Les 100 premiers distributeurs automobiles

...de multiples sites annexes, qui prennent position dans le classement. Il faut attendre la 59e place pour trouver une concession Renault.

Des 500 premières sociétés de commerce de véhicules automobiles en France, nous avons sélectionné les 100 plus importantes succursales et concessions de l'Hexagone (en termes de chiffre d'affaires). Ces 100 entreprises réalisent un CA oscillant entre 50 millions d'euros pour la dernière du classement, la concession Renault de Paris Picpus (groupe Marani), et 2,25 milliards d'euros pour la première, la succursale Citroën de Saint-Ouen (93). Celle-ci reste de loin l'entité, concessions et succursales confondues, la plus puissante de France avec un chiffre d'affaires de plus de 2 milliards d'euros. Le site de Saint-Ouen se positionne d'ailleurs devant certaines filiales d'importation comme Ford, General Motors, BMW ou Fiat Auto France ! En revanche, si la succursale Citroën avait multiplié son chiffre d'affaires par 6 en 2002 (JA n° 850), elle accuse un net recul en 2003 (- 1,61 %). Quant à son résultat d'exploitation, bien que n'affichant plus les - 48 millions d'euros de pertes, il reste néanmoins largement déficitaire à - 28 millions d'euros. Sa rentabilité se situe ainsi à - 2,12 %, bien en deçà de la rentabilité moyenne du réseau Citroën qui atteignait en 2003 les 2 %.

Des succursales de plus en plus nombreuses, mais toujours aussi peu rentables

Le site de Saint-Ouen, qui est en charge des ventes sociétés de Citroën depuis 2002, est la seule succursale Citroën de ce classement. Les autres, au nombre de 83, sont intégrés comptablement dans l'activité de Citroën. Elles ont commercialisé 93 952 VN en 2003 (contre 169 929 VN pour les concessions). On notera toutefois la forte présence des succursales (39) au sein de ce Top 100. Si Citroën ne compte qu'un site, à l'instar de DaimlerChrysler et de Fiat, les contingents Renault (12 filiales) et surtout Peugeot (24 succursales) sont importants. La majorité des succursales présentent la caractéristique de réaliser des chiffres d'affaires élevés (35 des 39 succursales et filiales ont un CA supérieur à 65 millions d'euros), mais elles restent encore trop peu rentables. La rentabilité moyenne des 100 entreprises de ce classement, 0,17 %, est d'ailleurs grevée par la rentabilité moyenne des succursales et filiales qui descend à - 0,51 % ! Ainsi, 19 filiales affichent une rentabilité négative, la palme revenant à la succursale parisienne Fiat Copada dont la rentabilité tombe à - 10,72 %. Quant aux 20 autres filiales dont la rentabilité est positive, 8 d'entre elles seulement en présentent une située entre 0,5 % et 1 % . Seule la filiale Renault de Boulogne-Billancourt se distingue avec une rentabilité de 2,86 %. C'est d'ailleurs la seule filiale Renault de ce classement à figurer aussi loin dans la hiérarchie (79e avec un CA de "seulement" 59 millions d'euros). Les 11 autres filiales frappées du Losange trustent en effet les 15 premières places du classement. Véritables pôles géographiques, elles centralisent comptablement l'activité de multiples sites. En 2003, les filiales Renault (149 sites) ont commercialisé 153 438 VN pour un chiffre d'affaires total de 4,62 milliards d'euros. "Ce fut une bonne année commerciale pour RFA puisque, avec ce volume, nous avons réalisé 32,6 % du total des ventes de Renault. Un résultat qui a permis à Renault de maintenir ses ambitions sur le marché", avait déclaré André Bodis, P-dg de RFA, pour résumer l'activité de ses troupes (JA n° 861).

