Les distributeurs à la conquête du BtoB

Ne plus se contenter des miettes du marché des flottes. Les distributeurs automobiles s’organisent et se structurent pour se dresser en acteurs centraux de la relation BtoB, bien trop souvent cantonnée au trio client, constructeur, loueur longue durée.
La plupart des initiatives sont nées postCovid, lorsque le monde automobile tel que nous le connaissions s’est enrayé : production et livraisons perturbées, fin des remises BtoB, inflation des prix, montée en régime de l’électrique, bouleversements réglementaires et fiscaux en cascade…
Les clients professionnels ont eu le désagréable sentiment d’être lâchés et laissés pour compte, dans un dédale fiscal et réglementaire toujours plus complexe et instable. Une brèche dans laquelle se sont engouffrés bon nombre de distributeurs.
Organisations variées
Cellule fleet hyperorganisée, solution de location longue durée sur mesure, services de mobilité… les initiatives se sont multipliées pour accompagner les entreprises, quelle que soit leur taille. Des organisations variées, façonnées en fonction de l’implantation géographique.
Les groupes de distribution proches des grandes villes déploient logiquement plus de moyens humains et techniques pour toucher les grands comptes.
La mise en place de ces structures est d’autant plus vitale dans le contexte actuel où le marché automobile, dans son ensemble, est à la peine. La sphère BtoB n’est pas épargnée. Depuis la timide hausse de 0,2 % en juin 2024, le marché des flottes enchaîne les déconvenues.
Voici plus d’un an que les immatriculations de voitures particulières (VP) et de véhicules utilitaires légers (VUL) sont dans le rouge sur les trois canaux BtoB (sociétés, administrations et loueurs longue durée), selon AAA Data. Le premier semestre 2025 a été très morose, avec des mises à la route en repli de 12,5 % (360 318 livraisons).
Le mois de juin a été catastrophique avec un décrochage de 22,3 %. La croissance n’a toujours pas été au rendez‑vous en juillet, mais les immatriculations BtoB ont évité un nouveau naufrage (‑ 7,1 %). Les cellules BtoB des distributeurs, si elles sont efficaces, leur permettent de tirer leur épingle du jeu ou, a minima, d’amortir cette baisse. Le Journal de l’Automobile vous propose d’illustrer ce mouvement avec cinq groupes de distribution dont les actions portent leurs fruits.
BYmyCAR For Business, Cosmobilis sort le grand jeu
"Être le référent de nos clients professionnels." Voici le credo de Cyrille Frantz, directeur général de BYmyCAR For Business, la marque à part entière du groupe Cosmobilis sur le marché des flottes. Toutes les ventes BtoB du distributeur aux 29 marques et aux 92 concessions passent dorénavant par cette jeune structure opérationnelle depuis septembre 2024.
"Notre objectif est d’offrir à toute entreprise, de l’indépendant avec une voiture à un grand compte fort de plusieurs milliers de véhicules, un interlocuteur unique, capable de proposer la meilleure solution quels que soient la marque et le mode de financement", explique le dirigeant.
Il est épaulé dans sa mission par deux anciens de la location longue durée, Jérémie Trouslard, à la direction du développement commercial, et Cédric Hamon, à la direction des opérations. Viennent s’ajouter 10 managers régionaux, 85 commerciaux de terrain, un centre d’appels à Lyon, des outils digitaux puissants et un site Web dédié.
"Cette organisation nous permet de traiter chaque demande, du véhicule particulier au véhicule utilitaire, en proposant la meilleure équation TCO/TCM. C’est aujourd’hui un besoin crucial. Les gestionnaires de flotte sont perdus dans un environnement fiscal et réglementaire instable. Notre rôle est de simplifier et de sécuriser leurs choix", poursuit Cyrille Frantz.
L’un des axes forts de BYmyCAR For Business consiste ensuite à casser les codes de la vente automobile, un challenge en interne nous assure le directeur de la structure : "Notre promesse, c’est qu’un professionnel qui pousse la porte de n’importe laquelle de nos concessions trouve une réponse adaptée, même s’il est entré dans une concession Opel et que sa solution optimale est une Renault ou une BMW. Et c’est là que réside la véritable révolution. Nos vendeurs, historiquement attachés à leur marque, apprennent désormais à raisonner pour le compte du client et du groupe. Ils peuvent vendre une autre marque que celle qu’ils représentent habituellement. C’est un changement de mentalité profond."
