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Distribution

Groupe Vulcain : une année 2018 mouvementée

Publié le 12 juin 2019

Par Alice Thuot
6 min de lecture
Lancement de sa plateforme PR, restructuration de certaines de ses filiales : 2018 a été une année pleine de défis pour le groupe Vulcain. Quelque peu égratigné dans ses résultats financiers, l’opérateur compte bien redresser la barre cette année en misant notamment sur le VO.

 

« Perturbée », « atypique », tels ont été les qualificatifs employés pour décrire l’année 2018 du groupe Vulcain, lors de la 19e édition de sa réunion Transparence. Pourtant, les premiers indicateurs de l’activité dressent de prime abord un tableau plutôt positif. L’an passé, l’opérateur a affiché un volume de ventes de véhicules et motos neufs et d’occasion en hausse par rapport à 2017, avec respectivement 10 862 unités neuves et 7 044 occasions. L’opérateur a pu bénéficier des vents très favorables de 6 de ses 14 marques représentées (hors moto). C’est le cas d’Opel pour qui la demande française globale s’est accrue de près de 10 % l’an passé, ou encore de Citroën (+16,2 %), Volvo (+17 %), Toyota (+3,4 %) Mitsubishi (+88 %) et Mazda (+2).

 

Des marques, qui, avec Kia, ont représenté plus de 70 % des ventes du groupe en 2018. Via ses 30 sites répartis sur ses deux plaques, Auvergne Rhône-Alpes et Ile-de-France, Vulcain s’est imposé en tant que premier distributeur français Kia, deuxième Opel, et quatrième pour Mazda et Honda. Conséquence de ces bonnes performances, le chiffre d’affaires a progressé de 8,39 % soit 317 millions d’euros en 2018, en excluant la récente plaque de pièces de rechange. Car c’est justement ici, que le bât a blessé l’an passé.

 

Débuts difficiles pour la plateforme PR

 

Située à Clermont-Ferrand, cette plateforme de pièces de rechange a ouvert ses portes en juin 2017, suite au changement de stratégie en matière de distribution de pièce ordonné par PSA. Mais ce fruit de la coopération avec deux autres actionnaires, SAGG à Roanne et Thiers Automobiles, a connu des débuts pour le moins difficiles. En cause : « une intégration informatique très compliquée, un schéma logistique à peaufiner et une concurrence exacerbée localement », résume Vincent Girerd. Pour la première année pleine d’existence, cette plateforme ACA (Alliance Centre Auvergne) a ainsi contribué de façon négative aux résultats du groupe, et surtout, à sa rentabilité. De 0,48 % en 2017, cette dernière est passé à 0,04 % en 2018. Sans l’impact de la plateforme pièce de rechange, elle aurait été finalement proche de l’année précédente, à 0,41 %.

 

La plaque parisienne du groupe Vulcain, comprenant trois sites, a également été l'un des éléments qui ont joué en la défaveur de l’opérateur l’an passé. « Sa restructuration a fait partie des épisodes douloureux en 2018 et a tiré nos résultats vers le bas », confie le dirigeant du groupe. Tout comme la vente Volkswagen Axone Automobile, dont la ventes a laissé quelques traces.

 

Pic d'immatriculations pour 2019

 

Tout n’est évidemment pas négatif pour le groupe qui capitalise depuis le début sur son immobilier en ayant fait le pari de devenir propriétaire de tous ses biens. Dans trois ans le groupe ne sera ainsi plus endetté. Ce qui, indéniablement, fait sa particularité dans ce paysage de la distribution automobile, mais aussi sa force. « C’est ce qui nous permet de saisir les opportunités, ce qui confirme notre capacité à se développer », souligne Vincent Girerd.

