Donald Trump élu, quel avenir pour la voiture électrique ?
Les jeux sont faits. En attendant les résultats officiels et définitifs, Donald Trump est assuré de retrouver le bureau ovale en janvier 2025, quatre ans après l'avoir quitté. De plus, le parti républicain qui le soutient, devrait gagner davantage de sièges au Sénat, lui laissant les coudées franches pour conduire la politique promise durant la campagne.
Connu pour son scepticisme envers l’urgence environnementale, son retour à la présidence des États-Unis pourrait bien ralentir les efforts réalisés en matière d’électrification sous le mandat Biden. En effet, pour mémoire, en 2019, seulement 1 % des véhicules vendus était à batterie. En 2024, cette part s’élève à 8 %.
"Je mettrai fin au mandat des véhicules électriques dès le premier jour, et je sauverai ainsi l’industrie automobile américaine de l’anéantissement", avait lancé Donald Trump lors d’une convention de son parti. Ce genre de phrase a de quoi inquiéter les différents acteurs de la chaîne de valeur du véhicule électrique ayant investi fortement dans le domaine. Si le président républicain applique ses convictions de campagne, les incitations pour la production et l’achat d’un véhicule électrique pourraient bien disparaître.
La demande en véhicules électriques devrait s’affaiblir
Si le "nouveau" président des États-Unis décide de faire marche arrière sur les crédits d’impôt amorcés par l’Inflation reduction act, l’avenir du véhicule électrique en Amérique du Nord devient trouble. D’autant que Donald Trump a affirmé à plusieurs reprises sa volonté de taxer les produits d’import en provenance de l’étranger, de 60 % pour les produits chinois et 10 % pour le reste du monde. Une mesure protectionniste qui devrait impacter les équipementiers et les constructeurs étrangers.
En particulier ceux qui participent à la production de véhicules électriques avec le risque d’une hausse potentielle du coût des batteries hors USA, principalement dominé par l’empire du Milieu. Cette augmentation des taxes risque d’entraîner des conséquences sur le prix à l’achat des véhicules électriques. Couplé à une baisse des incitations gouvernementales, cela pourrait porter un coup à la demande en VE, déjà affaiblie depuis quelques mois.
A lire aussi : Présidentielle américaine : l'automobile, symbole du clivage entre Harris et Trump
Nos confrères d’Automotive News rappellent qu’une nouvelle réglementation sur les véhicules particuliers doit entrer en vigueur en 2028. Selon le média spécialisé américain, l’administration Trump pourrait mettre des bâtons dans les roues de cette dernière, la retarder et la repousser pour 2032. Reste à savoir aussi ce qu’il adviendra des investissements du gouvernement Biden dans l’installation d’infrastructures de recharge. Si Donald Trump n’est pas revenu sur le sujet lors de sa campagne, il est possible que son administration ralentisse ces derniers.
Elon Musk, la variable électrique de Donald Trump
Mais si le président élu fait preuve d’aversion pour les véhicules à batterie, c’est sans compter sur son allié de poids : Elon Musk. "Je suis pour les voitures électriques, je dois l'être parce qu'Elon m'a fortement soutenu", affirmait Donald Trump en référence au dirigeant de Tesla auprès de Reuters. Lorsqu’il s'agit du milliardaire, le président républicain s’avère tout de suite plus doux en ce qui concerne les VE.
A lire aussi : De trendy à trumpy, Elon Musk va-t-il se brûler les ailes en politique ?
Notons qu’il envisage de créer un comité "de l’efficacité gouvernementale" piloté par Musk. Ce dernier a d’ailleurs fait savoir qu'à ce poste hypothétique, il comptait alléger les règles fédérales en faveur du véhicule autonome, les règles du jeu sont imposées État par État lors des résultats de Tesla. La valeur de l’action du constructeur de véhicules électriques a d’ailleurs augmenté de 15 % après la victoire de Trump. Sa présence dans son gouvernement pourrait éventuellement brider son "électroscepticisme".
Sur le même sujet
Laisser un commentaire
Vous devez vous connecter pour publier un commentaire.