Faurecia poursuit son ascension, tiré par l'Asie
Le chiffre d’affaires consolidé de Faurecia a atteint 4,5 milliards d’euros au premier trimestre 2014, soit une hausse de 7%, à taux de changes et périmètre constants. En données publiées, la hausse reste tout de même de 3,4%. Quant à la répartition de l'activité, les ventes de produits (pièces et composants livrés aux constructeurs) ont représenté 3,5 milliards d’euros durant le premier trimestre, en hausse de 5,7%. Les ventes de monolithes apparaissent en hausse de 12,0%, à 751,1 millions d’euros. Enfin, la facturation des frais de développement, outillages, prototypes et autres services, est en hausse de 10,6%, à 280,2 millions d’euros, résultat de la poursuite d’un bon niveau de développement de nouveaux contrats, et portant la confiance du groupe dans la croissance future.
En Europe, les ventes de produits ont augmenté de 9,7%, à 2 milliards d’euros. En effet, la production automobile européenne a retrouvé de sa superbe (+6% selon les estimations de Faurecia), ce qui a permis aux équipementiers de limiter la casse sur le Vieux Continent, industriellement sinistré au plan automobile depuis quatre à cinq ans. Toutefois, il faut raison garder, car si l'Europe rebondit, c'est maintenant en Amérique du Nord que Faurecia chute de près de 8%, un chiffre aggravé par le fait que la production US continue de progresser. Ce qui tend à montrer que Faurecia recule sur le marché…
En fait, l'équipementier explique que la baisse de ses ventes s’explique essentiellement par un mix commercial défavorable avec certains clients, qui se trouvent dans une phase de fin de vie pour certains véhicules, avant l'introduction de nouveaux modèles. Sans oublier la fin d’un important contrat de sièges avec BMW pour son X5. Le retour de la croissance est attendu à partir du troisième trimestre de 2014.
En Asie, Faurecia poursuit sa forte croissance avec une hausse de ses ventes de produits de 22%, à 441 millions d’euros. La Chine, qui représente plus de 80% de l’activité sur le continent, enregistre notamment une progression de 23,1%.
En Amérique du Sud, l'activité augmente également de 11,5%, à 135,7 millions d’euros, sur un marché difficile, puisque la production automobile est en chute libre sur le premier trimestre (10%, selon Faurecia). Enfin, dans le reste du monde (principalement l’Afrique du Sud), les ventes de produits ont baissé de 20,6%, à 30,3 millions d’euros.
Au vu de ces résultats, le conseil d’administration de Faurecia a proposé le versement d’un dividende de 30 cents par action. Quant aux perspectives, Faurecia confirme ses objectifs pour l’exercice 2014, et table ainsi sur une hausse de son chiffre d’affaires entre 2 et 4% (à taux de change constants), une progression de sa marge opérationnelle entre 20 et 50 points de base.
Invité il y a quelques jours par nos confrères d'Auto K7, Yann Delabrière, P-dg de Faurecia, a pu s'exprimer sur différents sujets qui impacteront l'activité de son groupe dans les années à venir.
Sur les raisons du succès : "Nos résultats de ces dernières années viennent de notre capacité à accompagner nos clients partout dans le monde. Et cela ne signifie pas simplement produire là où ils se trouvent. Il s'agit aussi de développement en local. C'est pour cela que nous progressons, notamment avec le groupe Hyundai-Kia."
Sur les perspectives : "Pour la suite de l'année 2014, la Chine devrait finir à +10%, l'Amérique du Nord à +3, tandis que l'Amérique du Sud devrait continuer de reculer. Mais cette région ne représente que 5% de nos activités. En Europe, le pire est derrière, nous commençons à avoir une bonne visibilité sur l'embellie. Nous anticipons une reprise, mais assez lente, du marché, et nous sommes encore loin des niveaux de 2007."
Sur l'enquête sur la supposée entente sur les prix de l'échappement : "Je ne peux pas en dire plus au sujet de cette enquête menée par Bruxelles sur plusieurs fabricants d'échappements, dont Faurecia. Nous ne savons pas précisément ce que la Commission recherche et nous attendrons ses conclusions. Mais je précise que ce type d'enquête est courant, même si pas forcément médiatisé."
Sur le retour de Faurecia au Mondial de Paris en 2014 : "Nous trouvons important de nous rendre sur les grands rendez-vous automobiles internationaux. Nous étions présents à Shanghai, à Francfort, et nous aurons un stand à Paris. Bien sûr, le grand public n'est pas particulièrement familier de nos technologies, mais nous avons constaté que de nombreux ingénieurs se rendent aussi sur ces salons et sont très attirés par la découverte des technologies d'équipementiers. A Paris, notre stand sera donc très orienté sur nos recherches concernant la baisse de la consommation avec, en ligne de mire, le fameux 2l aux 100km."
Sur les innovations : "En termes de contrôle des émissions, nous allons lancer le premier filtre à particules pour moteur essence, avec un constructeur européen. C'est une véritable prouesse, car ces particules sont très fines, donc plus difficiles à filtrer. Nos recherches s'orientent également vers les composites naturels. Concernant les fibres, le chanvre et le lin ont un fort potentiel, car celles-ci sont plus légères que la fibre de verre ou le carbone et contribueront avantageusement à la réduction de la masse des véhicules. En revanche, en ce qui concerne les résines, c'est plus compliqué et il faudra attendre un peu plus… Toutefois, nous sommes déjà capables de produire, au stade du laboratoire, une planche de bord 100% naturelle, en partenariat avec Mitsubishi Chemicals."