Mondial du VO : Univers imperméable à la crise

...Le Mondial de l'Occasion est un monde à part. Un monde où les spécialistes du véhicule d'occasion semblent oublier la morosité pour revenir à ce qu'ils savent faire de mieux : des bonnes affaires. Pour cette édition 2008, le nombre de participants est en recul, laissant de fait plus d'espace d'exposition aux autres. A ce titre, certains ont augmenté de 50 % leur surface. Toujours incontournable, le groupe Garages Nation et ses nombreuses marques. Renault, Ford, Mazda ou encore Mercedes sont effectivement autant de labels constructeurs représentés au travers des affaires de Joseph Marani. "Nous exposons quarante véhicules en provenance de Renault Brie des Nations. Pour amortir cet investissement, il nous faudra effectuer une double rotation du stock", explique Patrick Maréchal, un de ses responsables. Soit pas moins de 80 ventes !

Les places sont chères. Julien Wylie, de L'Agence Automobile, spécialiste basé à Paris, nous évoque le tarif de "15 000 euros pour 20 places". Avec de tels investissements, hors de question de venir déstocker des voitures. Les exposants font dans le qualitatif pour séduire la clientèle. Et même dans l'exotisme parfois. Entre Nissan 350 Z, Porsche 911 type 997 et Chevrolet SSR, les modèles atypiques ne manquent pas. "Les gens visitent les halls du Salon mais au vu des prix que les constructeurs leur annoncent, ils se tournent vers nous qui leur proposons des véhicules haut de gamme très récents, 50 % moins chers par rapport au neuf", explique Julien Wylie. Un avis que partage Hervé Gillotin, directeur de Gillotin Automobiles. En tant que spécialiste de grosses voitures moyenne et haut de gamme, son offre de 18 véhicules affiche des prix échelonnés entre de 30 000 et 50 000 euros. "Nous avons vendu une voiture à 60 000 euros dès le premier jour", se félicite-t-il. Qui a parlé de crise ?

Les voitures à prix plus contenus ne perdent pourtant pas la cote auprès des badauds qui arpentent ce hall 7/1, comme chez Renault Brie des Nations où le cœur de cible se situe en moyenne entre 8 000 et 12 000 euros. "Il y a manque de finance aujourd'hui chez la clientèle, déplore Patrick Maréchal. Les petites voitures sont très recherchées. Nous vendons les entrées de gamme Renault et Nissan et la Suzuki Swif", analyse-t-il. "La Smart et la Fiat 500 restent aussi des valeurs sûres", renchérit Julien Wylie.

En termes de fréquentation, le bilan est plus mitigé. "Le premier week-end, nous avons eu de nombreux visiteurs", raconte Hervé Gillotin. "Il y a un engouement de la part du public lié au Mondial que je ne comprends pas mais dont je me réjouis", ajoute-t-il. Depuis le début de la semaine, les contacts se font plus rares. Un commercial de Ford-Mazda Euro des Nations se satisfait pourtant de ce qu'il juge être un "bon taux de fréquentation". Cela lui permet de "réaliser, en deux semaines, l'équivalent de deux mois de travail." Certes, les visiteurs sont probablement attirés dans le bâtiment par les véhicules rutilants "made in US" de American Car City, exposés juste à l'entrée. Des pick-up et des Muscle Car que l'on ne retrouve pas forcément dans les autres halls. Mais, force est de constater qu'ils font un bon accueil aux professionnels présents. "Nous avons environ dix contacts potentiellement intéressants par jour", évalue Julien Wylie. "Les ventes se concrétisent généralement à la fin du Salon, ce qui correspond au délai de réflexion que s'accordent les acheteurs avant de prendre une décision", témoigne un vendeur expérimenté. Ce qui soulève un autre problème lié à la rotation des stocks sur une aire plus que limitée. Mais chacun garde confiance et n'envisage pas de revoir ses objectifs à la baisse.