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Distribution

Les concessionnaires seraient un frein à la vente de VE

Publié le 22 mai 2018

Par Christophe Jaussaud
3 min de lecture
Selon une étude réalisée dans les pays scandinaves, s'appuyant notamment sur 126 visites dans 82 concessions, nombre de vendeurs méprisent les véhicules électriques.

 

Une voiture électrique ? "N'achetez pas, vous allez vous ruiner"... La méconnaissance et le "mépris" des vendeurs pour les véhicules électriques freinent leur développement, selon une étude réalisée dans les pays scandinaves. Cette étude publiée lundi dans la revue Nature Energy se base sur des entretiens avec des représentants du secteur (constructeurs, associations...) et 126 visites incognito dans 82 concessions automobiles de 15 villes de Finlande, Islande, Norvège, Suède et Danemark, région engagée dans le développement de transports plus propres.

 

Deux des chercheurs se sont ainsi fait passer pour des clients "neutres", c'est-à-dire n'ayant pas de préférence pour un type de véhicule ou un autre. Leur résultat est sans appel : les vendeurs, peu au courant des caractéristiques des voitures électriques hormis leur prix plus élevé que celui d'un véhicule à moteur à combustion, tendent "à promouvoir le véhicule le plus facile à vendre".

 

Ils étaient "méprisants envers les véhicules électriques, informaient mal les acheteurs sur les caractéristiques, oubliaient les véhicules électriques dans la conversation et orientaient clairement les clients vers les véhicules diesel ou à essence". "Nous n'en avons pas", explique par exemple un vendeur, avant de se raviser sous les questions de son acheteur potentiel. Vous mettrez deux jours pour faire 350 km en raison du temps pour recharger la batterie, assure un autre avant de reconnaître que le trajet prendrait entre deux et quatre heures de plus.

 

Ainsi, "les concessionnaires et les vendeurs sont un obstacle majeur au recours aux véhicules électriques dans la région nordique, ce qui reflète la discrimination de l'industrie et des gouvernements en faveur des voitures conventionnelles". "Sans des actions plus progressistes de l'industrie et des gouvernements, les vendeurs n'ont pas de motivation à vendre des véhicules électriques, même dans une région nordique fermement engagée à 'décarboner' les transports", ajoutent les chercheurs, qui appellent notamment à la formation des vendeurs.

 

Autre élément plaidant, selon eux, pour des politiques plus incitatives : en Norvège, leader mondial des ventes de voitures électriques et champion des incitations, la "qualité" des vendeurs est jugée meilleure que dans les autres pays. Même si leurs ventes augmentent rapidement, les véhicules électriques, qui permettraient de contribuer à réduire la pollution et les émissions de CO2 responsables du changement climatique, ne représentent qu'une toute petite proportion de la flotte automobile.

 

Dans ses derniers chiffres publiés lundi, Bloomberg New Energy Finance (BNEF) estime à 1,1 million le nombre de véhicules électriques vendus l'an dernier dans le monde, mais prévoit une croissance importante à partir de la deuxième moitié des années 2020, avec 30 millions en 2030, soit 28 % du total des ventes. Selon l'Association européenne des constructeurs automobiles (Acea), les véhicules électriques ont représenté en 2017 seulement 1,5 % des ventes dans l'UE et les hybrides 2,9 %. (AFP)

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