Il est ici question d’une approche gagnant‑gagnant, qui crée de la valeur pour le vendeur, pour le client et pour le groupe. "C’est le projet dont je rêvais quand j’étais vendeur chez Renault, se confie Cyrille Frantz. Offrir à chaque entreprise un conseil expert, une liberté de choix totale et un interlocuteur unique capable de répondre à tous ses besoins automobiles. Mais surtout, c’est une révolution culturelle. Pour la première fois, un grand distributeur automobile forme ses vendeurs à dépasser leur marque d’origine pour travailler dans l’intérêt global du client. Dans un environnement instable, cette capacité à simplifier et à sécuriser la décision est plus précieuse que jamais." Évidemment, tous les distributeurs n’ont pas la force de frappe et l’influence de Cosmobilis auprès des constructeurs partenaires, qui ont validé cette approche.
BYmyCAR For Business vise également à s’exonérer de l’influence des loueurs longue durée. Pas question de monter une structure de LLD en marque blanche, l’objectif est plutôt de traiter d’égal à égal, en partenariat avec l’ensemble des acteurs du secteur. "Nous ne sommes pas là pour remplacer les loueurs mais pour enrichir l’écosystème. Quand un client est satisfait de son loueur, nous travaillons à améliorer encore la relation. Quand il est insatisfait, nous appelons le loueur concerné pour l’alerter et trouver des solutions ensemble. C’est encore une fois cette logique de partenariat gagnant‑gagnant qui guide notre action", insiste Cyrille Frantz.
Fort de cette nouvelle organisation, le distributeur a livré 27 000 véhicules BtoB en 2024 et vise 31 500 unités en 2025. Le plan à l’horizon 2030 est d’atteindre 40 000 véhicules par an, sachant que cet objectif pourrait être atteint bien plus tôt.
Cyrille Frantz se satisfait de cette trajectoire dans un contexte morose pour le marché des flottes : "Nous progressons sur un marché en baisse, ce qui montre la pertinence de notre modèle. Notre force commerciale est une véritable machine de guerre, au service de nos clients."
La prochaine étape devrait être celle de la gestion de flotte externalisée, une demande de plus en plus insistante de la part des clients. Cosmobilis entend également s’appuyer sur son réseau Ucar, désormais dirigé par Stéphane Crasnier, pour proposer encore plus de solutions BtoB sur le terrain.
Emil Frey et Arval, une relation au beau fixe
De son côté, Emil Frey France, premier distributeur de France, a franchi le cap de la LLD opérée en marque blanche. Depuis février 2022, Autosphere Lease évolue en partenariat avec Arval. L’entité commercialise une offre de location longue et moyenne durée à destination de clients professionnels et d’entreprises. Un service proposé au sein des 250 concessions du distributeur.
Trois ans plus tard, l’heure est au premier bilan. "Après une année de lancement et une année de «ramp‑up», 2024 a été l’année du développement, où l’on a doublé notre flotte de véhicules en parc", se réjouit Hervé Miralles, président d’Emil Frey France.
Aujourd’hui, Autosphere Lease compte 3 500 clients dans son portefeuille et plus de 10 000 véhicules en parc, propriété d’Arval. "La collaboration entre loueurs et distributeurs n’est pas forcément naturelle. Mais nous avons trouvé des valeurs communes : l’excellence client. La complémentarité des zones de force de nos deux groupes a permis d’inscrire ce partenariat dans la durée. Emil Frey France est proche de ses clients, partout dans l’Hexagone, avec une proximité de terrain, tandis qu’Arval entretient une relation client du quotidien très intense, sur le long terme", souligne Sarah Roussel, directrice générale d’Arval France.
"Les distributeurs voient généralement les loueurs longue durée comme des apporteurs d’affaires. Là, nous sommes passés au‑delà de ce stade dans le cadre d’un partenariat stratégique en faveur du développement d’une offre pour le client final, assure Hervé Miralles. Nous avons appris à travailler ensemble au niveau du commerce et des offres. Aujourd’hui, c’est une seule équipe qui travaille sur les mêmes objectifs, centrés sur l’intérêt des clients et ce, dans tous les domaines d’activité."
Pour parvenir à doubler son parc de véhicules, Autosphere Lease cherche à fidéliser ses clients via divers services comme des campagnes de mailing ciblées et la mise à disposition d’outils digitaux à destination des vendeurs, des gestionnaires de flotte et des constructeurs dans le but de faciliter la gestion des contrats. La marque blanche ne se limite pas aux voitures particulières et propose aussi des véhicules utilitaires, qui représentent actuellement 20 % des commandes. Une offre leur a été dédiée avec le Pack Professionnel LLD VUL.
