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Distribution

Le groupe Midi Auto pourrait ne pas être reconduit en 2023 pour la distribution de Peugeot, Citroën et DS

Publié le 24 janvier 2022

Par Catherine Leroy
3 min de lecture
[Abonnés] Premier distributeur Citroën et DS en France, le groupe Midi Auto a été averti qu'il ne serait peut-être pas reconduit en juin 2023. Stellantis lui reproche sa stratégie de contestation de la licéité du système de distribution sélective des pièces de rechange.
Midi Auto, premier distributeur en France de Citroën et DS Automobiles ne sera pas reconduit par Stellantis en juin 2023.

C'est en plein cœur de l'été que l'annonce a été faite à Bernard Hory, président du groupe de distribution Midi Auto, 20e dans le classement du Top 100 édité par le Journal de l'Automobile. Comme tous les distributeurs partenaires des marques du groupe Stellantis, le dirigeant a reçu une lettre de résiliation avec un préavis de deux ans et une échéance fixée à juin 2023. Mais surtout, cette lettre est suivie quelques jours plus tard d'un appel téléphonique, lui indiquant qu'il ne serait peut-être pas reconduit à cette date.

 

L'annonce peut étonner. Le groupe Midi Auto distribue exclusivement les marques du groupe Stellantis (Citroën, DS Automobiles et Peugeot) et compte, au titre de 2020, 17 000 ventes de véhicules neufs et 19 200 véhicules d'occasion pour un chiffre d'affaires de 700 millions d'euros en progression de 10,8 %, avec une rentabilité de 1,1 %.

 

De plus, ce dernier se positionne comme le premier distributeur Citroën en France (8 798 véhicules en 2020) et DS (876 véhicules). Originaire de Limoges (87), Midi Auto s'est, au fil des années, étendu sur le plan géographique et à la demande du constructeur dans le Vaucluse et les Bouches-du-Rhône, dans le Finistère et le Morbihan mais aussi dans l'Eure, l'Eure-et-Loir et l'Oise jusque dans le Tarn-et-Garonne.

 

Contestation de la licéité du système de distribution sélective des pièces

 

Pour motiver cette décision, même si le constructeur n'est pas obligé de le faire en respectant ce préavis de deux ans, Stellantis indique, dans un mail adressé à l'avocat de la société, "le manquement avéré de deux filiales du groupe Midi Auto, qui a choisi une stratégie de contestation directe de la licéité du système de distribution sélective pièces de rechange des sociétés du groupe Stellantis."

 

Ainsi, aucun manque de performance n'est reproché au groupe de distribution. "Cette décision va à l’encontre des annonces officielles du groupe Stellantis qui a assuré que tous ses distributeurs performants n’avaient aucun souci à se faire quant à leur maintien au sein de ses réseaux de distribution. De surcroît, une telle décision constitue un abus de droit caractérisé et proprement inadmissible tendant à dénier à tout distributeur le droit de se défendre devant les juridictions judiciaires, en accordant un préavis de deux années", avance Me Renaud Bertin.

 

Plus de trois ans de procédure

 

La contestation évoquée par les avocats de Stellantis remonte à novembre 2018, lorsque le constructeur décide de résilier la plateforme de distribution de pièces de rechange Distrigo, basée dans le Morbihan. Le constructeur suspend ce contrat en accusant la plateforme de le contourner pour alimenter en pièces d'origine d'autres revendeurs indépendants. Des faits qui ne sont pas contestés par le distributeur mais qui a décidé de prouver de son côté que Stellantis & You (ex-PSA Retail) avait les mêmes pratiques. Cette affaire ne connaît toujours pas de conclusion juridique, ni sur la forme, ni sur le fond.

 

Et après 2023 ?

 

Selon Me Renaud Bertin, plusieurs options sont envisagées pour la suite des évènements. Mais le groupe Stellantis, qui selon toutes vraisemblances compte sur la cession par appartements du groupe de distribution, pourrait subir quelques déconvenues. En cas de refus de vente, les marques Peugeot, Citroën, DS Automobiles et Opel, ne seraient plus représentées sur les zones géographiques où est implanté le groupe. Dans l'histoire de la distribution, d'autres exemples existent où les concessions se transforment en mandataires. Ce qui compliquerait sérieusement la stratégie du constructeur.

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