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Distribution

Le VO en concession, tout reste à faire au Maroc

Publié le 13 mai 2015

Par Benoît Landré
3 min de lecture
Malgré un changement fiscal bénéfique il y a un an et demi, la vente de voitures d'occasion reste encore en retrait au sein des concessions marocaines.

Fin 2013, un changement fiscal au Maroc laissait entrevoir un regain de compétitivité des concessionnaires sur la vente de voitures d'occasion, ces derniers devant appliquer la TVA sur la marge dégagée et non plus sur le prix de vente total. Or, si l'on en croit un article paru chez nos confrères de la Vie Eco, ce virage n'a pas eu l'effet escompté. En effet, d’après les estimations recoupées des responsables VO de plusieurs groupes, les ventes ne dépassent pas la trentaine de véhicules par mois au niveau global. "Malgré la volonté affichée de certains opérateurs et les campagnes média lancées lors du précédent salon automobile, les ventes réalisées par tous les concessionnaires réunis ne représentent rien par rapport aux garages qui ont pignon sur rue", observe Hicham Benouna, gérant d’Auto Warehouse, partenaire VO de Fiat Chrysler automobiles Maroc.   

Il se vend quatre fois plus de VO (transferts de carte grise) que de voitures neuves au Maroc. Initialement, les concessionnaires ambitionnaient de capter le quart des 400000 mutations de cartes grises réalisées de gré à gré entre particuliers chaque année. Or, ils sont très loin du compte. Plusieurs explications sont avancées. Selon certains spécialistes, les particuliers continuent de privilégier la revente de leur véhicule en direct  plutôt que de le revendre à un professionnel. D’autres affirment que l’expertise fait encore défaut sur le marché. "Vendre des véhicules d’occasion nécessite un savoir-faire que les opérateurs n’ont pas forcément. Un bon commercial de véhicules neufs peut ne pas être un bon vendeur d’occasion. De plus, un réseau étoffé et une connaissance des valeurs de l’occasion sont également nécessaires pour faire des transactions sans perte. Il faut aussi avoir de bons experts qui savent identifier les voitures accidentées et/ou au compteur trafiqué", explique Hicham Benouna. La Vie Eco précise par ailleurs que le système de rémunération ne prévoit pas non plus des primes spéciales VO, ce qui fait que les commerciaux des concessionnaires font eux-mêmes appel à des intermédiaires chargés de trouver des clients.

Enfin, les concessionnaires pointent également du doigt les complications administratives au moment du transfert des cartes grises (contrôle technique de mutation, Service des mines pour le dépôt du dossier gris…). De plus, l’acheteur du véhicule d’occasion doit impérativement accomplir les démarches administratives dans la ville de résidence mentionnée sur la carte grise. S'il achète une voiture à Tétouan et qu’il habite à Tanger, il devra légaliser la vente à Tétouan puis retourner à Tanger pour accomplir le reste des formalités. Une dissuasion notable.

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