Olivier Delorme : "Pourquoi je vends..."
"Je suis persuadé que nous n'avons pas besoin d'être distributeur pour vendre des voitures." La phrase est signée Olivier Delorme, énoncée au cours d'un entretien exclusif accordé au Journal de l'Automobile, alors que les rumeurs de vente de ses actifs alimentent la presse depuis ce 3 mai. Selon nos confrères d'Autoactu.com, le groupe ByMyCar de Jean-Louis Mosca s'est déjà proposé comme acquéreur. "Nous avons effectivement reçu une belle offre de leur part", confirme ainsi Olivier Delorme.
La négociation n'a rien d'exclusive. Le groupe lyonnais, au regard de sa taille, attise les convoitises. "Il y a un autre très grand groupe qui s'est montré intéressé", a précisé Olivier Delorme, en évoquant un opérateur de taille nationale. Si on se prête au jeu des spéculations, à cette échelle, on peut avant tout penser au groupe PGA, mais également Gueudet, David Gerbier, Bernard ou Maurin, qui trouveraient des relais de croissance géographiques et volumétriques. Le groupe Parot n'est pas non plus à exclure au regard des ambitions nationales affichées récemment... Pour mémoire, le groupe Delorme est présent dans la Loire et le Rhône, et la quasi-totalité de ses points de vente a été mise aux normes des marques.
Produits et projets dans l'automobile et dans le digital
La taille critique. Telle est la problématique avancée par Olivier Delorme. "En réalité, nous avons été approchés il y a trois ans et, depuis l'été dernier, les choses se sont réactivées. Le monde de la distribution est en train d'évoluer vers de la taille critique, des entrepôts de pièces ou des nouveaux modes de mobilité. Il me faut soit doubler mon chiffre d'affaires, soit céder mon entreprise. Rien n'est encore acté, mais je penche plus pour la revente", nous confie le dirigeant. En 2015, le groupe a commercialisé 10800 VN (+14,3%) dans les marques VW, Audi, Seat, Skoda, VW VU, Nissan et Subaru, et 5500 VO (+2 %), générant un chiffre d'affaires de 340 millions d'euros (+10%).
Dans les plans du dirigeant, cette opération est une première étape : "Je veux anticiper le futur de la distribution." Il nourrit en effet des projets qui prendront forme à courte échéance. Preuve s'il en faut, il garde ses parts dans Solucar, une entreprise de conseil en gestion de flotte automobile, qu'il a financée depuis plus d'un an et qui continue de tisser son réseau de clients dans la région. "Je vais lancer de nouveaux produits et projets dans l'automobile et dans le digital, comme par exemple signer des partenariats avec de grands loueurs", ajoute-t-il. Si le nom de Delorme sortira du classement du Top 100 en qualité de distributeur de marque, il est loin de disparaître du paysage hexagonal.