Seat prépare son réseau à l'arrivée de la marque Cupra
Le 22 février 2018 est une date à noter dans le calendrier du groupe Volkswagen. Il s’agit de la création officielle d'une nouvelle marque, la quatorzième, dont le nom est déjà familier à certains automobilistes. Cupra, auparavant griffe sportive de Seat, s'émancipe pour devenir un constructeur à part entière.
Une idée inspirée de l'engouement suscité par la griffe disponible sur 17 modèles : en trois ans, les volumes de véhicules Seat estampillés Cupra ont ainsi triplé pour atteindre 60 000 unités. "De bons résultats qui ne reflètent cependant pas tout le potentiel de Cupra", a expliqué lors de la présentation internationale Luca De Meo, patron de Seat. Le credo de Cupra : "Une marque basée sur trois piliers, la sportivité bien sûr, afin de ne pas trahir l'héritage Seat, mais avec une facette lifestyle via des finitions plus abouties et, enfin, un positionnement différenciant", a expliqué Luca de Meo.
Une gamme de sept produits
Afin d’asseoir cette stratégie, la marque a dévoilé un plan produit de sept modèles sur trois ans. Premiers véhicules de cette gamme, disponibles courant 2018, l'Ateca Cupra version survitaminée de 300 ch, capable d'abattre le 0 à 100 km/h en 5,4 secondes, ainsi que la Leon Cupra R ST, break sportif.
S'ajouteront quelques mois plus tard l'Ibiza Cupra, qui renaîtra de ses cendres, ainsi que l'Arona Cupra. Trois modèles supplémentaires encore inconnus compléteront la gamme d'ici à 2020. Avec, pour certains de ses véhicules, des propositions hybrides, mais aussi électriques, sur la base de technologies du groupe Volkswagen.
Une marque de conquête
Avec une clientèle visée différente de celle de l'Ateca, plus âgée et au pouvoir d'achat plus élevé. "Nous souhaitons séduire l'automobiliste de 40 à 55 ans, qui a déjà eu plusieurs voitures et souhaite aujourd’hui se différencier. Avec un panier moyen plus important que celui de Seat", souligne Sébastien Guignes, directeur de la marque Seat en France.
Cupra estime ainsi que 80 % de sa clientèle sera de conquête. Sans empiéter sur les autres marques du groupe ? "Nous ne pensons pas que Cupra fera de l'ombre aux autres constructeurs Volkswagen, reprend Sébastien Guignes. Chaque marque arbore un positionnement que lui est propre et a trouvé sa clientèle. Cupra n'est ni généraliste ni spécialiste, mais une marque qui veut séduire par sa sportivité et la qualité de ses produits." Avec, comme objectifs chiffrés d'ici cinq ans, le doublement des ventes mondiales Cupra et un triplement du mix par rapport à Seat. Ce dernier, d'environ 3 % actuellement, devrait atteindre environ 10 %.
20 points de vente en France
Premier grand bain pour le constructeur nouveau-né : le salon de Genève où il sera présenté au public, avec son propre stand. Avant les premières commercialisations de l'Ateca Cupra d'ici à la fin de l'année. En attendant, le plan de bataille se précise. La marque sera distribuée dans toutes les concessions Seat, mais seules un certain nombre consacreront un corner spécifique à l'univers Cupra soit 2 500 concessionnaires dans le monde, dont 260 en Europe.
En France, 20 des 120 points de distribution Seat prendront dans un premier temps le panneau Cupra, dans les grandes agglomérations prioritairement. Un nombre qui pourra atteindre les 35 points à moyen terme. "Certains investisseurs ont été si enthousiasmés par le lancement de Cupra qu'ils songent à bâtir des showrooms à part entière", précise Sébastien Guigues. La marque, avec sa gamme resserrée, réfléchit également à tester un nouveau type de showrooms, en plein cœur des villes ou zones commerciales, comme l'ont déjà fait certaines marques, à l'image d'Audi avec ses Audi City.
Une marque "rentable"
Alors que les business cases sont en train d'être élaborés, l'investissement moyen nécessaire pour entrer dans le réseau Cupra n'aurait pour l'heure pas encore été évalué. "Le coût de ces corners, créés sur des structures déjà existantes, sera toutefois modéré. Nous accompagnerons financièrement les investisseurs, précise Sébastien Guignes. Cupra est une bonne opportunité pour nos concessionnaires de toucher une autre clientèle, celle qui n’achète pas Seat, et d'améliorer leur rentabilité grâce à un investissement de départ modéré et une gamme au prix moyen intéressant", conclut le directeur de Seat France.
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