Gueudet s’immisce dans les ventes VO entre particuliers avec Cartch
Difficile de se faire une place dans le domaine de l’intermédiation sur le marché des véhicules d’occasion entre particuliers. C’est le pari qu’ont pourtant tenté de relever nombre de jeunes pousses ces dernières années, à l’instar de Mon Spécialiste Auto ou Cocoricar, en intervenant sur l’inspection des véhicules ou encore la sécurisation des paiements. Il faut dire que les 5,6 millions de changements de main annuels sont réalisés majoritairement entre particuliers. En effet, près de deux tiers des transactions échappent aux professionnels.
C’est pourquoi, le deuxième groupe de distribution français, qui a écoulé 47 000 VO en 2018, a lancé cette même année Cartch, une application opérant en tant que tiers de confiance. Téléchargeable gratuitement, Cartch permet au vendeur d’automatiser la mise en ligne de son annonce. L’application le guide pour réaliser 8 photographies à 360° du véhicule. Identifié grâce à sa plaque d’immatriculation, le véhicule dispose d’une petite annonce créée automatiquement à partir de sa marque, son modèle, son année, son kilométrage, etc.
Une cotation maison
La particularité de Cartch réside dans le fait qu’elle offre une cotation, née de la collaboration entre la jeune pousse et l’Argus, dédiée aux particuliers. "Contrairement à la côte Argus, destinée aux professionnels qui vont bien souvent reconditionner le véhicule, la cote Cartch est adaptée aux ventes entre particuliers, qui pour leur part, cèdent leur véhicule tel quel. Elle est donc bien au-dessus de la cote Argus", explique Sébastien Mizon, PDG de la start-up.
Le prix du véhicule indiqué dans l’annonce se base exclusivement sur la cote Cartch, charge à l’acheteur potentiel et au vendeur de négocier ensuite. En effet, même si toute la vente se déroule via l’application, la jeune pousse n’intervient pas dans la vente et laisse libres les deux parties de fixer un prix final.
Elle propose en outre une sécurisation de la transaction en séquestrant les fonds. L’acheteur effectue ainsi un virement sur un compte séquestre, de sorte que si la vente est validée, le vendeur reçoit son dû sur son compte Cartch. A lui ensuite de faire le virement sur son propre compte ou d’utiliser les fonds pour acheter, à son tour, un véhicule sur l’application. Forfaitisée à hauteur de 99 euros, la facture du service est adressée à l’acheteur, qui bénéficie au passage d’une garantie de 3 mois sur le véhicule.
Déficit de reconnaissance des sites d’intermédiation
Près d’un an après son lancement, Cartch décolle lentement et comptabilise seulement quelques dizaines de ventes. L'application agrège pour le moment 120 véhicules - âgés entre 7 et 15 ans et dont le prix moyen est de 7000 euros - ce qui est peu, admet le dirigeant. « On nous dit souvent que nous avons plusieurs sites concurrents. D’une part, nous ne faisons pas exactement la même chose et d’autre part, ils ne sont pas si connus du grand public. Ce qui est aussi, pour le moment, notre problème », commente Sébastien Mizon.
Et d’ajouter : « Finalement notre concurrent, qui est le numéro un en France, est LeBonCoin ». Concurrent d’autant plus coriace, qu’il vient d’acquérir PayCar, une jeune pousse spécialisée dans la sécurisation des paiements entre particuliers. Pourtant le dirigeant, ambitieux, croit en son application et compte diffuser davantage sa solution. Il vise d’atteindre 5 000 annonces récurrentes d’ici la fin de l’année.