Les succursales Peugeot les mieux représentées en nombre

De son côté, Peugeot place 24 succursales au sein de ce classement. L'activité commerciale du siège de la Grande Armée arrive ainsi bon deuxième dans la hiérarchie avec un chiffre d'affaires de 495 millions d'euros réalisé en 2003. La succursale parisienne du constructeur a surtout amélioré son résultat d'exploitation. En effet, la société parisienne accusait une perte de 4,9 millions d'euros en 2001. Deux ans plus tard, le redressement est spectaculaire puisque le résultat d'exploitation redevient bénéficiaire avec 610 000 euros. Il n'est pas vraiment surprenant de retrouver autant de succursales Peugeot dans ces 100 premières entreprises de distribution automobile en France. Elles tiennent une place à part, à l'instar de chez Renault, dans les ventes réseau du Lion. Au nombre de 41 dont 24 dites secondaires, les filiales Peugeot ont représenté 21,3 % des ventes totales de la marque, ou 27,2 % des ventes réseau, pour un volume de 102 603 VN. "Un taux qui reste dans la fourchette de 25-30 %, comme nous le souhaitons", affirmait Olivier Dardart, directeur animation et développement réseau, qui s'expliquait sur les récentes filialisations du constructeur en février dernier (JA n° 863). Un ratio qui ne devrait, selon le dirigeant, guère évoluer à l'avenir : "Notre politique de filialisation ne concerne que les grandes métropoles sauf dans des cas précis où les territoires sont déjà aux mains d'investisseurs privés." Une politique de filialisation qui est sur le point de se terminer dans le réseau Mercedes. Réparties en 5 pôles géographiques (Paris, Lille, Bordeaux et la Côte d'Azur), les filiales Mercedes ont pour objectif d'assurer 30 % des ventes totales de la marque en France. C'est ainsi que l'on retrouve au 51e rang le site de Port-Marly (78), une des premières concessions à avoir été filialisées en 2001. La succursale Mercedes est d'ailleurs la dernière entité du classement à dépasser les 100 millions d'euros de chiffre d'affaires en 2002, en progression de 12,14 % par rapport à l'exercice précédent, pour une rentabilité de 0,77 %. Ce site fait partie de la plaque Paris du constructeur qui comprend 19 sites.

Les concessions Peugeot des grands groupes également bien placées

Les concessions arrivent bien plus tard dans ce classement. La première d'entre elles, la concession parisienne Bernier Automobiles, se situe à la 16e place, avec un chiffre d'affaires conséquent de 153 millions d'euros, soit 62 % du chiffre d'affaires total du groupe. Le groupe Bernier, 15e groupe de distribution en France (10 600 VN en 2003), place de plus une seconde concession, celle d'Orléans, en 97e position. Il reste toutefois loin de PGA en termes de représentation. Le géant de la distribution automobile française parvient à placer 13 de ses concessions au sein du classement : une Citroën, une Mercedes, une Opel et surtout dix Peugeot. Une marque 27 fois représentée, toujours par les plus grands groupes de distribution du réseau du Lion

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(Bernard, Bailly, Nédélec, Mény, Vauban, Métin...). Il est à noter surtout que les 7 premières concessions du classement sont des Peugeot. C'est le signe que la centralisation de nombreux sites annexes sous une même entité est beaucoup plus développée chez les distributeurs de la marque au Lion. Il faut en effet attendre la 59e place pour trouver la première concession Renault du classement : celle du groupe Gueudet à Rivery (60), avec un CA de 90 millions d'euros et une rentabilité de 1,75 %. Le réseau Renault reste néanmoins bien représenté à travers de grands groupes (Bader, Gueudet, Schuller, Marani, Schumacher) qui placent 20 concessions dans le classement. Parmi les autres marques, Mercedes est représentée à travers une concession du groupe PGA, une fois de plus, de Vert-Saint-Denis (77), avec un CA de 85 millions d'euros. Le groupe Hess place la concession strasbourgeoise Fiat Autostadium au 43e rang du classement malgré un CA en recul de 3,45 % atteignant 83 millions d'euros en 2002. Le site du 1er groupe de distribution Fiat en France reste rentable avec un taux de 0,02 % et un résultat d'exploitation de près de 700 000 euros. La première concession Volkswagen, le site Paris Est Motor (groupe Lamé), se positionne à la 44e place avec un CA de 80 millions d'euros, soit 57 % du CA total consolidé du groupe en 2002. On retrouve deux autres fois la marque Volkswagen citée dans le classement. La concession lyonnaise Bouteille Excelsior du groupe Delorme (49e place) et la concession Grands Garages Diderot du groupe Henry (55e place) se suivent grâce à des CA très proches : respectivement 77 millions et 72,6 millions d'euros. Signalons la présence de distributeurs comme Jean-Pierre Laville ou Magali Tressol, dont les sites respectifs, la concession Toyota Toulouse Montaudran (31) et Citroën Béziers (34), figurent en bonne position dans ce classement. La concession Toyota est la 68e entreprise de distribution automobile en France avec un CA de 64 millions d'euros. L'entité affiche un résultat d'exploitation de 1,11 million d'euros. De son côté, Magali Tressol dirige une affaire dont le CA atteint 56,7 millions d'euros en progression de 5 % sur l'exercice. Xavier Morvan, avec son activité de VO à Saint-Herblain (44), affole tous les compteurs : à la 53e place, il améliore son CA de 13,7 % pour une rentabilité exceptionnelle de 2,46 %.

