Les concessionnaires dans la course

A l'occasion de la 11e et dernière manche du Championnat de France de Rallycross disputée sur le circuit de Dreux, David Meslier, le pilote Yacco, a parfaitement rempli son contrat : remporter une quatrième épreuve au volant de sa Renault Clio II RS "WRC". Une victoire qui, toutefois, ne pourra jamais masquer une certaine désillusion. En effet, au cours d'une finale A fantastique, il perd le titre dans le 7e et dernier tour. La faute à Philippe Tollemer qui passe au ralenti avec le train arrière ouvert sur sa Xsara WRC et de ce fait, permet à Jean-Luc Pailler, alors 4e, de remonter d'un rang et de coiffer le titre. De très très peu ! Ex æquo au niveau des points (177), au niveau des premières places (4 chacun), au niveau des secondes (2), c'est finalement une troisième place de plus pour le pilote Peugeot qui le désigne champion !

Derrière l'engagement de David Meslier se cache en réalité la passion d'un concessionnaire. En l'occurrence Philippe Chanoine, concessionnaire à Dreux, La Loupe, Mortagne-au-Perche, l'Aigle et Verneuil-sur-Avre. Partant de là, les Ets Jean Chanoine SA, s'ils emploient 200 personnes au global, commercialisent quelque 2 500 VN par an via les marques Renault, Nissan et Dacia, en réalisant un CA de 70 millions d'euros. Lui-même pilote puisqu'il a commencé en 1978 par le Renault 4 Cross avant de passer en Rallycross en 1984, il a mis un terme à sa carrière en 1996, suite à son dramatique accident d'Essay qui avait coûté la vie à des spectateurs…

Une démarche cohérente avec l'activité professionnelle

Depuis, il a successivement engagé une voiture dans la même discipline pour Christophe Vaison, et désormais David Meslier. "Mon rôle consiste à trouver les partenaires et à engager la voiture, sachant que nous faisons appel à un préparateur pour son développement, explique Philippe Chanoine, président des Ets Jean Chanoine SA. Jusqu'à maintenant, cette charge incombait à la propre structure de David (Meslier, NDLR), mais la saison prochaine, la société FH Electronic située à Orléans prendra le relais". Pour ce qui est des partenaires, ceux-ci ont pour nom Yacco, Identicar et bien sûr, Renault Chanoine.

Maintenant, quelle est la motivation de Philippe Chanoine ? "D'abord, la discipline me plaît par dessus-tout, souligne-t-il. Ensuite, il s'agit d'une démarche en cohérence avec mon activité professionnelle. Je vends des Renault la semaine et j'en fais la promotion le week-end. Et puis, au niveau de l'entreprise, cet engagement représente un vecteur de motivation pour mes collaborateurs. Il faut également noter que cet engagement a déteint sur l'organisation de la manche de Rallycross à Dreux, puisque j'en suis à l'origine. Bref, finalement, c'est un peu comme un joueur de foot qui devient par la suite entraîneur. Je vis les choses différemment, avec une autre responsabilité, mais il faut savoir passer la main". Et Philippe Chanoine d'ajouter, non sans humour : "Avec David, nous avons un fil conducteur. Il n'a encore jamais été champion de France, moi non plus !" De là, se pose la traditionnelle question : la promotion de la marque sur la piste porte-t-elle ses fruits sur le plan commercial ? Comme toujours, impossible de quantifier les retombées directes. Mais attention. "En tant que point Renault Sport, nous avons une clientèle de passionnés qui reconnaît en nous une certaine crédibilité à vendre ce type de produits, note Philippe Chanoine. Je ne dis pas que le fait d'engager une voiture en compétition est un point obligé pour vendre des voitures mais disons que cela facilite les choses. Il existe vraiment une relation directe". Tant mieux.

Photo : La Renault Clio II RS WRC de Renault Chanoine que pilote David Meslier en Rallycross. Cette année, le titre est passé près !