Distribution

La concession hybride sort de terre

Publié le 24 juin 2010

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5 min de lecture

Verte du sous-sol à la toiture, la concession Toyota-Lexus Toys Motors aura tenu tous ses engagements. Un an après sa présentation, sur papier, Ronan Chabot, le propriétaire, inaugure les lieux. Bienvenue dans l'ère des points...

...de vente automobiles écologiques.

Il aura fallu presque un an jour pour jour à Ronan Chabot pour faire sortir de terre sa concession entièrement écologique, à Aytré, dans la banlieue de La Rochelle. La première d'Europe. Ce point de vente nouvelle génération n'est donc plus une image projetée dans les esprits mais un concept abouti, respectant le cahier des charges défini par les normes BREEAM, dont les impératifs sont supérieurs à celles du HQE et que Ronan Chabot a dévoilé en compagnie de Didier Leroy et Michel Gardel, respectivement futur président et vice-président en charge des affaires extérieures de Toyota Europe, ainsi que de Daniele Schillaci, président de Toyota France, et des élus locaux et régionaux.

Dans notre édition JA n° 1086, nous vous présentions en détail ce vaste projet, en voici pour mémoire quelques détails. Les abris du parc VO supportent les 2 000 m2 de panneaux photovoltaïques qui produisent 414 000 kW, soit trois fois la quantité d'énergie nécessaire au bon fonctionnement des locaux. Le surplus d'électricité est revendu à l'EDF au tarif de 0,55 centime d'euros le kW. Grand bien lui fera quand on sait que ce choix technique a alourdi le budget de 18 %. Aussi, le site dispose de systèmes de récupération des eaux de pluie, qui collecteront 1,2 million de litres par an et assureront à Toys Motors son autonomie.

Laboratoire européen

Une barrière végétale à la sortie de l'atelier absorbe par photosynthèse les 5 % résiduels de CO2 issus des gaz non-filtrés (soit 110 kg/an). Le site parvient donc à réduire au plus strict minimum son empreinte carbone.

Comme il le souhaitait, Ronan Chabot a profité de l'occasion pour lancer une activité de réparation et de carrosserie. Sources de consommation d'énergie, les cabines de peinture seront alimentées au moyen d'une chaudière à bois, rejetant principalement de la vapeur d'eau, qui remplace les bruyantes machineries traditionnelles.

Mais au-delà de l'aspect écologique, il sera intéressant d'analyser l'impact commercial, d'ici l'an prochain. Toys Motors espère accroître ses immatriculations de 150 VN, à 650 Toyota et Lexus par an. Au vu des sommes investies - on parlait de 10,4 millions d'euros à l'aube du projet, hors aides européennes - les résultats sont impératifs pour les 25 salariés de la concession rochelaise. Elle se doit d'autant plus d'être un exemple qu'il s'agit d'un laboratoire pour Toyota et les 50 distributeurs (de 13 pays européens, dont 17 en France) prêts à suivre la voie.

QUESTIONS À

Daniele Schillaci, président de Toyota France

"J'aime la discipline et la passion de l'engagement"

Journal de l'Automobile. Six mois après votre prise de fonction, quel est votre sentiment sur la situation de Toyota France ?
Daniele Schillaci. Le marché français post-prime à la casse souffre. L'environnement économique n'est pas favorable et la confiance des consommateurs se dégrade. Nous tablons sur une année 2010 à la baisse de 7 à 10 % et les chiffres à mi juin nous donnent malheureusement raison. Toyota a été très fort sur les SUV et les 4x4 au premier semestre, le Rav4 est dans le trio de tête de son segment, tandis que la demande en Urban Cruiser et en Land Cruiser dépasse nos disponibilités, sans rien débourser en communication.

JA. Il n'en est pas de même pour les petits modèles, cœur du marché…
DS. Effectivement, les petites voitures sont moins heureuses. L'Aygo perd en volume, mais paradoxalement progresse en parts de marché. La Yaris recule sous le coup des offensives de la concurrence et de la réduction des ventes aux loueurs courte durée. Enfin, l'Auris qui a été lancée en mars, parvient à inverser la tendance initiale et à réaliser de bons résultats.

JA. A l'instar de la concession de Ronan Chabot, le réseau change de visage. Quels sont vos projets pour lui ?
DS. J'aime la discipline et la passion de l'engagement. Il y a une bonne relation avec le réseau, je tiens à ce que le dialogue ne soit jamais rompu. Ensemble nous avons traversé la situation de crise médiatique avec brio en gérant la campagne de rappel et c'est ensemble que nous déterminons les offres commerciales les plus compétitives. En ce qui concerne le maillage et les standards, nous sommes pleinement satisfaits car la France est l'un des pays les plus performants dans le domaine, les distributeurs ont largement investi en témoignage de leur confiance.

JA. Quid du label Business Center ?
DS. Il n'est pas imposé, il est mûrement réfléchi. Ce programme doit intervenir dans le cadre d'un investissement raisonnable pour les concessionnaires, en termes de ressources humaines et de matériel. Notre but est de professionnaliser les distributeurs pour accompagner nos objectifs de croissance sur le marché des PME, TPE et loueurs longue durée.

JA. Quels sont alors ces objectifs ?
DS. Actuellement nous occupons une part de marché basse sur ce segment. Nos velléités portent sur une pénétration de 3 %, d'ici 12 à 15 mois. Nous avons les services et les produits pour y parvenir, telle l'Auris Hybride qui propose le meilleur coût de détention de sa catégorie.

JA. Vous travaillez sur la gestion de la relation client, peut-on en savoir davantage sur le cahier des charges ?
DS. Toyota affiche l'un des meilleurs taux de satisfaction et de fidélisation. Nous souhaitons néanmoins améliorer encore ces scores, d'où le lancement des "Engagements Toyota", qui atteint 20 % de pénétration sur les deux premiers mois. Aussi, avec notre département Kaizen, nous mettons en place une nouvelle stratégie pour Internet, qui verra le jour prochainement.

Photo : La concession répond aux normes britanniques, BREEAM. Elle assure son autonomie en électricité et en eau.

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