Stéphane Antiglio : "Une entrée en Bourse reste d'actualité pour Autodis Group"
Ce n'est que partie remise ! Pour Stéphane Antiglio, président d'Autodis Group, la suspension de l'entrée en Bourse de la holding qui chapeaute les activités d'Autodistribution ne pourrait être que temporaire. "Pour le groupe, l'entrée en Bourse est une évolution possible et nous le disons encore", précise son président.
A l'origine de l'arrêt de cette introduction alors que l'ensemble des étapes d'éligibilité avaient été franchies : un contexte économique mondial qui incite à la prudence de la part des marchés. En d'autres termes, la montée en puissance des courants nationalistes en Europe tout comme les incertitudes liées aux déclarations de Donald Trump, le président des Etats-Unis, sur les taxations de l'acier et celles à venir concernant les importations de véhicules neufs émanant d'Europe.
"L'ensemble de ces annonces nous ont amené des signaux faibles sur les avantages que nous procurerait une introduction en Bourse, ajoute le dirigeant. Les investisseurs, plus prudents, nous auraient accordé une valorisation trop basse, qui n'est pas liée à l'entreprise, mais bel et bien à un contexte économique général."
Le groupe Delachaux, dans un autre secteur d'activité (équipements pour rails de chemin de fer), a connu la même mésaventure en juin 2018.
La croissance externe se poursuit
Pour autant, le report de cette introduction en Bourse ne freine pas les appétits du groupe. Le rachat de G-Group, ou encore de Geevers, ce printemps, illustre les capacités de croissance du groupe de distribution de pièces automobiles.
"Pour financer ces acquisitions, nous avons décidé de rebattre les cartes de notre endettement en levant des obligations. Cela nous permet également de considérer d'autres acquisitions. Mais l'entrée en Bourse reste une option", ajoute Stéphane Antiglio.
Faire connaître l'après-vente automobile
Le temps et les investissements nécessaires à cette introduction en Bourse n'ont, en outre, pas été perdus. "Ce travail a permis de faire connaître le métier aux investisseurs et les retours sont positifs", précise le président d'Autodis Group. Une stratégie que le dirigeant déploie également dans d'autres univers. Ainsi, Stéphane Antiglio a soutenu Geoffroy Roux de Bézieux, récemment élu président du Medef.
"Il incarne effectivement mieux les entreprises de notre nature que des groupes purement industriels. Le Gouvernement ferait bien de réaliser que l'après-vente automobile et les services emploient plus de salariés que l'univers de la production et de l'industrie. J'espère en effet que le patronat va incarner les problèmes que connaissent les entreprises de service comme bien sûr les problèmes de coût du travail, de flexibilité...", explique Stéphane Antiglio.
L'importance de l'après-vente automobile fait évidemment partie des plaidoyers du dirigeant pour notamment répondre aux besoins des automobilistes ayant un pouvoir d'achat limité. A ce titre, une baisse de la TVA pour l'entretien des véhicules de plus de 15 ans prendrait tout son sens.