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Distribution

Toujours trop de concessions en Europe selon ICDP

Publié le 8 novembre 2019

Par Alice Thuot
4 min de lecture
Dans son dernier rapport sur la distribution automobile, ICDP conclut que la diminution du nombre de concessions en Europe n'est pas assez rapide pour maintenir la viabilité des réseaux.
En Europe, une concession vend en moyenne 331 véhicules par an.
 
Toujours trop de concessionnaires en Europe : telle est la conclusion du dernier rapport de la société ICDP, The Européen Car Distribution Handbook (ECDH), consacré à la distribution automobile. Le premier constat est simple et pragmatique : sur le Vieux Continent, depuis onze années consécutives, le nombre de points de vente principaux ne cesse se reculer.
 
 
En une décennie, entre 2009 et 2019, ce repli a atteint 16 %, avec une inflexion dans la baisse à partir de 2014, lorsque les économies des pays européens ont commencé à se remettre de la crise mondiale. Résultat, aujourd’hui, 52 000 points de vente se partagent l'activité de commerce de véhicules en Europe. Cette diminution du nombre de sites a contribué à augmenter légèrement le nombre de ventes par concession, soit 331 unités, un record. 
 
 
Cette augmentation récente des commercialisarions moyennes par concession a été globalement constatée chez la plupart marques, avec toutefois, une différence entre les généralistes et les premium. Si, pour ces derniers, le volume de ventes moyen a reculé d’environ 3 %, les généralistes ont vu ce volume moyen s’accroître de 10 %. Avec, toutefois, de fortes variations selon les marchés et les marques.
 
 
Dans le périmètre des "big five", le réseau Allemagne est et a toujours été surdimensionné au regard du faible volume de véhicules par point de vente. Et ce, contrairement au Royaume-Uni, où ce volume de ventes affiche le double de celui de l’Allemagne par exemple. Le réseau français s’inscrit globalement et depuis 10 ans dans la moyenne annoncée par ICDP, soit 330 ventes par site.
 
 
 
Un besoin de réduction et de restructuration
 
 
 
Quoiqu’il en soit, ce nombre de points de vente reste encore beaucoup trop important pour garantir la rentabilité et surtout, la pérennité des réseaux. « La réduction des points de ventes se poursuit certes, mais pas suffisamment pour augmenter de manière significative la rentabilité du réseau, et ainsi, faire face aux changements nécessaires pour s’adapter aux nouvelles approches de la vente au détail », déclare le spécialiste. Qui appuie certes, sur la nécessité de réduction, mais aussi de restructuration des réseaux qui devraient privilégier différents formats de distribution afin de répondre la demande des clients, à la recherche d’une expérience omnicanale.
 
 
« La nécessité de repenser les réseaux est motivée par un certain nombre de pressions, y compris l'évolution du comportement et des attentes des clients vers de nouvelles options de canaux et de technologies de produits, ainsi que l'entrée de nouveaux venus dans le secteur. » Certes, il existe bien une réelle volonté d’explorer de nouvelles possibilités, du coté des constructeurs, via les ventes directes sur le web, et du côté des distributeurs à travers de nouveaux formats, comme le montrent par exemple en France les diverses implantations dans les centres commerciaux ou dans les centres-villes. Mais pour ICDP, ces initiatives « pilotes » aux « investissements élevés », sont pourtant loin d’être suffisants.
 
 
 
Constat similaire dans les points de service
 
 
 
Des constats et recommandations également valables pour les points de service, presque deux fois plus nombreux que les points de vente, malgré une diminution constante de leur nombre. Avec un repli pour la 9e année consécutive, le nombre de points de service a reculé à 96 000.
 
 
En Europe, la baisse a atteint 17 % sur la période 2009-2019, tandis que certaines marques ont connu de très fort replis allant jusqu'à 40 % dans le cas de Fiat ou de 28 % pour Audi. Cette diminution globale n’a pas suffit ici non plus à associer à chaque point un parc suffisant de véhicules à entretenir. « Le parc automobile par point de service est souvent peu développé, ce qui reflète la densité des structures des réseaux », souligne le cabinet.
 
 
Ainsi, les marques européennes ont généralement tendance à représenter les ratios les plus bas, avec souvent moins de 5 000 voitures dans le parc par point de service. Un constat problématique sachant que l’après-vente des distributeurs fait face à une concurrence des réseaux indépendants avec un impact à la fois sur leur nombre d’entrées ateliers mais aussi le volume de pièces vendues. « Ces baisses renforcent la nécessité de transformer les réseaux de service en un modèle amélioré qui maintient la disponibilité et la commodité du client, tout en réduisant les coûts fixes de la couverture réseau », conclut ICDP.
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