Le distributeur s’appuie sur Arval pour son expertise dans la gestion des contrats via une plateforme opérationnelle spécifique permettant de proposer plusieurs services comme l’assurance, la maintenance, l’assistance, la gestion des pneumatiques, la voiture de prêt et la télématique.
Après trois années satisfaisantes dans l’Hexagone, Autosphere Lease s’exporte à présent en Europe et débarque en Belgique et au Luxembourg. Le service a débuté officiellement en avril dernier dans les concessions du groupe Emil Frey, après une phase pilote achevée en février. "Les marchés sont très différents et nous réalisons beaucoup de LLD à particulier, alors que la pratique n’existe pas en France", explique Hervé Miralles.
La Belgique et le Luxembourg sont également deux pays où les voitures de fonction représentent une part importante du marché automobile. Signalons, par ailleurs, que la collaboration stratégique entre Arval et Emil Frey s’étend au véhicule d’occasion.
La filiale de BNP Paribas bénéficie de l’expertise du distributeur dans le reconditionnement pour alimenter son offre de LLD de VO, baptisée Arval Re‑lease. Ainsi, la filiale du distributeur dédiée au reconditionnement des véhicules (CRVO) a mis en place un processus basé sur le cahier des charges d’Arval. "Le cahier des charges d’Arval est exigeant et pousse les équipes de nos centres de reconditionnement à l’excellence", assure Hervé Miralles.
Le CRVO a permis de reconditionner plus de 7 000 voitures pour le compte du loueur. Des véhicules qu’Arval propose sur l’application Mobility4you permettant aux clients BNP d’accéder à des offres de mobilité. La synergie entre les deux entreprises s’étend aussi à l’après‑vente, puisque le loueur a pu élargir son réseau d’Arval centers dédiés à la maintenance, l’entretien et la réparation des véhicules de son parc. Celui‑ci s’appuie désormais sur les 27 sites d’Autosphere en France et probablement une trentaine d’ici à la fin de l’année.
VGRF repart à l’assaut des grands comptes
Basculons ensuite chez Volkswagen Group Retail France (VGRF), un autre poids lourd du commerce automobile en France. La filiale de Porsche Holding en charge de la distribution des marques du groupe Volkswagen en France est à la tête de 65 sites dans l’Hexagone.
Depuis 2020, VGRF a fait du marché des flottes et de la clientèle BtoB un axe majeur de sa stratégie. Naissait alors VGRF Fleet, sous l’impulsion de Jean‑Philippe Juvin. Son organisation a vite porté ses fruits avec 25 000 commandes en 2021 et plus de 22 000 en 2022, dont plus de 50 % liées aux grands comptes. "Notre activité BtoB représentait, dans ses meilleures années, entre 50 et 60 % des volumes de vente de VGRF", souligne le directeur de l’activité BtoB.
Le principe était d’avoir une cellule fleet centralisée nationale pilotant tous les grands comptes, à l’exception de ceux basés à Paris, trop conséquents pour migrer dans cette nouvelle organisation. "Cette cellule nationale recevait les commandes des clients et loueurs, les traitait dans les outils et les envoyait pour la finalisation, la livraison et la mise en œuvre dans les affaires où le client souhaite être livré. Tout fonctionnait très bien jusqu’à la mise en place en février 2023 du contrat d’agent, appelé chez nous Fleet Agency", souligne Jean‑Philippe Juvin.
Ce nouveau système, imposé par le constructeur, a fait de VGRF, sur la partie BtoB, un agent commissionné. Conséquence, le groupe a perdu la main sur la facturation et le portage des stocks, passés dans le giron du département BtoB de Volkswagen Group France.
De l’aveu du directeur de VGRF Fleet, "le déploiement du Fleet Agency a complétement cassé notre organisation, avec des personnes qui ne se retrouvaient plus dans cette nouvelle façon de travailler. Elles ont préféré quitter le navire, j’ai perdu 80 % de mon équipe en 2024".
La nouvelle organisation était imparfaite et les outils n’étaient pas au point. Plus d’un an a été nécessaire pour digérer ce changement, qui s’est traduit pour VGRF par un décrochage des commandes BtoB, à 16 000 unités en 2024.
Le distributeur a réagi en 2025 avec une nouvelle organisation, baptisée VGRF Business Solutions. L’objectif consiste à améliorer la coordination entre les différents services et à optimiser les processus internes.
