Nouveau contrôle technique : l’heure est au premier bilan
Les prévisions étaient effectivement alarmistes. A la veille de l’entrée en vigueur de la nouvelle réglementation durcissant le contrôle technique, le 20 mai dernier, de nombreux observateurs craignaient une hausse significative du taux de contre-visites à 35 % (contre 18 % en 2017). Il faut rappeler que le nombre de points de contrôle est passé de 124 à 132 avec l’ajout de plus de 150 défaillances supplémentaires. De quoi susciter quelques préoccupations chez les automobilistes…
Finalement, le scénario redouté ne s'est pas produit. Selon un bilan établi par le CNPA, s’appuyant sur les données de la Direction générale de l'énergie et du climat (DGEC), le taux de contre-visites moyen s’est aujourd’hui stabilisé à 22 %, dont 1,5 % pour défaillance critique.
"Ces chiffres sont donc très éloignés des prévisions alarmistes annoncées par certains avant l’évolution du contrôle technique. Des communications sur des taux de contre-visites atteignant 40 % ont contribué à alimenter la panique des automobilistes ; panique qui s’était traduite par un engorgement des centres et une fréquentation en hausse de 61 % sur le mois d’avril 2018", précise le CNPA dans un communiqué.
Un bilan biaisé par l'anticipation des automobilistes ?
Interrogés sur ce premier bilan, plusieurs réseaux de contrôleurs techniques préfèrent se montrer prudents, jugeant qu'ils ne disposent pas du recul nécessaire pour mesurer l'impact réel de la nouvelle réglementation. C'est notamment le cas du groupe SGS (Sécuritest et Auto Sécurité) qui estime que la période précédant le changement réglementaire a été "historiquement anormale" avec 2 millions de véhicules supplémentaires dans ses centres par rapport à l'an dernier (environ +15 % de volume à périmètre constant). On peut légitimement supposer que ces véhicules étaient peut être les plus concernés par un risque de contre-visites…
"Le volume d’activité sur les deux premières semaines de juin est inférieur de 30 % à la même période en 2017, et l’âge moyen des véhicules est légèrement rajeuni. Et nous constatons des taux de contre-visites sensiblement différents d’une région à l’autre, ce qui ne permet pas de dégager une homogénéité sur la France", fait savoir le groupe. Autrement dit, la prudence est de mise chez SGS et il faudra probablement attendre quelques mois encore pour tirer un véritable premier bilan de ce nouveau contrôle technique.
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