Confinement : 500 000 voitures d'occasion en stock et chute de 68 % des commandes de VN
La reprise de l'activité commerciale, envisagée pour le 28 novembre 2020, arriverait à point nommé pour arrêter la spirale infernale dans laquelle se trouve, entre autres, les professionnels de l'automobile. Selon l'enquête réalisée par le CNPA auprès de 22 000 points de vente VN et VO, la chute des commandes de véhicules neufs atteint 68,5 % depuis le 1er novembre 2020, début du nouveau confinement. Des niveaux confirmés par le secteur industriel puisque le taux d'activité de la production automobile se situe autour de 85 % à ce jour contre une moyenne de 95 % avant le confinement.
Côté véhicules d'occasion, l'heure n'est pas non plus aux réjouissances avec un effondrement de 78 % des nouvelles commandes.
Sur cette même période, les immatriculations AAA Data montrent une baisse de 18 % des immatriculations au global (particuliers, professionnels, tactiques...). De l'aveu des distributeurs, l'écart se creuse notamment entre les commandes à particulier et celles à entreprise et loueur de longue durée qui perdurent. Ainsi, le niveau des commandes à particulier serait donc bien plus élevé que le chiffre de -68,5 % au global.
Des leads, mais peu de commandes avec le digital
Par ailleurs, si dans un premier temps, les professionnels étaient soulagés de pouvoir pratiquer le Click&Collect, afin d'écouler les stocks, force est de constater que le téléphone ou le digital ne suffisent pas à engendrer de nouvelles commandes. Via ce canal uniquement, les nouvelles commandes ne pèsent que 15 % de celles enregistrées sur la même période l'année précédente.
Une nouvelle preuve que l'essai ou la prise de rendez-vous physique restent essentiels pour un client comme l'indiquait d'ailleurs une récente étude réalisée par le cabinet ICDP pour le compte du CNPA. Ainsi, 72 % des clients souhaitent réaliser un essai du véhicule avant de l'acheter.
9 milliards d'euros de stocks
Avec ces niveaux très faibles de commandes, les réseaux se retrouvent avec le même niveau de tension sur la trésorerie que lors du premier confinement au printemps dernier. Ainsi, selon l'enquête du CNPA, le stock de véhicules d'occasion s'élève à près de 500 000 unités actuellement, dont 49 % de modèles diesel, 42 % d'essence et 8 % de véhicules électriques et hybrides. L'ensemble étant évalué à près de 9 milliards d'euros ! Alors que 69 % des distributeurs ont fait appel au prêts garantis par l'Etat (PGE), 40 % de ces prêts sont d'ores et déjà consommés.
L'entretien également pénalisé
Considérés comme activité essentielle, les ateliers de réparation ont pu rester ouverts. Cependant, les clients, même en ayant l'autorisation de se déplacer pour ce motif, ont retardé l'entretien d'une voiture qui de toute façon restait au garage. Lors de la première semaine, la baisse d'activité dans les ateliers atteingnait -25 %, aujourd'hui elle grimpe à -35 % et même -50 % pour les seuls carrossiers.
La baisse de fréquentation concerne surtout l’activité auprès des particuliers, à hauteur de 80 %, l’activité auprès des professionnels étant davantage préservée. 60 % des entreprises d’entretien-réparation ont déclarés avoir recours à l’activité partielle pour faire face à la baisse croissante de leur activité.
84 % des centres de contrôle technique indiquent subir une baisse de leur activité, avec une baisse de 20 % en moyenne. 71% d’entre eux estiment que cette baisse devrait se poursuivre d’ici à fin novembre, 50 % d’entre eux ayant recours à l’activité partielle.
Les locations de voitures en baisse de 72 %
La location de voitures, également autorisée pendant ce confinement, n'est pas mieux lotie. Le secteur doit en effet faire face à l'une des crises les plus graves de son existence, notamment avec l'arrêt du tourisme de loisirs et d'affaires. La baisse des réservations depuis le début du mois de novembre atteint 72 %, ce qui porte la chute globale de l'activité des loueurs de courte durée à 60 % sur toute l'année 2020. Si les grandes entreprises peuvent accéder aux aides prévues dans le plan tourisme, rien n'est prévu pour l'instant pour les start-up, ni les plateformes de covoiturages.