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Distribution

Le niveau du taux d'usure inquiète les sociétés de financement auto

Publié le 26 mars 2018

Par Catherine Leroy
2 min de lecture
Avec un taux d'usure largement inférieur à 6 %, les sociétés de financement automobile s'inquiètent d'avoir atteint un seuil plancher très critique. Après avoir rogné sur leurs marges, la crainte se porte sur la rémunération des distributeurs.
Le taux d'usure a perdu plus de trois points en tombant de 8,05 % en 2013 à 5,85 % début 2017.

 

En 2013, lorsque Christine Lagarde, alors ministre de l'Economie, avait décidé de modifier le mode de calcul du taux d'usure, sans doute n'avait-elle pas imaginé cette descente des taux de crédit à la consommation, ni même peut-être l'explostion de taux 0 qui en a suivi. Pour bien mesurer l'impact de cette décision, mieux vaut en rappeler son principe : le calcul du taux d’usure, qui détermine le taux maximal auquel un crédit peut être accordé se base depuis cette date sur la moyenne des taux du premier mois de chaque trimestre. En 2013, le taux s’affichait à 8,05 %. Cinq ans plus tard, c’est la dégringolade : en février 2018, ce dernier n’atteignait que 5,85 %. Ce qui veut dire qu'aucun taux de crédit ne peut dépasser cette limite.

 

"Pendant que le taux d’usure baissait, les rémunérations versées aux concessionnaires grimpaient. Ce sont nos marges qui ont joué le rôle d’amortisseur", avance Christophe Michaëli, directeur du marché automobile de BNP Paribas Personal Finance. Ainsi, à force de communiquer sur des taux de crédit subventionnés (depuis le début de l'année, les promotions affichent des taux oscillant entre 1,70 % et 2,10 %), les établissements bancaires ont largement participé  à cette baisse. Elles ont tout d'abord compressé leurs marges mais, depuis quelques mois, un autre discours pointe : celui de la baisse des rémunérations des distributeurs

 

"C'est sûr, il y a une limite que l'on ne pourra pas dépasser : celle de nos objectifs de marge", poursuit Jean-Marc Merly, directeur de Viaxel. Pour Rémi Delaprée, directeur commercial de Financo, "la marge de manœuvre n'existe plus" et le risque, en dehors de la baisse de la rémunération, est d'exclure certains véhicules financés, comme les véhicules d'occasion anciens.

 

Pour les autres, l'essor de la location avec option d'achat arrive à point nommé. Et pour cause, la LOA n'est pas soumise au taux d'usure. "C’est une raison supplémentaire de pousser ce type de financement, y compris pour le véhicule d’occasion", avance Jean-Hugues Delvolvé, directeur général de CGI Finance. Ainsi, la porte de sortie passerait par le locatif ou par une remontée des taux.

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