De l’importance des pneumatiques !
Chaque région française passe une grande partie de la saison hivernale sous la barre des 7 °C. Un plafond qui met un frein à l’adhérence de vos pneus. Ainsi, en hiver, le risque d’accident est 6 fois plus élevé qu’en été. Dès que la température passe sous ce seuil, les pneus été perdent de leur efficacité et voient leurs performances diminuer quel que soit le type de conditions de la route : sèche, mouillée ou enneigée. La gomme de la bande de roulement durcit, à l’image du chewing-gum qui devient dur au froid, ce qui entraîne une baisse des performances. A 90 km/h sur route mouillée, un véhicule équipé de pneus hiver peut réduire sa distance de freinage de 6 à 8 mètres. Pourtant, même si, dans l’inconscient collectif, ce type d’exemple est bien ancré, la marge de progression des bonnes pratiques sur le poste pneumatiques en termes de gestion de parc et d’usage conducteur peut encore être améliorée.
La réglementation entrée en vigueur en novembre 2012 permet d’optimiser la sécurité, l’efficacité économique et environnementale du transport routier par la promotion de pneumatiques sûrs, à faible niveau de bruit et plus efficaces pour favoriser la réduction des consommations. L’étiquetage a permis d’assainir le marché et d’améliorer la performance des coûts directs et indirects sur le poste pneumatiques. Pourtant, des caractéristiques sont encore à travailler : adhérence sur le sec (tenue de route latérale, distance de freinage…), adhérence en virage, longévité (impact fort sur le coût d’usage). Les critères devraient être encore plus drastiques au 1er novembre 2016. En parallèle de la recherche et du développement soutenus par les grands acteurs industriels du marché du pneu, ce sont les actions durables et récurrentes et l’intérêt porté par les décideurs, les gestionnaires de parc, les loueurs longue durée et les conducteurs qui pourront aussi apporter des résultats probants sur la maîtrise budgétaire du poste pneumatiques dans les entreprises.
Un poste qui en impacte beaucoup d’autres
Ce poste, même s’il ne représente que 3 % du TCO d’un véhicule particulier moyen (source TCO Scope 2015 - OVE), doit être regardé attentivement. En effet, ce coût ramené à un nombre de véhicules élevés n’est pas indolore. C’est aussi son influence sur les autres coûts de la flotte qu’il est fondamental de surveiller : maintenance, dépréciation du véhicule, prime d’assurance et accidentologie, gestion administrative du parc, gestion des accidents, véhicule relais, perte d’exploitation, comportement du conducteur. Quelques pistes s’imposent : un arbitrage est nécessaire sur la qualité et le nombre de pneus souscrits en fonction des lois de roulage prévues pour les véhicules. Cette notion reste prédictive, mais nécessaire, et permettra une budgétisation du poste. Pour limiter les dérives, il convient donc de suivre régulièrement l’usage et l’usure, de pouvoir décider des actions de changement de pneus, de choix des produits pneumatiques proposés selon leurs spécificités, de mesurer l’impact du revêtement routier, de la température extérieure, du kilométrage, de la surcharge, de la pression. Il s’agit également de détecter la part due à l’état des pneus dans l’analyse des sinistres. L’exploitation de ces données et la prise de décision qui en découle restent une vraie compétence, et nécessitent une vraie dimension de conseil et un réel contrôle des actions.
La mise en œuvre de solutions simples et des décisions efficaces autour de la gestion de la prestation pneumatiques sont incontournables : réelle définition des besoins, mise en perspective des prix proposés des pneus à l’achat avec les performances réelles à l’usage, prise de rendez-vous facilitée pour la maintenance, systématisation des pneus hiver et anticipation des campagnes pneus hiver dès la fin de l’été, capillarité et niveau de service des points de vente des pneumaticiens, surveillance des alertes kilométriques, formation des conducteurs au contrôle de la pression et de l’usure, charte de bonne conduite étayée d’exemples sur les impacts du sous-gonflage et de l’usure. C’est également toutes les bonnes pratiques adoptées par les conducteurs et une prise de conscience accrue qui permettront d’assurer demain une meilleure mobilité où le pneumatique pourra continuer à jouer pleinement son rôle de liaison au sol en toute sécurité.
Barbara Gay, directrice du consulting d’Arval France.