 

L’opérateur aborde également cette année sereinement en matière de performances commerciales. « Nous devrions connaître un pic d’immatriculations en 2019 puisque tous les constructeurs souhaiteront immatriculer leurs véhicules polluants avant l’échéance fatidique de 2020 et l’objectif des 95g/km de CO2, poursuit-il. Sans oublier la pression accrue pour vendre des véhicules propres. »

 

Bientôt une nouvelle marque au portefeuille

 

Mais le groupe ne compte évidemment pas seulement se laisser bercer par la tendance haussière du marché et mise sur ses propres initiatives pour renverser la tendance et gagner en rentabilité. Cette période de disette n’a pas gâché son appétit, loin de là. Pour preuve, le rachat en mars 2019 de la société Auto Vienne Développement, distributeur Kia et Mazda à Vienne, Bourgoin-Jallieu et Annecy, réparateur agréé Honda et Volvo. Ce dernier bénéficia sur le dernier trimestre 2019 de nouveaux locaux à Annecy et devrait aussi démarrer l’activité VO sur cette même ville ainsi qu’à Bourgoin-Jallieu.

 

Autre événement à souligner, la poursuite de la diversification de son activité dans la vente de motos avec la reprise en mars 2019 d’euro Motors, distributeur BMW Mottorrad à Lyon. « Nous visons le développement de ce commerce avec une autre marque, dans une autre ville », révèle d’ailleurs Vincent Girerd.

 

Le groupe s’est également illustré par l’ouverture d’un site trimarque PSA (DS, Citroën et Opel) à Clermont-Ferrand, suite à la fusion d’Auvergne Automobile et Oppidum Automobiles. Une nouvelle concession devrait aussi voir le jour dans les prochains mois, à Saint-Etienne, réunissant Volvo, Land Rover, mais aussi Jaguar, marque pour laquelle le groupe Vulcain n’est pour le moment que réparateur agréé. Un nouveau constructeur dans le portefeuille à venir donc.

 

Des initiatives marquées sur le VO

 

Mais c’est en matière de commerce VO que le groupe s’est plus particulièrement illustré ces dernières semaines. 2019 a débuté avec l’ouverture de VPS Auto, à Lyon Sud, un centre de préparation VN et VO. Sur une surface de 2 300 m2, ce sont 5 000 VN et 4 000 VN qui pourront passer chaque année aux mains des préparateurs, lorsque toutes les capacités de ce centre seront été exploitées. A l’heure actuelle, environ 200 VO et 250 VN par mois sont gérés par VPS Auto. Avec un objectif, proposer une homogénéité dans la qualité des véhicules, facturer le moins cher possible cette préparation aux concessionnaires clients et surtout, réduire le temps de préparation. « Aucun groupe ne possède un tel outil dans une zone commerciale de la deuxième ville de France », affirme Vincent Girerd, directeur général du groupe.

 

Autre initiative en matière de commerce VO, l’ouverture, à Clermont-Ferrand, il y a quelques semaines seulement, d’un centre multi marque véhicules d’occasion sous le Label Easy VO. Commercialisé par le groupe Amplitude, ce dernier vise à estampiller les modèles de moins de 12 ans, 150 000 km et 10 000 euros, avec un obejctif de 750 ventes annuelles. « Nous sommes passés de 12 000 VN et VO en 2014 à 18 000 en 2018. Ce volume en croissance nous permet aujourd’hui d’avoir une taille assez intéressante pour prétendre à des synergies et des services transversaux », explique le dirigeant du groupe.

 

Le groupe promet également une situation bien meilleure pour sa plaque de pièces de rechange en visant un chiffre d’affaires de 100 millions d’euros et une rentabilité de 1,8 %. Sans oublier la prochaine intégration d’Opel qui devrait générer, au niveau de cette plaque, davantage de chiffre d’affaires. « Ce qui a été douloureux pendant un an et demi devient aujourd’hui satisfaisant. 2018 a été marquée par un certain nombre de problématiques ponctuelles qui sont aujourd’hui derrière nous », conclut Vincent Girerd qui attend une rentabilité de 0,5 %.

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