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Distribution

"Nous ferons partie du Top 5 dans trois ou quatre ans"

Publié le 16 avril 2014

Par Benoît Landré
4 min de lecture
Déjà expérimentée aux Pays-Bas, la solution My Autorola est désormais déployée en France auprès des groupes de distribution. Pierre-Emmanuel Beau, directeur général d'Autorola France, revient sur ce développement et livre les ambitions du groupe danois dans l'Hexagone.
Pierre-Emmanuel Beau, directeur général d'Autorola France

JOURNAL DE L'AUTOMOBILE. Quelle est la finalité de votre nouveau service My Autorola ?

PIERRE-EMMANUEL BEAU. Il s'agit d'une alternative aux outils de cotation développés par les principaux acteurs des enchères, même si la cible est la même, à savoir les groupes de distribution. My Autorola a pour ambition de structurer et d'organiser leur activité de revente à marchands de manière totalement transparente, via un point d'entrée unique. Ainsi, sur le site Internet du groupe, l'onglet "Ventes à professionnels" permet d'accéder à une plate-forme dédiée, toujours aux couleurs de l'opérateur, qui propose une offre de VO dans le cadre de la vente par soumission. Les sessions peuvent s'étaler sur une à trois journées. A l'issue de cette vente, les véhicules sont basculés sur le site d'Autorola afin d'être proposés à nos acheteurs internationaux. Cette deuxième étape, obligatoire, représente un levier d'optimisation supplémentaire pour augmenter la valeur de revente du véhicule. La vente sera décernée au final au plus offrant, selon le prix de réserve déterminé par le distributeur.

JA. Quel est le coût de cette solution ? Comment vous rémunérez-vous ?

PE-B. Nous avons défini un prix de location mensuelle de l'outil, qui comprend également l'accompagnement sur les premières semaines, qui oscille entre 100 et 200€. Nous percevons ensuite une commission, qui est de 50€ si le véhicule est revendu directement sur le site du groupe de distribution et de 150€ s'il est commercialisé sur le portail Autorola.

JA. Lequel de ces deux canaux sera le plus plébiscité ?

PE-B. A ce stade, il est difficile de se prononcer. A mon sens, l'idéal serait de revendre dans un premier temps 60% des VO sur le site Autorola, et 40% via le site du groupe, et ensuite d'inverser cette tendance en éduquant les marchands. 

JA. Quel est le profil de groupe qui peut légitimement trouver son intérêt en adoptant une telle approche ?

PE-B. Nous ciblons des groupes qui revendent un minimum de 1000 VO par an à marchands afin de présenter chaque semaine une offre régulière et conséquente. My Autorola répond idéalement à des opérateurs qui revendent 2500 à 4000 VO par an à marchands, ce qui limite le potentiel à dix ou vingt acteurs en France. Nous avons actuellement deux groupes qui mènent des tests et notre ambition est de compter trois à cinq clients en fin d'année.

JA. Contrairement aux outils de cotation développés par les acteurs des enchères, vous ne rompez pas le lien entre les groupes et leur base de clients marchands.

PE-B. Oui, mais nous partons du même constat : un opérateur ne peut pas continuer à vendre quelques unités à marchands via ses différentes concessions. C'est une perte de temps. Il est important de maintenir cette compétence au sein des affaires et ce lien avec leurs clients historiques, tout en expliquant à ces derniers qu'ils doivent passer par un autre système, plus performant et transparent. Le marchand est gagnant car il peut désormais accéder à l'ensemble des VO du groupe, au lieu des cinq unités que lui proposait habituellement son contact dans telle concession.

JA. Vous êtes décrochés dans le Top 20 des SVV en France*. Comment comptez-vous combler ce retard ?

PE-B. Il ne faut pas oublier que le groupe n'existait pas encore en France il y a six ans. Nous amorçons cette année un virage important, qui nous laisse penser que nous ferons partie du Top 5 dans trois ou quatre ans. C'est notre objectif. La deuxième étape de notre développement, qui aboutira également en 2014, est d'aller chercher les particuliers, toujours en adoptant une approche différente. Autrement dit, nous ne développerons pas un module de reprise, à l'image d'AramisAuto avec Reprise Illico. Ce n'est pas notre vocation.

Il est certain qu'il y aura de moins en moins d'opérateurs sur ce marché et très vite nous ne parlerons plus du classement des vingt premiers opérateurs français, mais plutôt de Top 10.

*Dans le classement 2013 du Conseil des ventes, Autorola arrive en huitième position avec un montant d'adjudication de 32 millions d'euros (+6,7%).

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