L’Autopartage dans un gobelet
Une fois encore, la présence d’ADM au dernier concours Lépine est loin d’être passée inaperçue puisque la société a été auréolée d’un double titre. En effet, Dominique Mocquard, le patron de l’entreprise francilienne, est reparti avec la coupe du Maire de Paris et une médaille d’or. La deuxième de son histoire. Il faut reconnaître que sa Key Box est une véritable révolution, avec tout ce que cela comporte d’ingéniosité. En un mot, ADM est capable, en un tour de main, de transformer un véhicule lambda en un élément intégrant entièrement un programme d’autopartage. “Il nous faut à peine trente minutes d’intervention”, se félicite le responsable. Autant cet exploit est grand, autant le matériel qui y est nécessaire est petit. Au point de tenir dans le creux de la main ou dans un porte-gobelet puisque c’est de cela qu’il s’agit, d’un boîtier aussi encombrant qu’une canette de boisson…
A l’intérieur, les ingénieurs spécialisés en plastronic sont parvenus à miniaturiser tout l’utilitaire car il faut souligner que la version de la Key Box récemment présentée est en fait issue de la 3e génération de développement. “A ses débuts, le dispositif tenait dans l’équivalent d’une petite valise, puis nous l’avons réduit à la taille d’une boîte à chaussures pour en arriver à celle d’un gros gobelet”, retrace Dominique Mocquard. On y trouve donc la carte mère du système, une puce RFID pour la partie géolocalisation, un logement pour la clé de contact, un petit écran monochrome pour les instructions, un haut-parleur et un micro pour les échanges vocaux avec l’extérieur. Un boîtier dont le verrouillage est sécurisé.
Les clients potentiels de la Key Box sont nombreux et variés. ADM peut tout aussi bien aller taper à la porte des professionnels que des collectivités locales ou des particuliers. “Nous allons mettre en ligne une plate-forme ou tout un chacun pourra gérer son propre système d’autopartage”, révèle le président fondateur d’ADM, qui n’a toutefois pas encore levé le mystère qui plane autour du prix.
Partenaire sur les projets de Renault
Au-delà de ce nouveau module, les solutions standardisées de transformations d’ADM dans le domaine de l’autopartage ont trouvé un écho favorable chez Renault. Le constructeur, qui a remporté l’appel d’offres de la ville de Saint-Quentin-en-Yvelines (78) avec sa Twizy, a en effet sollicité Dominique Mocquard pour transformer 50 exemplaires de son quadricycle. Concrètement, à la sortie des usines, les véhicules sont acheminés vers les ateliers d’ADM où les éléments de carrosserie sont démontés pour être sérigraphiés par un autre prestataire. La boîte à gants est modifiée pour recevoir les composants électroniques, le support de gilet et triangle de sécurité est couplé à l’antidémarrage, la clé de contact est supprimée et un système de téléphonie main-libre est installé. Une fois ces tâches réalisées, soit une journée de travail par unité, le véhicule repart chez Renault pour être rhabillé avant d’être livré au client.
De l’avis de son concepteur, ce kit de gestion d’autopartage est “très avantageux pour le constructeur car il est flexible et permet de travailler de toutes petites séries comme dans le cas de Renault”. Les négociations auraient d’ailleurs commencé pour la Zoé. L’histoire retiendra surtout qu’ADM avait déjà proposé cette alternative, baptisée “Vulog”, sur une Citroën C1, mais sans réel succès. “Nous voulons éviter au constructeur de s’embarquer dans un processus d’usinage qui l’engage sur des milliers d’exemplaires, dont il n’est pas sûr de vendre la moitié. Renault l’a bien compris et Veolia également”, se réjouit le P-dg d’ADM.
Dans son atelier et sur son parc, les inventions ne manquent pas. Si son volant à moyeux fixe avait trouvé un débouché sur la C4, sa C1 transformée en véhicule électrique (présentée au Mondial 2010) a dû rester dans l’ombre, recalée avant même de passer l’examen de l’Utac. Pourtant, à moindre frais, cette proposition industrielle permet de recycler des véhicules thermiques en véhicules écologiques. Cette Citroën C1/Peugeot 107 serait a priori deux fois moins chère à l’achat qu’une C-Zero/iOn. Mais les voies de la politique sont parfois impénétrables.
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