Initialement composée de deux équipes, une première de responsables grands comptes (front‑office) et une seconde de back‑office, la cellule fleet est renforcée par l’arrivée d’une troisième équipe (middle‑office), qui fera le lien entre les deux précédentes. "Nous ajoutons un maillon, nous faisons l’effort d’amplifier notre organisation en termes humains", se réjouit Jean‑Philippe Juvin, qui passe progressivement la main à Christophe Durand.
Cette nouvelle équipe, composée d’attachés commerciaux, servira donc de support et de soutien administratif aux responsables grands comptes, qui seront désormais pleinement dédiés à la clientèle. De leur côté, les attachés commerciaux s’occuperont du suivi du portefeuille de clients, en répondant à leurs questions et à leurs attentes.
Enfin, l’équipe back‑office sera quant à elle toujours responsable de la saisie des commandes. "Nous posons les bases d’une structure plus agile, capable de mieux répondre aux attentes de nos clients et aux enjeux du marché, souligne Jean‑Philippe Juvin. Cette initiative s’inscrit pleinement dans notre volonté d’innover en permanence et d’optimiser nos services pour rester à la pointe du secteur."
VGRF compte ainsi retrouver sa dynamique sur les grands comptes (sont considérés comme tels les clients qui commandent plus de 20 véhicules au sein du groupe par an), tout en accentuant ses actions sur les flottes locales, plus rentables. "Sécuriser les grands comptes, c’est notre socle nécessaire, reste maintenant à mieux performer en small fleet en poussant nos vendeurs à aller chercher les acteurs locaux", conclut Jean‑Philippe Juvin.
Cobredia Mobility, une approche exhaustive de l’activité BtoB
Pour sa part, le groupe Cobredia a toujours développé une activité BtoB. Mais en 2021, le distributeur breton a décidé de centraliser et d’optimiser l’organisation de cette dernière autour d’une entité baptisée Cobredia Fleet, proposée en marque blanche avec le loueur longue durée LeasePlan.
Ce service a évolué au fil du temps en intégrant les mobilités douces, l’autopartage et les nouvelles subtilités réglementaires encadrant les flottes d’entreprise. En 2023, l’entité a même changé de nom pour devenir Cobredia Mobility.
L’activité BtoB est devenue essentielle pour le groupe, qui en maîtrise désormais pleinement les enjeux. Au point que la filiale a constaté qu’elle disposait des effectifs et des moyens nécessaires pour proposer ses services en autonomie.
Cobredia Mobility a donc choisi de se séparer de LeasePlan. "Quand nous avons vu à quel point Cobredia Fleet prenait de l’ampleur et que nos clients trouvaient la solution pertinente, nous avons décidé de ne plus nous contenter d’un seul loueur, mais de travailler avec nos captives et les loueurs techniques, en direct et non plus en marque blanche", précise Marine Hirtzmann, directrice commerciale BtoB de Cobredia Mobility.
L’entreprise propose à ses clients un panel complet de services : location longue durée, gestion de flotte, optimisation de parc ou encore conseils en fiscalité. En 2024, elle dénombrait près de 982 commandes auprès de 408 prospects, dont 90 % étaient issus de la zone de chalandise du distributeur breton.
Seule condition : la filiale n’accepte que les sociétés disposant d’une flotte d’au moins 20 véhicules, sans limite maximale… ou presque. "L’un de nos prospects possède une flotte de 2 500 véhicules dont une partie est à l’international. Le renouvellement de ces derniers s’étale sur toute l’année et ce n’est pas trop compliqué à gérer pour nous. En revanche, lorsqu’il y a un renouvellement unique avec un très gros volume, nous préférons orienter le client vers un loueur technique", concède la directrice commerciale.
Pour se différencier des loueurs longue durée traditionnels, Cobredia Mobility mise sur plusieurs atouts. "À la différence d’un loueur technique, nous ne nous contentons pas d’une unique structure de financement. Nous adoptons une approche de courtage, en étudiant le marché et en apportant de la souplesse, affirme Marine Hirtzmann. De plus, chez certains loueurs, il n’y a pas de tolérance au moment de la restitution, pas d’abattement possible et aucune possibilité de provisionner la remise en état pour limiter la casse à la sortie. Cette agilité nous permet déjà de sélectionner un partenaire financier et de choisir les modèles sans subir la saisonnalité des offres. Il y a moins d’intermédiaires et des interlocuteurs commerciaux stables, ce qui rassure les clients. La proximité avec nos concessions est un vrai plus."
