Les “petits” mènent la révolte
L'argument "temps" est également à la base du concept EchangeXpress, lancé à la mi-février par Stéphane Micaletto, qui s'est inspiré du concept du "speed-dating" et dont le principe repose sur l'échange de VO entre professionnels. "Ils veulent du rapide et du consommable. Le sites Internet sont figés aujourd'hui, il n'y a pas d'interactivité. Actuellement, ils ont plein de VO dans les parcs, dont certains qu'ils ne savent pas vendre ou qui ne correspondent pas au besoin du marché local. Nous mettons donc en relation des gens qui rencontrent le même problème", explique le fondateur. EchangeXpress aimerait séduire d'ici la fin de l'année entre 1 500 et 2 000 abonnés afin de fournir une base de données d'au moins 4 000 véhicules d'occasion.
La gratuité comme principal argument
Le site PagesAuto.fr, aperçu lors du dernier Mondial de l'Automobile, se démarque grâce à son positionnement prix : le site est gratuit ("à vie") pour les professionnels. Convaincu du bien-fondé de sa démarche, Stanislas Le Verdier envisage de proposer en 2009 l'un des plus gros stocks de VO à professionnels en France avec 140 000 VO. "Ce ne sera pas simple, confie-t-il. Aujourd'hui, il y a de grands noms avec de grosses structures sur ce marché qui est de plus en plus concurrencé. Est-ce qu'il est saturé pour autant? Je pense qu'il reste de la place si l'approche ou le modèle économique sont différents. Notre concept est basé sur la gratuité pour pénétrer le marché. Si j'avais lancé le site il y a cinq ans, j'aurais peut-être opté pour un business modèle différent." Etre présent sur le Mondial constituait l'une des premières étapes de la société de Seine-Maritime pour atteindre ses objectifs. PagesAuto.fr entend désormais multiplier les accords avec les groupes de distribution et les réseaux des constructeurs. A ce jour, les groupes Schuller, Bernard, Domont, et deux tiers des filiales Peugeot travaillent avec le site et des pourparlers sont en cours avec les groupes PGA et Zodo. "Nous n'avons rien inventé par rapport aux autres. Nous avons essayé de simplifier l'ergonomie et la navigation du site pour l'utilisateur final et de créer des fiches VO de qualité. Pour l'instant, nous sommes "bébé", mais nous allons asseoir notre notoriété et vanter le sérieux du site avec ces partenariats, précise Stanislas Le Verdier. Nous n'avons pas la puissance d'un grand groupe de presse, nous sommes une jeune URL avec de petits moyens, mais beaucoup d'énergie. Nous gagnons de l'argent avec la publicité et grâce aux partenariats mis en place avec les organismes de crédit et d'assurance. Mais avec notre business plan, nous commençons à gagner de l'argent la deuxième année".
La publicité comme modèle économique
Le site lokazion.com a également fait de la gratuité son argument principal pour séduire les spécialistes du VO. Fondé en janvier 2007 par Damien et Bernard Petitjean, le site a mûri au contact d'un échantillon de professionnels. Les deux responsables envisagent désormais de passer à l'étape supérieure et de le diffuser à plus grande échelle. "Nous venons de développer le site en marque blanche afin de permettre à d'autres sites de diffuser nos annonces sous leur nom. Nous allons commencer le recrutement de nouveaux professionnels à grande échelle prochainement. Nous continuons la prospection téléphonique. Pour réussir dans ce secteur très concurrentiel, en plus de la gratuité, nous devons proposer des services qui servent le professionnel au quotidien", juge Damien Petitjean. Le site propose déjà le suivi téléphonique en cas d'absence du professionnel ou encore le système Call Back qui permet de contacter le vendeur sans coût. "Nous sommes actuellement en phase de réflexion pour enrichir le site de nouveaux services, avec l'idée de permettre aux professionnels de gagner du temps. Nous conserverons la gratuité mais nous proposerons des services, soit sous forme d'abonnement soit payant à la demande", précise Damien Petitjean. A ce jour, loccazion.com propose en moyenne 13 000 annonces de VO, dont 90 % issus de distributeurs, et envisage de séduire 500 professionnels en 2009.
Même logique pour le site Wanteed, créé en juillet 2007 et spécialisé dans les petites annonces sur le Net, qui a véritablement commencé à faire parler de lui en début d'année. A ce jour, le secteur automobile représente entre 25 et 30 % de l'activité du site. "Le site CraigList, aux Etats-Unis, a fondé son approche sur la gratuité et s'avère être un phénomène incroyable. C'est l'étincelle qui nous a fait comprendre que la gratuité allait déferler sur le secteur des petites annonces. Je crois en ce modèle sur le très long terme", note Thomas Jacquart, fondateur du site. De plus, sur notre marché, nous bénéficions de la baisse des coûts liés au numérique (coût de stockage, utilisation des logiciels libres). Le coût de diffusion d'une annonce devient tellement marginal, qu'il est naturel pour nous d'offrir la diffusion gratuite des annonces". Wanteed a déjà noué des partenariats avec les réseaux Citroën, Fiat, le groupe PGA ou encore le réseau Renault dans le Sud-Ouest de la France. "Notre chiffres d'affaires dépend de la publicité. Seulement, ce modèle économique implique d'avoir un taux de trafic élevé. Nous envisageons à fin 2009 d'approcher le million de visiteurs uniques, seuil à partir duquel nous pouvons commencer à vendre de la publicité de façon effective. Nous pensons atteindre la rentabilité courant 2010", souligne Thomas Jacquart.
L'approche environnementale
Claire Bertin, fondatrice du site www.2et4rouesvertes.com, devra également attendre plusieurs mois avant de récolter les fruits de son travail. Si son site Internet bénéficie d'un remarquable succès d'estime du fait de son approche environnementale, pour le moment elle n'en tire pas de revenus. "Mais je n'ai pas le couteau sous la gorge, précise-t-elle. Je veux que ça marche mais je ne suis pas pressée." Fondé en avril 2008, le site compte à ce jour 460 annonces et évolue à son rythme. "De plus en plus, les particuliers viennent spontanément proposer leurs annonces sur le site, je n'ai plus besoin d'aller les chercher sur d'autres supports d'annonces comme au début. Désormais, j'envisage de travailler avec les professionnels et de les attirer sur le site. C'est la raison pour laquelle j'étais au Mondial de l'Automobile pour les rencontrer", souligne Claire Bertin. Totalement gratuit, le site pourrait devenir payant pour les professionnels durant l'année, "mais pour le moment nous souhaitons être le site de référence en matière de véhicules écologiques d'occasion, et pour cela nous souhaitons proposer aux internautes un maximum d'annonces", précise-t-elle. Depuis le premier novembre, www.2et4rouesvertes.com est traduit en anglais et des accords publicitaires devraient se mettre en place progressivement. "Nous sommes actuellement en pourparlers avec certaines grandes marques mais rien n'a encore été signé, ajoute Claire Bertin. Cela représente beaucoup de travail. C'est à la fois stimulant et enrichissant et j'ai envie d'aller au bout de ma démarche".
Les professionnels ont désormais l'embarras du choix et ne sont pas loin d'être saturés de propositions. La sélection s'annonce gaillarde.
Photo : Le site PagesAuto.fr est venu à la rencontre des professionnels et du grand public lors du dernier Mondial de l'Automobile.
Sur le même sujet
Laisser un commentaire
Vous devez vous connecter pour publier un commentaire.