IoT.bzh, la start-up qui veut bouleverser les OS automobiles
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L'automobile raffole des brevets. Le dernier compte-rendu de l'Office européen en a encore été la preuve. En transformant la voiture en un "ordinateur sur roue", les réflexes des constructeurs et des équipementiers s'en sont trouvés changés. Désormais, il faut s'ouvrir à la coopération, à la mise en communauté. Une transformation que la start-up bretonne IoT.bzh entend accompagner dès 2021. Pour mieux se projeter, voici le lauréat 2020 du Grand Prix ACF AutoTech en question.
Quelle est la genèse du projet ?
Dans les années 90, Intel investit dans un centre de recherche et d'expertise, à Vannes, en Bretagne. Les ingénieurs y sont spécialisés dans le développement du système embarqué à intégrer dans les téléviseurs de Samsung. Une solution qui trouve son origine dans le logiciel Tizen, le système d'exploitation (OS) des téléphones de la marque, qui reprend des briques de Linux. En 2015, Intel se désengage de la France et ferme ses infrastructures. Encouragée par Toyota et Renesas et financée par Fulup Le Foll (60 %) et Stéphane Defneux (40 %), l'équipe d'ingénieurs poursuit sa route, s'installant à Lorient (56) sous le nom de IoT.bzh.
Quelle relation avec Toyota ?
Après avoir repéré IoT.bzh, le constructeur japonais le met en relation avec son écosystème d'équipementiers les plus proches, dont Renesas, Aisin et autre Denso. Les échanges sont nombreux et les interactions physiques régulières. Des délégations nippones se rendant au moins tous les trois mois en Bretagne pour suivre l'avancée des travaux. Une implication évidente, tant le constructeur mise sur Linux dans ses différents projets d'infodivertissement et d'automatisation de la conduite, un dernier sujet que les ingénieurs lorientais ne suivent que de loin pour se concentrer sur leur OS. IoT.bzh travaille aussi avec Toyota au sein de la Fondation Linux qui enregistre de plus en plus de contribution financière de l'industrie automobile.
Quels rapports avec le tissu automobile français ?
On ne peut pas dire qu'il n'y a pas eu de contact, mais aucune concrétisation. Pour l'heure se vérifie l'adage que nul n'est prophète en son pays. La présence de Renault, Faurecia et PSA dans le jury du Grand Prix ACF AutoTech aidera-t-elle à changer la donne ? On veut y croire dans les rangs bretons.
Quel argument face aux géants ?
Nous l'avons dit, Tizen est basé sur Linux. Android, Apple, Amazon dépendent tous à des échelles différentes de cette structure et des millions de lignes de codes qui ont été développées en presque 30 ans. L'investissement des constructeurs automobiles dans Automotive Grade Linux met tous ces acteurs sur un pied d'égalité. IoT.bzh participe au même titre que les autres aux conférences organisées chez Volkswagen, Daimler, BMW ou encore Toyota. Longtemps QNX de BlackBerry a dominé l'industrie des OS automobile, mais la détection de failles de sécurité a inversé la vapeur, faisant de Linux le chouchou des constructeurs et des équipementiers. En récupérant les expériences de Tizen dans les téléphones et les télévisions, IoT.bzh affiche un haut niveau de sécurité, notamment par l'adoption de contraintes plus fortes vis-à-vis des développeurs tiers que celles d'Android.
Qui est la cible ?
En 2021, IoT.bzh planifie de lancer commercialement Red Tesk sur le marché. Il s'agit d'une plateforme qui permettra aux clients de développer leur propres OS, selon leur philosophie et leurs besoins. Ces utilisateurs seront des ingénieurs chez les équipementiers ou directement chez les constructeurs, en fonction des stratégies. Parlant de stratégie, IoT.bzh donnera alors les outils de la construction d'un univers digital entièrement maîtrisé où seuls les élus auront droit de cité. C'est-à-dire que cela représente une menace pour les grands loueurs dans leur bataille face aux captives financières. Tout aussi important encore, Red Tesk promet un support durant une décennie après l'intégration, soit une période calculée sur la durée de vie moyenne d'un véhicule. Une prestation rendue possible par une rare combinaison de compétences dans les OS automobiles et dans l'IT qui n'est pas forcément inscrite dans le modèle économique de tous les acteurs.
Quelle est l'ambition ?
Mobileye est pour l'heure le modèle à suivre du côté de Lorient. Certes l'entreprise israélienne a défendu un concept de technologie propriétaire verrouillée en total contradiction avec l'esprit d'ouverture de la communauté Linux, mais IoT.bzh vise à faire de sa solution un standard reconnu et adopté comme tel par les constructeurs et les équipementiers de rang 1. Ainsi, le rythme de croissance pourrait se calquer sur celui de l'entreprise qui a conquis le monde avec ses caméras intelligentes. Pour y parvenir, Iot.bzh veut lever des fonds, faisant ainsi entrer au capital des partenaires capables d'ouvrir un carnet d'adresse fourni. Il faudra à ce titre certainement ouvrir des locaux à Paris, en Allemagne et au Japon, au plus proche des clients.
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