La PFA plaide pour une réouverture des concessions

Le comité stratégique de la filière automobile s’est de nouveau réuni par audioconférence, sous la présidence de Luc Chatel et en présence de la secrétaire d’Etat auprès du ministre de l’Economie et des Finances, Agnès Pannier-Runacher. A l’ordre du jour : réaliser un bilan sur les impacts de la crise et le suivi du déploiement des mesures d’urgence, mais surtout, anticiper les conditions d’un redémarrage de l’appareil industriel.

Un redémarrage progressif jugé urgent et essentiel à la survie du secteur automobile, alors que le confinement est appelé de nouveau à se prolonger. Une necessité d'autant plus pressante alors que, selon la PFA, l’industrie allemande, avec l’appui du gouvernement, accélère la préparation du redémarrage rapide aussi bien des usines que des activités de ventes.

"Personne ne peut imaginer une reprise en ordre dispersé en Europe et, partant, l’industrie française prendre un retard lourd de conséquences, a tenu à prévenir Luc Chatel. Le redémarrage progressif de l’activité va devenir vital pour l’industrie automobile. Chaque jour qui passe, avec un appareil industriel à l’arrêt, amplifie les risques qui pèsent très lourdement sur le tissu industriel et sur l’emploi au cœur de nos territoires", a-t-il repris. Avec, en filigrane, deux maîtres mots guidant cette reprise -responsabilité et solidarité- ainsi qu'un fil rouge, les engagements pris dans le cadre du Pacte de bonnes pratiques en temps de crise adopté le 2 avril dernier.

Des protocoles sanitaires stricts

Pour réussir un redémarrage progressif de l’activité, l’ensemble des entreprises de la filière s’accorde sur un point primordial : l’élaboration de protocoles sanitaires extrêmement stricts, pour la protection à la fois des salariés, mais aussi des clients. Des protocoles discutés dans le cadre du dialogue social, validés et mis en œuvre de façon opérationnelle, créant les conditions sanitaires d’un redémarrage, sur l’ensemble des sites, grands et petits. A charge à la filière d’assurer le partage des bonnes pratiques, en s’appuyant notamment sur les dispositifs adoptés par les grandes entreprises du secteur qui bénéficient du benchmark des dispositions adoptées en Chine, où elles ont permis le redémarrage avec succès.

"Il en est de même pour les activités de logistique, livraison et ventes, indispensables à la reprise de la production, et qui font également l’objet de travaux de mise en place de mesures de protection, non seulement des salariés mais aussi de leurs clients, à l’instar des mesures adoptées dans le secteur de la grande distribution", note la PFA.

La réouverture des concessions attendue

Les pouvoirs publics ont aussi, selon la PFA, un rôle à jouer dans une reprise progressive réussie de l’activité du secteur. Plusieurs pistes ont été soulevées par l’organisation : d’une part, l’émergence des conditions du redémarrage grâce aux autorisations de circulation des véhicules de transport indispensables pour la logistique, y compris au niveau des frontières des différents pays européens. Mais aussi, à travers l’autorisation de redémarrer les livraisons de véhicules, dès que la situation le permettra, puis, dans un second temps, la réouverture concessions, bien sûr, tout en respectant les exigences sanitaires qui s’imposent.