Les ambitions d'Auto-ICI
Longtemps resté discret, le négociant automobile basé à Lille (59) Auto-ICI a décidé de faire connaître ses ambitions. Il faut dire qu'après une période de douce croissance, mais aussi pérenne, l'entreprise dirigée par Jean-Pierre Simon a décidé de passer la surmultipliée.
Au départ, pourtant, rien ne prédestinait Jean-Pierre Simon à se lancer dans l'aventure du négoce automobile : "C'est un coup du sort, qui m'a fait dévier de ma trajectoire initiale. J'étais parti pour être représentant commercial. Mais, un jour, un ami m'a demandé de covoiturer une voiture achetée depuis le Danemark, et alors tout a changé", explique-t-il, remarquant que "de très bonnes affaires étaient à réaliser partout en Europe et qu'il était possible de faire des différences de plusieurs milliers de francs à l'époque (1993)".
Deux ans plus tard, son entreprise Inter Car Import (ICI) était lancée. Un nom qui allait, en 2007, devenir www.auto-ici.fr : "Je voulais m'inscrire dans une certaine logique pour le référencement sur Internet d'autant plus que notre business model était uniquement centré sur le Web", explique Jean-Pierre Simon.
Rapidement fort sur le Net
Une stratégie décidée en amont très tôt : dès 1997, Auto-ICI a déjà sa première page Web. Au fur et à mesure des années, une équipe de développeurs va même se constituer en interne, laquelle est plus que jamais en place avec aujourd'hui cinq personnes à plein temps. "C'est un axe bien défini. Nous avons toujours souhaité compter sur nos propres outils en interne pour ne jamais dépendre de l'extérieur. L'exemple d'Aramisauto dans ce sens nous a influencés", précise le dirigeant.
En 2004, l'entreprise passe du statut de mandataire à négociant automobile. L'achat de grands lots de véhicules toutes marques s'accompagne de l'acquisition d'un terrain de 3 000 m² pour les y stocker en même temps que la société déménage. Quatre ans plus tard, Auto-ICI compte déjà une dizaine de personnes et écoule 1 500 véhicules par an, essentiellement des 0 km. Aujourd'hui, l'entreprise se fournit dans 22 pays européens et compte 800 véhicules en stock en permanence.
"A l'époque, 98 % des véhicules sont commercialisés par téléphone ou e-mails. Les clients ne voient leurs véhicules qu'à la livraison, sauf ceux qui le souhaitent. En outre, 80 % de nos ventes sont réalisées en dehors de la Région Nord-Pas-de-Calais", se souvient Jean-Pierre Simon. Mais c'est à partir de 2013 qu'Auto-ICI change réellement de dimension.
Cinq millions d'euros investis
Jean-Pierre Simon entame alors ce qu'il appelle sa "première phase de développement". Simultanément, le dirigeant opte pour un nouvel emplacement de 9 000 m² au sud de Lille, près de l'autoroute A1, et gagne en visibilité, régionalise sa clientèle, se lance dans la reprise de VO, le financement, la vente d'accessoires et propose une garantie complémentaire. En 2016, il reprend un spécialiste du VO, Automobiles 25, dont le site dispose en outre d'un atelier intégré qui lui servira pour la préparation des véhicules. Parallèlement, il lance aussi Auto4Pro à l'intention des professionnels qui y trouvent tarifs et offres spécifiques.
Au total, un investissement de cinq millions d'euros sont investis, dont la moitié pour les deux prochaines années. Fin 2017, les deux entreprises cumulent 4 500 véhicules (3 400 pour Auto-ICI, dont 2 900 de 0 km et 1 100 pour Automobiles 25) pour un CA cumulé de 64 millions d'euros et 50 personnes. "En quelques années, je suis fier du chemin parcouru et de la façon dont nous avons tous mené notre barque", se réjouit Jean-Pierre Simon. Mais le dirigeant ne compte pas s'arrêter là. Bien au contraire.
Stratégie VO
Ainsi, il est déjà penché sur la seconde phase de développement. Celle-ci est essentiellement axée sur le développement des ventes de véhicules d'occasion. "C'est un axe fort pour les trois prochaines années avec l'objectif d'écouler autant de VO que de 0 km sans pour autant baisser le volume de ces derniers", ambitionne Jean-Pierre Simon.
Pour ce faire, le dirigeant va accélérer dans le domaine de la reprise pour passer de 20 % à 50 % d'ici deux ans. En outre, il compte aussi développer son sourcing auprès des marchands, régionaux et autres, et des enchéristes. Seuls les VO de 5 ans et moins de 100 000 km seront concernés dans cette stratégie. "C'est un vrai défi que nous nous lançons car tout le monde s'y lance aujourd'hui puisque c'est aussi là que le marché se trouve", conclut-il.