Tanguy Merrien

ZOOM Les entreprises défaillantes en 2003 "Le Bulletin Economique" de Eulers Hermes réalise tous les ans le Tour de France des défaillances d'entreprises, secteur par secteur. Pour son numéro consacré à l'année 2003, la revue a eu du pain sur la planche. "L'année 2003 a été une année record en matière de faillites d'entreprises. Avec une hausse de 12 %, c'est la plus forte progression enregistrée depuis 1992. C'est également la plus faible croissance du PIB (0,2 %) enregistrée depuis la récession de 1993 (- 1 %). C'est dire l'étroite relation qui lie les défaillances d'entreprises et la conjoncture économique", relève le mensuel. Ainsi, lors de l'année 2003, 14 entreprises liées au secteur automobile, dont 6 pour la distribution automobile, ont été placées en redressement judiciaire. Une seule, Revauto, agent Hyundai à Meaux (77), a déposé le bilan la même année. Une seconde, Baillet SA, distributeur Opel à Villeneuve d'Ascq (62), d'un CA de 17 millions d'euros en 2002, a fait de même en juin dernier. "En plein RJ, l'administrateur n'a pas payé l'assureur alors que le distributeur avait une grosse activité à l'export. M. Baillet avait déstocké plus de 100 voitures affectées à l'export qui n'ont jamais été payées à GMAC. Ceci, lié au passif de la concession, l'a condamné." Trois autres sociétés ont eu un peu plus de chance. Ainsi, les Garages Heinzle (distributeur Saab et Opel à Dijon), les Etablissements Bocquet (3 sites Ford en Seine-Saint-Denis) et Team Car, concession Volkswagen à Melun (77), ont respectivement été repris par les groupes JCL Motors, Dubos et Rosé. En revanche, le sort du groupe Noblecourt (4 marques du groupe VW, 3 000 VN pour un CA de 110 millions d'euros), plus grosse affaire en difficulté en 2003, n'a pas encore été scellé. "La décision sur la poursuite ou non de l'activité interviendra le 30 septembre prochain", indique ce même distributeur qui regrette qu'un "groupe d'une telle importance n'ait pas su maîtriser son secteur avant de s'attaquer à la croissance du volume sur un territoire plus grand. Une décision qui, associée à une faible trésorerie, l'a mis dans cette situation." Redressement et liquidation judiciaire en 2003, (CA supérieur à 15 M d'euros)
Société	Marque	CA M euros	Date	Situation en 2003	Situation en 2004
Groupe Noblecourt (59)	Cc.Volkswagen	110	2002	RJ déc/03	toujours en RJ
Bocquet (93)	Cc.Ford	28	2001	RJ juin/03	Repris par gr. Dubos
Team Car (77)	Cc. Volkswagen	25	2001	RJ mai/03	Repris par gr. Rosé
Garage Heinzle (21)	Cc. Opel/Saab	23	2002	RJ déc/03	Repris par gr. JCL Motors
SA Baillet (59)	Cc. Opel	17	2002	RJ juil/03	LJ juin/04
Revauto (68)	Agent Hyundai	16	2002	LJ août/03