutions en termes de mobilité aujourd’hui, mais les idées reçues et les mesures prises par les Pouvoirs publics envoient un mauvais signal aux professionnels de la filière automobile. Les véhicules diesel d’occasion subissent une décote importante et sont repris non plus à leur juste prix, mais en dessous de leur valeur réelle. Les professionnels de la réparation en gestion moteur sont découragés et se demandent de quoi demain sera fait.
En effet, les jeunes choisissant leur formation en apprentissage ne s’orientent plus vers la filière automobile, où l’avenir de leur futur emploi est incertain. S’il n’y a plus de candidats, il n’y aura plus de formations proposées par les organismes agréés. Par ailleurs, comment investir dans les équipements de demain pour la gestion moteur sans savoir s’il y aura toujours suffisamment de véhicules à diagnostiquer et réparer. Cette défection des ateliers de réparation et cette démobilisation des professionnels auraient un impact négatif sur les objectifs écologiques souhaités. En effet, un véhicule du parc roulant qui ne serait plus révisé et réparé correctement serait déréglé, et engendrerait une pollution en CO2 plus importante que la normale. Un non-sens avec la volonté des Pouvoirs publics de réduire ces mêmes émissions de CO2 et de pollution.
Face à ce constat, peut-être faudrait-il envisager de repenser la révision de ces véhicules en une révision nouvelle génération, plus en adéquation avec l’utilisation faite des véhicules par les automobilistes et les objectifs écologiques : une Eco Révision !
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