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Industrie

[CES 2019] ZF mise sur l'automatisation de niveau 2+ pour les particuliers

Publié le 14 janvier 2019

Par Gredy Raffin
3 min de lecture
En marge des conférences officielles, Wolf-Henning Scheider, le CEO de ZF, a pris la parole lors d'une table ronde durant laquelle il a partagé ses vues sur l'automatisation de la conduite.

 

Il estime bien qu'il y aura une dichotomie entre les VP et les véhicules commerciaux. ZF l'avait fait savoir en juin 2018 et lors de l'édition 2019 du CES de Las Vegas, l'équipementier à confirmer sa vision stratégique. "Les systèmes d'automatisation de la conduite de niveau 4 et 5 afficheront un prix trop élevé pour les consommateurs particuliers, a déclaré Wolf-Henning Scheider, le CEO du groupe, lors d'une table ronde organisée en marge du programme de conférences officiel. Ce qui ne sera pas le cas pour des sociétés commerciales, d'autant plus si le véhicule permet de s'affranchir du poste de coût que représente le chauffeur." De son avis, le délai est assez court avant de voir des véhicules commerciaux autonomes se déployer à grand échelle, "mais nous allons commencer par des zones restreintes". Wolf-Henning Scheider conserve néanmoins une part de flou. Il ne s'estime pas encore en mesure de donner plus de précision sur un calendrier de lancement du niveau 4.

 

"En ce qui concerne les véhicules des particuliers, dit le CEO de ZF, nous allons nous concentrer sur le niveau 2+, qui est une très bonne solution, dotée d'un très haut niveau de précision sur la route". Le dirigeant allemand se montre convaincu de cette évolution car le conducteur restera impliqué et que "la fonction est abordable". "Le niveau 2+ va se déployer au cours des années à venir", affirme-t-il.

 

Les fournisseurs de service de mobilité pourraient influencer

 

Wolf-Henning Scheider a tenu à souligner son avance sur ses concurrents directs, alors qu'il était sondé sur les perspectives de commercialisation des supercalculateurs mis au point avec Nvidia. "Je ne crois pas que d'autres équipementiers soient prêts à livrer leurs premiers surpercalculateurs, est-il monté au créneau. Nous sommes les seuls à avoir pris des engagements pour 2019". La rapidité d'exécution demeurant un élément clé, même dans ce champ de compétence inexploré. "Aussi, nous nous montrons flexibles. Nous ne pensons pas que toute la solution doit venir de ZF, a-t-il nuancé. Nous nous attachons à offrir une large gamme de produits, mais nos clients feront leurs choix en toute liberté".

 

Entre un très haut niveau de sophistication et des coentreprises avec des fabricants de véhicules, les équipementiers pourraient-il franchir le pas de devenir des constructeurs ? Wolf-Henning Scheider n'y croit pas. Ce n'est tout du moins pas l'avenir qu'il prépare pour le groupe de Friedrichshafen. "Ce ne sera pas notre rôle, affirme-t-il, mais la question se pose de savoir à qui cela reviendra-t-il à l'avenir. Les fournisseurs de service de mobilité deviendront-ils les influenceurs ?", ouvre-t-il le débat. Son œuvre avec e.Go Mover, le fabricant de navettes que ZF rend autonomes par son bagage technologique, venant de déboucher sur un contrat avec Transdev, on est en droit de se demander si les constructeurs traditionnels ne perdront pas du terrain.

 

Plus largement, nul n'ignore que c'est en fait l'ensemble de la filière qui est sous la menace des nouveaux acteurs, originaires de Californie ou de Chine. Pour Wolf-Henning Scheider, le modèle de son entreprise aspire à la pérennité. "Il s'agit d'une fondation qui n'a pas de vue à court terme. Nous nous fixons un cap et assurons une croissance durable, rappelle-t-il les fondements. Raison pour laquelle nous nous montrons si prompts à implanter nos technologies que nous estimons être des solutions à long terme".

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