Renault vise une légère croissance dans le véhicule d'occasion en 2021
Après un exercice historique en 2019, le réseau Renault accuse logiquement une baisse significative des volumes de vente VO. Selon les chiffres compilés par la direction de la marque, les détenteurs d'un panneau au losange ont immatriculé quelque 225 000 véhicules d'occasion, soit 9 % de moins que durant le précédent exercice.
Le repli a été équivalent sur les deux segments majeurs que sont les produits de moins de 2 ans et ceux âgés de 2 à 5 ans. Dans chaque cas, les distributeurs de Renault ont enregistré une contraction de 9 %. Ils peuvent se féliciter d'avoir réalisé une meilleure performance que le marché, sur les VO récents. Dans l'ensemble, les concessionnaires (et succursales) ont perdu 11 % en France l'an passé. Pour ce qui a trait au VO 2-5 ans, Renault paye le prix d'un effet de base très fort, car le marché glisse d'à peine 1 %.
"Nous avons été très bons à chaque sortie de confinement ou fin de couvre-feu, salue cependant Nicolas Lemaignen, le directeur de l'activité VO de Renault France. Après le premier épisode, nous avons livré près de 35 000 véhicules, soit 60 % de plus qu'en 2019. Après le second, nous avons gagné 20 %. Cela prouve la capacité de réaction face aux attentes des clients". L'approvisionnement ayant fait défaut, Renault a souffert d'un manque de matériel. Une perte de volume compensée par une augmentation de la marge, précisera le directeur.
Module de reprise de véhicules d'un genre nouveau
La demande a aussi dépassé l'offre sur le parc des utilitaires d'occasion. Résultat : le réseau a écoulé un peu moins de 20 000 unités, voyant ses cadences ralentir de 10 %. "Le réseau fabrique ses propres buy-back et les durées de location plus longues ont pour habitude de ralentir les rotations. La crise a amplifié ce phénomène", constate Nicolas Lemaignen.
Renault ne reste pas impassible devant cet état de fait. Dès le printemps, la marque devrait pouvoir utiliser la nouvelle version de son module de reprise. Le parcours client a été modernisé. Chacun pourra décrire avec précision les caractéristiques et se faire confirmer le montant de transaction en point de vente. Les statistiques actuelles font état de plus de 600 000 leads par an, mais le chiffre va en théorie s'envoler dès lors que la future interface va intégrer le VUL. Ce qui sera inédit en France.
La Renault Zoe en route vers 50 % de croissance
Chez Renault, la source de pleine satisfaction provient incontestablement des électriques. La Zoe a tenu son rang. En 2020, elle a occupé une part de marché de 45 %. Une performance réalisée en grande majorité avec la version 22 kWh. La montée progressive de la 41 kwh, dont les premiers contrats de location de 36 mois arrivent à terme, alimentera l'offre pour tenter de maintenir ce niveau de pénétration face à une concurrence de plus en plus renforcée.
Nicolas Lemaignen anticipe un léger rebond des ventes de véhicules d'occasion en 2021. Il ne s'engage pas sur des chiffres globaux, mais il témoigne d'une ambition claire pour les véhicules électriques. Cette année, le réseau doit sortir plus de 10 000 Zoe. Pour mesurer l'ampleur de la tâche, il faut savoir que depuis l'existence de la citadine électrique, les distributeurs ont remis à la route 19 000 unités. Ils visent donc plus de 50 % de progression.
"La clientèle se rajeunit et sort de plus en plus de la seule cible du public urbain", relève le directeur VO de Renault France. Les aides gouvernementales, comme le bonus de 1 000 euros et la prime à la conversion, feront également effet levier. En 2019, la "PAC" concernait 18 % des Zoe d'occasion. Un an plus tard, la pénétration est grimpée à 24 %. Cumulées, les bonnes conditions abaissent de 30 à 40 euros par mois le montant du loyer de la version 41 kWh, par rapport au neuf. Dans le même temps, la "vieille" 22 kWh qui entre dans son troisième cycle de vie peut désormais s'afficher à 70 euros par mois. Les 70 % de pénétration de la location sur la Zoe d'occasion ont tout pour se maintenir.
La LOA VO à 30 % en 2021
La LOA VO ne va pas épargner les modèles thermiques. Bien au contraire. En 2019, 7 % des véhicules étaient acquis sous cette forme de contrat. La part est montée à 22 % en 2020. "Dans 3 ans, elle doit atteindre 50 % et nous permettre de multiplier les cycles", révèle son ambition Nicolas Lemaignen. Un palier à 30 % minimum a été fixé pour 2021.
Enfin, Renault veut doubler ce modèle économique fidélisant d'une politique de contrats d'entretien toujours aussi offensive. Cette année, la marque doit franchir la barre des 100 000 VO vendus avec un contrat liant le client au service après-vente. Nicolas Lemaignen estime à environ 10 % le taux d'adhésion et souhaite dynamiser les scores avec une offre packagée à 1 euro.