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Distribution

Nedey voit grand

Publié le 7 novembre 2008

Par David Paques
4 min de lecture
Sur ses terres de Voujeaucourt, près de Montbéliard, Valère Nedey vient d'inaugurer la plus grande concession monomarque Citroën d'Europe.Trois milles personnes invitées, 54 000 petits fours, 800 bouteilles...
...de champagne… la réception donnée par Valère Nedey pour inaugurer son nouveau bateau amiral est à l'image des lieux. Démesurée ! A moins de deux kilomètres de l'usine Peugeot de Sochaux, le distributeur Citroën vient en effet d'inaugurer la plus grande concession de la marque aux chevrons sur le vieux continent. Les 5 000 m2 de l'ancien site ne suffisaient semble t-il plus. Après les rénovations de 1992 et de 1996, Valère Nedey a cette fois vu les choses en grand. C'est donc désormais sur 17 000 m2 que s'étend la concession. Après deux ans de travaux et un investissement de 8 millions d'euros, autofinancé pour moitié (les 50 % restants faisant l'objet d'un emprunt sur quatre ans seulement), les lieux affichent donc un tout autre visage. Le showroom VN de 3 000 m2 peut, à lui seul, accueillir 80 véhicules en exposition, tout comme la surface mitoyenne dédiée au véhicule d'occasion. Entre les deux zones, le distributeur s'est même offert un luxe : un musée accueillant une quinzaine de véhicules de la marque, qui jouxte un autre espace que l'on ne voit que rarement chez les opérateurs Citroën : une zone dédiée aux modèles premium de la gamme. De quoi renforcer des performances déjà considérables de Citroën au cœur du fief de Peugeot.

Avec 130 livraisons par mois, le site de Voujeaucourt affiche, en effet, 28 % de pénétration locale, hors collaborateurs et fait ainsi jeu égal avec la marque au Lion. Sur la zone, le groupe PSA représente ainsi près de 75 % des immatriculations. L'an dernier, le site de Voujeaucourt a immatriculé 1 739 VN et 2 687 VO, puis livré 2 400 véhicules à collaborateurs, réalisant un chiffre d'affaires de 64 millions d'euros. Un résultat dans lequel l'après-vente ne représente que 10 %, malgré l'importance que celle-ci revêt dans l'organisation des lieux.

Une après-vente optimale

Sur ce site de Voujeaucourt, les frais fixes sont couverts à 100 % par l'activité après-vente. Avec 4 000 m2, dont 2 000 réservés à la carrosserie, l'atelier est sans doute le cœur du site. 40 ponts, soit un par productif, 65 000 heures de travail annuelles, l'activité y est intense. Celle-ci n'a d'ailleurs pas baissé durant les travaux, avec 80 entrées atelier par jour. Très prochainement, Voujeaucourt devrait dépasser les 100, puis rapidement les 120. "En 2007, dans les conditions que l'on connaît, l'atelier a vu son chiffre d'affaires progresser de 5 %. A la fin 2008, nous serons à + 10 %", se félicite Philippe Duroux, responsable après-vente du groupe. Une activité dont 60 % du chiffre d'affaires provient de la carrosserie.

Le groupe Nedey, et notamment ce site de Voujeaucourt, travaille en effet beaucoup avec les plate-formes assurance (Acerca, Capsauto, Nobilas…). Un parti-pris, parfois contraignant, que certains n'osent pas prendre. "Je tourne à plein régime", confie avec satisfaction Philippe Duroux. Grâce aux assureurs, le site rentre chaque semaine une centaine de véhicules en carrosserie. Et les investissements réalisés en la matière permettent, là encore, d'entrevoir une belle progression. Six aires de préparation peinture, une aire de redressage sans peinture, trois cabines de peinture, dont une équipée d'une lampe à UV. Lampe commercialisée par SGI, qui permet de réduire le temps de séchage à six petites minutes, contre près d'une heure pour une installation classique. "J'économise du temps, du produit et de l'énergie. Le calcul est vite fait", explique Philippe Duroux. Même pour un investissement de 11 000 euros. "Quand on a une organisation rodée et les outils adéquats, les résultats et la rentabilité sont toujours au rendez-vous", confie Bernard Tavier, gestionnaire du site de Voujeaucourt. En terme de profitabilité, là encore, la concession a valeur d'exemple. En après-vente notamment. Ici, les employés sont en moyenne payés 20 % de mieux qu'à la concurrence. Pourtant, la rentabilité horaire de l'atelier (heures facturées/heures de travail) atteint 1,4 %. "Nous ne parions pas seulement sur les outils, mais également sur les hommes. Cela nous réussit", explique encore Bernard Tavier. Un pari qu'il compte poursuivre puisque, "à très court terme", le responsable des lieux entend recruter une vingtaine de personnes.

Photo : Sur un terrain de 40 000 m2, le distributeur Citroën a fait grandir son outil de travail. L'espace de préparation des véhicules a ainsi été multiplié par dix, l'atelier et le magasin, multipliés par 8 !

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