La voiture autonome est-elle presque à notre portée ?
Si les taxis autonomes du film Total Recall font rêver, nous en sommes encore loin. Ce vendredi 17 juin 2022, la Fiev a organisé une table ronde sur cette thématique afin d’explorer le sujet de l’intelligence artificiel (IA) dans l’automobile. Un panel d'intervenants allant des constructeurs automobiles (Stellantis) à des entreprises de technologie informatique (Nvidia), en passant par des PME (Nexyad) étaient présents. À noter que Luc Julia, cocréateur de Siri et désormais chef de la branche scientifique du groupe Renault, a pris la parole à l'occasion de la sortie de son livre intitulé "L'intelligence artificielle n'existe pas".
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Aujourd'hui, les particuliers achètent de moins en moins de voiture pour le plaisir, mais plus par nécessité de mobilité. Franck Fontanesi, directeur général économie et statistique de la Fiev, l’a rappelé : "dans les concessions, l'âge moyen des clients est de 55 ans et l'appétence des jeunes pour l’automobile diminue fortement". Un plaisir de conduire qui est donc relégué au second plan. Une automatisation plus poussée des véhicules devient ainsi un objectif intéressant sur le long terme pour toucher un large public.
Le Lidar, l’entrée dans le niveau 3
Pour rappel, il existe six niveaux pour jauger l’autonomie d’un véhicule allant de 0 à 5. Pour le moment, les nouveaux véhicules sont presque tous équipée de système d'aides à la conduite (Adas) et de supervision (DMS, en anglais, pour driving monitoring system) les élevant au niveau 2. Avec la technologie Lidar, ce rayon laser qui permet de réaliser une cartographie 3D de l’environnement autour du véhicule, le secteur automobile va progressivement entrer dans le niveau 3. Pour le moment, seules la Honda Legend et la Mercedes-Benz Classe S ont franchi le pas de la commercialisation après et homologation de leur équipement.
Côté français, Stellantis a annoncé avoir choisi Valeo pour son Lidar de troisième génération. Appelé Valeo Scala 3, il équipera, dès 2024, plusieurs modèles de ses différentes marques automobiles du groupe. Cette technologie permettra au conducteur de lâcher le volant et "quitter la route des yeux en toute sécurité". "Avec la définition actuelle des LiDAR, le niveau 3 est limité à 60 km/h. Nous visons, avec cette nouvelle génération, de monter la vitesse des véhicules autonomes de niveau 3 jusqu'à 130 km heure et, par ce fait, augmenter la valeur pour le client final", précise Antoine Lafay, directeur du pôle recherche sur l’assistance automobile de Valeo.
La méfiance doit être de mise
Cependant, il ne faut pas tout voir sous le prisme du Lidar. "J’ai lu qu’il fallait revenir juste au radar. Mais c’est plus complexe et il y a un consensus dans l’industrie et auprès des experts pour qu’il y ait de la diversité, souligne Gérard Yahiaoui, PDG de Nexyad. Avoir le radar, la caméra et le Lidar permettrait d’atteindre un très haut niveau d’autonomie.” Par ailleurs, ces moyens de détection, couplés à la 5G vont créer une masse de données sans précédent.
Luc Julia a profité de la table ronde pour mettre en garde contre le désastre écologique que l’IA risque de provoquer. “Une IA nécessite beaucoup trop de données et la centralisation des serveurs prend trop d’énergie, explique-t-il. 60 % de son énergie est utilisée pour son refroidissement.” Selon lui, le véhicule de niveau 5 est une arlésienne. Et celui de répondre : “il faut se méfier car une IA ne peut pas être fiable à 100 % et ceux qui vous disent qu’avec une voiture autonome de niveau 5 il n’y aura zéro accident, sont des menteurs.”
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