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Distribution

La foule et la foudre

Publié le 24 octobre 2008

Par Alexandre Guillet
2 min de lecture
Inauguré dans un climat de crise et de déplacement des équilibres géographiques du marché, le Mondial 2008 s'ouvrait avec un cortège d'oiseaux de mauvais augure. Deux semaines plus tard, malgré l'effondrement des places financières et la multiplication des "incidents"...
Inauguré dans un climat de crise et de déplacement des équilibres géographiques du marché, le Mondial 2008 s'ouvrait avec un cortège d'oiseaux de mauvais augure. Deux semaines plus tard, malgré l'effondrement des places financières et la multiplication des "incidents"...
...bancaires, le bilan peut néanmoins faire poindre quelques bribes d'optimisme. Si le niveau de fréquentation reste un indicateur symbolique, il tend cependant à prouver que l'heure du désamour entre l'automobile et les consommateurs n'a pas encore sonné.

La donnée a son importance, alors que les marchés traditionnels se contractent et que quelques illuminés se proposent d'éradiquer l'automobile sans pour autant proposer une quelconque substitution. Elle n'est toutefois pas brute et ouvre plusieurs interstices. Par ces portes entrebâillées, on devine que le mode de consommation du produit automobile va évoluer. Un processus de descente en gamme est en cours, mais il ne saurait être strictement assimilé à un règne programmé du low-cost. En effet, sur le style, les fonctions et le caractère communicant des véhicules, la demande demeure forte. Mais on n'est plus dans la folle abondance. De même, certains modes de distribution sont à inventer, notamment pour les jeunes générations qui ne feront plus de la visite des showrooms de leur zone industrielle une sortie familiale prisée le week-end. Enfin, vu la curiosité suscitée par les énergies alternatives, les différentes solutions électriques ayant notamment fait parler la foudre (en attendant le vrai coup de foudre), les constructeurs devront réorienter leur communication sur le sujet. Pour l'heure, peu de concepts, mais une logorrhée sur les technologies, un bidouillage de chiffres qui n'enfante que des leaders, et un jeu de classements digne des sondages commandés par les partis politiques en campagne. Or le CO2 n'est qu'un composé chimique, un gaz, et nullement un pharmakos des temps modernes. Parfois, les discours du Salon, étirés et insuffisants, faisaient penser à ce qu'écrivait Paul Valéry dans Monsieur Teste : "Songez à la température que peut produire dans ce lieu un si grand nombre d'amours-propres qui s'y comparent".

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