Un été meurtrier
Il ne fallait guère s’attendre à un miracle quant à l’issue du premier semestre de cette année. Après un marché 2012 à 1,89 million d’unités, en recul de 13,9 %, les sept premiers mois de l’exercice 2013 ont de nouveau régressé de 9,4 %, à 1,301 million d’unités. Si le second semestre est en général meilleur que le premier, l’année en cours sera à placer, quoi qu’il en soit, aux oubliettes. Lors de notre traditionnel dossier sur le bilan des réseaux (JA n° 1180), nous soulignions l’extrême difficulté dans laquelle se trouvaient les distributeurs. En effet, au terme de l’exercice précédent, la rentabilité moyenne de l’ensemble des réseaux de distribution s’établissait à 0,62 %. S’il est encore un peu tôt pour connaître cette moyenne à l’issue du premier semestre, nul besoin d’être grand devin pour imaginer, au regard de la fragilité extrême des affaires, un chiffre encore en deçà. Une fragilité mise en exergue cet été par les nombreux mouvements relevés.
Le groupe Mary multimarque
Après avoir cédé le fonds de commerce Suzuki au groupe Legrand en juin dernier, Marc et Thierry Langlois ont finalement vendu l’ensemble de leurs affaires Opel et Chevrolet situées à Rennes et Cesson-Sévigné (35) au groupe Mary, lequel, jusque-là monomarque Peugeot (6 200 VN et 9 sites en Normandie), fait son entrée en Bretagne sur deux sites totalisant près de 1 200 VN. “Aujourd’hui, il faut un certain volume pour survivre ou savoir se développer, mais pour cela il faut des finances, ce que nous ne possédions pas. Nous avons alors préféré passer la main. Les gros investissements réalisés il y a quatre ans n’ont jamais été amortis”, confie ainsi Marc Langlois, qui devrait rester avec son frère agent Opel pour le site de Cesson-Sévigné. Selon François Mary, “ce rachat s’inscrit dans une certaine logique dans la mesure où, sur mon territoire, il n’y avait plus de développement possible avec Peugeot. Il était intéressant d’investir dans la marque Opel qui, malgré ses résultats actuels, possède de bons produits, de gros contrats et ne peut que progresser, sans parler des rapprochements entre GM et Peugeot en amont”.
Un autre opérateur Opel a fait les frais de la conjoncture difficile, et pas n’importe lequel puisqu’il s’agit du groupe Figest, dirigé par Eric Baconnier, 78e groupe de distribution en France (4 006 VN en 2012). Le distributeur multimarque s’est vu en effet contraint de fermer la concession Opel de Gap, Mayence Auto, confrontée à une baisse des ventes locales de 17 % et face à des charges de structures trop importantes pour 110 VN écoulés par an. “C’est en accord avec nous qu’il a été décidé de fermer la concession sans réaliser la période de préavis”, explique Yves Thépaut, directeur du développement réseau Opel, aujourd’hui à la recherche d’un successeur au groupe Figest à Gap, “le site Opel le plus proche se trouvant à Aix-en-Provence (groupe Maurin)”. Le réseau du blitz devrait par ailleurs très prochainement signer avec un nouvel opérateur à Marseille (13), après le retrait du groupe Bruschet en début d’année.
21 marques pour NDK
Très actif l’an passé, le groupe Tressol-Chabrier (NDK) s’est également manifesté cet été en faisant main basse sur le groupe d’Alain Morance (N.D.L.R. : premier finaliste de la concession de l’année du JA en 2002), distributeur Peugeot à Brive et Tulle (19). Un nouveau développement pour le multimarque Didier Chabrier (20 panneaux) qui signe, via cette reprise, son entrée dans le réseau Peugeot tout en élargissant son territoire en Corrèze, territoire qui, jusque-là, restait essentiellement concentré à la région Midi-Pyrénées.
Honneur enfin au plus actif d’entre tous, le groupe By My Car (lire par ailleurs), qui développe ses activités dans la marque Volkswagen en reprenant à Frédéric Pierrat la concession Beau Site située à Epinal (88). Au vu de ces dernières semaines, les mois qui arrivent s’annoncent houleux. A n’en pas douter.
Sur le même sujet
Laisser un commentaire
Vous devez vous connecter pour publier un commentaire.