Renault Flins : Jérôme Daumont accueille favorablement le projet VO
Sondé par le Journal de l'Automobile au titre de président du groupement des concessionnaires, Jérôme Daumont s'est montré enthousiasme devant le projet de Renault d'ouvrir une usine de reconditionnement de véhicules d'occasion à Flins (78). "Je pense compter parmi les premiers clients de la structure qui va s'imposée comme un modèle de l'économie circulaire à l'échelle mondiale", a confié au Journal de l'Automobile, celui qui préside à la destinée du groupe Altaïr.
Forcément ouvert à ce type de solution pour sa propre entreprise, Jérôme Daumont qui menait des réflexions préliminaires s'est heurté aux coûts de l'immobilier dans la région parisienne, son fief. "Pour bénéficier d'une surface suffisante, il nous faudrait nous éloigner et mettre en place une logistique plus importante. Or, il est évident que nous avons besoin de professionnaliser cette étape et de soulager des ateliers sous tension. Ainsi, nous pourrions améliorer encore l'indice de satisfaction client et la rentabilité", concède-t-il.
Le plan proposé par Renault s'appuie sur des flux rôdés puisqu'il existe déjà des liaisons entre Flins et les points de vente de la région pour de multiples raisons (VN, PR…). Organiser le schéma opérationnel de la récupération des VO se fera donc à moindre frais pour les parties concernées.
130 000 VO à l'horizon le 2030
Pour ceux qui ont manqué les annonces, l'usine de Flins, prochainement rebaptisée Re-Factory va se constituer de quatre grands ensembles. Ainsi, Renault va ouvrir Re-Trofit, une cellule dédiée à la prolongation de la durée de vie des véhicules. Dans ce cadre, le groupe emmené par Luca de Meo va inaugurer Factory VO, une infrastructure de rénovation dotée d'une capacité de traitement de 45 000 VO par an, à compter de septembre 2021. Cette usine servira tout d'abord les besoins des points de vente franciliens. A commencer par ceux de Renault Retail Group (RRG), la filiale de distribution du constructeur, qui devrait amener près de la moitié du trafic. Elle pourra aussi accueillir les véhicules en provenance des sociétés de service de mobilité (loueurs, flottes, autopartage…).
L'espace alloué possède des réserves. Renault peut aménager deux surfaces supplémentaires. "Nous pourrions atteindre une capacité de 130 000 VO à la fin de la décennie", glisse-t-on à la communication de Renault. Le groupe souhaitant étendre sa zone d'influence dès 2022 et attirer d'autres concessionnaires environnants, à l'instar du groupe Chanoine, opérant dans l'Orne, l'Eure et l'Eure-et-Loir, des départements voisins. La promesse est séduisante. Renault se charge du transport, de la rénovation, du passage en studio (photo et vidéo) et du stockage des véhicules. "La prestation pourrait être un peu plus coûteuse qu'en propre, mais nous allons y gagner en tranquillité et nous pourrons nous concentrer sur notre métier", estime Jérôme Daumont. Le délai de traitement annoncé par le constructeur serait de 6 jours.
Interaction
Autre activité couverte par Re-Trofit : le rétrofit justement. Renault va industrialiser la conversion des véhicules thermiques en électriques pour en faire un relai de croissance. Seront majoritairement concernés les véhicules utilitaires, à la demande des entreprises qui souhaitent verdir leur flotte à moindre coût. La rénovation comme la transformation donnera l'opportunité aux techniciens de fournir un lot de données sur le vieillissement des pièces aux ingénieurs du centre de prototypage et de test. Ce qui devrait améliorer la qualité des véhicules dans le temps. A noter enfin, que Renault sera en meure d'imprimer en 3D des éléments ayant disparu du catalogue de PR.
Concernant les interactions avec les autres composantes de l'usine, retenons que Re-Energy hébergera les compétences en matière de réparation des batteries ou d'utilisation dans de nouveaux cas d'usage. A titre d'exemple, la Re-Facory de Flins va disposer de 15,5 mégawatts de capacité de stockage stationnaire. Re-Cycle reprend les services existant de Indra. D'ici 2024, Renault sera en mesure de procéder, sur chaîne, à la déconstruction dans les règles de l'art de 10 000 véhicules par an. Ce qui constituera une réserve de pièces détachées à réemployer sur les exemplaires passant par la Factory VO. Circulaire, disait-il.