On prend les mêmes…
Les années se suivent et se ressemblent. Un adage qui collent aux sociétés de ventes aux enchères physiques. Le profil de leur activité 2009 se calque sur celui de 2008. Cette année, comme un an auparavant, l'entame a été relativement bonne. Certes, il y a eu une période de réglage, mais les acheteurs se sont vite remis à signer le carnet de chèque. "Il y avait une demande en fin d'année 2008, estime Serge Rivals, commissaire-priseur de la société Australe. Une fois que les loueurs ont repositionné leurs prix, tout est rentré dans l'ordre". Le marteau a connu un exercice "à deux vitesses". Une expression que les commissaires avaient déjà employée l'an passé et que Me Jérôme Bergel, de Mercier Automobiles, emploie à nouveau. "Nous avons réalisé plus de 50 % de nos volumes sur le premier semestre", souligne-t-il. Soit plus de 5 000 ventes sur un total qui devrait avoisiner les 10 000. Me Alexis Duhamel, de Nord Enchères, allait jusqu'à qualifier de "merveilleux" le premier trimestre.
Lors de cette période, les taux de vente ont retrouvé de leur superbe, allant de 75 à 80 %, voire 86 % pour Australe. Des scores qui n'avaient pas été enregistrés depuis juin 2008. D'autant qu'avec les volumes, les montants moyens des transactions ont été tirés vers le haut. Pour Australe, ceux-ci ont grimpé de 20 %, à 5 500 euros. Ce phénomène n'est pourtant pas généralisé. Chez Nord Enchères, la situation diffère un peu : "Nous avons gagné en volume, en chiffre d'affaires et en rentabilité, mais nous reculons en prix moyen", analyse Alexis Duhamel. Il a atteint 82 % de taux de vente dans ses salles de vente de Béthune (62) et Valenciennes (59).
Tous ou presque se sont tournés vers des véhicules âgés et kilométrés pour attirer la clientèle, qu'elle soit professionnelle ou particulière. Lors des séances d'enchères physiques, les commissaires-priseurs ne reculent pas devant l'idée de présenter des voitures ayant plus de 100 000 km. "Il faut savoir expliquer que la voiture commence une deuxième vie, avec des pièces neuves, conformément au carnet d'entretien du constructeur", s'accordent-ils sur le sujet. Encore est-il que malgré ce positionnement "nous ressentons la concurrence du VN", lâche Serge Rivals qui pourtant traite à 80 % des professionnels.
Les établissements financiers, la réponse à la "crise LLD"
Le point positif de ce second semestre, c'est que les salles ne se sont pas désemplies. "La crise encourage les acheteurs à fréquenter nos établissements", se réjouit Me Jérôme Bergel. Mercier Automobiles accueille de plus en plus de particuliers, même si paradoxalement leur part diminue. En effet, les marchands gagnent en représentativité, à 40 % du mix, contre seulement 15 % en 2008. "Nos clients sont rassurés et ont confiance dans les produits vendus aux enchères, martèle le commissaire-priseur de Marcq-en-Baroeul (59). Il faut juste les satisfaire à l'après-vente". A ce titre, il annonce un taux de retour d'environ 1 voiture pour 72 vendues, "généralement par faute d'inattention de l'acquéreur", avance-t-il. A l'inverse, Nord Enchères a constaté un recul. Le public a boudé les séances, ce qui a directement impacté les taux de vente, qui ont chuté à 50 %. Faut-il préciser aussi qu'un pan entier de la clientèle a déserté. Les marchands étrangers pointent désormais aux abonnés absents. Seuls quelques-uns d'entre eux se déplacent encore pour faire leur shopping par chez nous. "La crise et leurs politiques de taxes à l'import ont fait fuir les investisseurs de l'Est", relate Me Duhamel. A fin novembre, ils revenaient, au compte-gouttes.
Mercier Automobiles testera Internet
Quant à Mercier Automobiles, les choses sont à une étape plus avancée. En janvier, la société pilotera une phase de tests de vente en ligne. "Un essai à blanc", recadre Jérôme Bergel. Et même s'il table sur 1 000 adjudications supplémentaires par an au moyen de ce canal, la date de baptême du feu n'est pas encore fixée. D'ailleurs, d'après le nordiste, "les enchères physiques, dont les volumes annuels ne cessent d'augmenter, ont encore de belles années à vivre".
Photo : Après une année 2008 compliquée, la société Anaf Auto Auction dresse un bilan plus favorable de l'exercice 2009, avec notamment un retour des particuliers.
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