En effet, entre l’entité et les showrooms du groupe, une réelle synergie s’est instaurée. "Nous nous mettons au service des concessions. Elles sont nos binômes et nos interlocutrices jusqu’à la livraison, ainsi que lors de la restitution par le client. Nous travaillons pour elles et avec elles", détaille la directrice commerciale.
Un travail collectif qui a nécessité un temps d’adaptation et d’accompagnement lors de la création de l’entité. Pour chacun de ses clients, Cobredia Mobility réalise une analyse de flotte sur plusieurs mois. L’une de ses particularités est de ne pas proposer systématiquement des véhicules. "Le client a des impératifs d’optimisation de flotte et l’objectif n’est pas de remplacer dix voitures par dix voitures", souligne Marine Hirtzmann.
La filiale du distributeur collabore avec des partenaires tels que Skipr et Betterway pour la mise en place du crédit mobilité ou du forfait mobilités durables. Elle s’est également rapprochée de Mobility Tech Green pour le développement et la gestion des véhicules en autopartage. Enfin, pour compléter son portefeuille, Cobredia Mobility envisage de proposer prochainement des offres de location courte et moyenne durée.
Amplitude, une cellule BtoB qui porte ses fruits
Depuis 2017, le groupe de distribution Amplitude a franchi un cap dans l’univers du BtoB. L’acquisition du site de Melun (77, Brie et Champagne), en position avancée en région parisienne, a marqué un tournant. Jusqu’alors très implanté à Troyes (10), Dijon (21) ou Besançon (25), le distributeur a soudain pu capter davantage de volumes flottes. À l’époque, l’activité se faisait encore à la marge. Un an plus tard, la structuration s’accélère.
En 2018, une cellule dédiée est créée, avec un commercial à sa tête, épaulé d’un administratif en charge du suivi des immatriculations et d’un secrétariat centralisé. Ce tandem pose les bases d’une organisation multimarque, aujourd’hui forte de 16 enseignes, capable de répondre aux besoins des loueurs longue durée (LLD), des courtiers et des grands comptes. Résultat, la cellule fleet génère désormais 2 500 commandes annuelles, soit environ 25 % de celles du groupe.
Le départ du commercial historique en 2023 a été l’occasion pour Robin Richard de revenir aux affaires, cette fois à la direction de la cellule fleet et LLD. Il signe ainsi son retour chez le distributeur troyen qu’il avait quitté en 2021 après avoir passé plus de huit ans dans les effectifs.
La cellule va également être renforcée avec le recrutement d’un responsable commercial loueurs longue durée et grands comptes, "pour aller les voir au quotidien, faire des animations, présenter les véhicules car si nous ne faisons pas cela, les loueurs nous oublient vite", observe Robin Richard. L’autre actualité du moment est l’ouverture d’un centre logistique, à proximité de la concession Opel‑Kia de Melun.
Cette plateforme, qui deviendra à terme une concession, facilite les restitutions et les expéditions de véhicules, tout en réduisant le recours à des stockages externes coûteux. Entre 300 et 350 véhicules y transitent, ce qui assure une plus grande autonomie et une meilleure maîtrise des flux.
Néanmoins, le groupe Amplitude ne mise pas tout sur sa cellule BtoB. Le distributeur ne veut pas être totalement dépendant des loueurs longue durée, qui dictent leurs conditions, leurs valeurs résiduelles ou les marques qu’ils commandent. "Nous essayons de contenir le développement de la cellule car cela coûte cher en stockage, en trésorerie, en frais financiers, constate Robin Richard. Nous avons réduit les volumes de commandes et nous nous concentrons sur notre rentabilité."
Le directeur du BtoB entend développer en parallèle les ventes en local, ce qu’il appelle le small fleet. Il anime pour cela un pool de 40 vendeurs sociétés basés dans les concessions. Leur rôle consiste à prospecter localement, à accompagner les TPE, PME et collectivités, tout en s’appuyant, le cas échéant, sur l’expertise centrale du groupe.
Cette double organisation BtoB doit permettre à Amplitude d’atteindre 60 % de son volume annuel grâce aux clients professionnels. Un objectif réaliste dans la mesure où ils représentent d’ores et déjà plus de 50 % des 10 000 ventes annuelles du groupe en véhicules neufs.
La marge de progression se situe principalement sur les véhicules utilitaires légers, où Amplitude est bien armé avec les marques Ford, Opel, Maxus, en attendant l’arrivée prochaine des VUL de Kia.
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