VI : des divergences sur les prévisions 2015
Si certains marchés européens des véhicules industriels ont repris des couleurs l'an passé (Allemagne, Italie, Espagne…), la France n'a pas été logée à la même enseigne, accusant une chute de ses immatriculations de 13,2% par rapport à 2013, à 37568 unités (+5t). Une baisse qui était attendue, en conséquence des achats par anticipation qui ont dopé le marché fin 2013, mais pas forcément dans de telles proportions. Il s'agit du troisième plus mauvais exercice depuis 1995, après les années noires de 2009 et 2010.
Le segment des tracteurs, qui a pesé 20769 immatriculations, a reculé de 16,4% tandis que celui des porteurs a baissé de 8,8%, à 16799 unités. Au global, les camions de plus de 16t ont représenté 31748 immatriculations (-13,2%) et ceux de 5,1t à 16t un volume de 5820 véhicules (-13%).
Le marché des véhicules industriels d'occasion n'a pas non plus été à la fête l'an passé, subissant un repli de 8%, à 47168 immatriculations.
Toujours pas d'éclaircie en vue pour le BTP
En ce début d'année, les indicateurs économiques n'incitent guère à l'optimisme tandis que le secteur du BTP est toujours aussi atone et que la fragilité des transporteurs comme des distributeurs alarme.
"Le BTP, l’un des clients les plus importants du VI, a atteint son seuil le plus bas sans éclaircie franche annoncée en 2015. Concernant les Travaux publics, tous les donneurs d’ordre ont réduit la voilure, tout particulièrement les collectivités locales, dont les commandes sont en baisse de 10%", relève l'Observatoire du Véhicule industriel.
Jacques Bruneel, président de la branche véhicules industriels du CNPA, a également manifesté sa préoccupation quant à la santé et la pérennité de certains distributeurs. "Le niveau de rentabilité des réseaux est inquiétant, ces derniers sont de plus en plus fragilisés, et les constructeurs doivent en tenir compte." L'OVI rappelle par ailleurs que les carnets de commandes des distributeurs ont reculé de 7,1% entre 2013 et 2014, accusant ainsi une troisième année difficile. "Les tracteurs sont le principal facteur de recul du marché avec -11,2% contre -2,9% pour les porteurs. Les achats de véhicules neufs se font à 92% en vue de renouvellement signifiant ainsi une diminution de parc, confirmée par les experts."
Le Bipe plus optimiste que l'OVI
Rares bonnes nouvelles, le prix du pétrole n'était pas tombé aussi bas depuis longtemps et l'exercice 2015 sera beaucoup moins influencé par les problématiques règlementaires, qui ont largement pesé sur les deux dernières années.
"D'un point de vue structurel, et dans l'environnement actuel, le marché français se situe autour de 40000 unités", rappelle Jean-Michel Mercier, directeur de l'Observatoire du Véhicule industriel. Une barre qui satisferait bon nombre de protagonistes en 2015. Sauf que les prévisions divergent. Prudent, l'OVI table sur une fourchette de 37000 à 39000 unités, dont 20500 à 21500 tracteurs et 16500 à 17500 porteurs, tandis que le Bipe se montre plus confiant, envisageant un marché du poids lourd autour de 41000 immatriculations.
Du côté des constructeurs, on oscille entre ces deux valeurs. Iveco pronostique en effet un marché autour de 38500 unités quand DAF table sur un volume de 40000 véhicules.
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