Trajectoires opposées

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Chine, Inde, Brésil et Etats-Unis mis à part, car la croissance y sera soutenue en 2010, le reste du monde, principalement l'Europe, ne sera pas à la fête. Si l'Europe, au sens large, fait encore illusion avec une croissance de 8,1 % à fin février, il est quasi certain qu'en fin d'année le curseur soit proche de - 10 %. En Russie, à l'inverse, après une année noire en 2009 et un début d'année 2010 pas franchement meilleur, avec - 34 % à fin février, la fin d'exercice devrait être meilleure.

Retour en Europe, où à fin février, l'Italie a confirmé sa première place à l'échelle du Continent. En effet, avec plus de 407 000 immatriculations au cumul, l'Italie affiche une croissance de 25,5 % et devance ainsi l'Allemagne, en repli de 19,5 %, et la France qui gagne toutefois 16,3 %. Et les raisons de ces performances sont connues. Les deux pays latins surfent encore sur la vague des primes et incitations fiscales alors que l'Allemagne en est déjà sevrée depuis quelques mois. La prévision à 2,8 millions en 2010, contre 3,8 millions en 2009, ne devrait effectivement pas être loin de la vérité. Comme un marché européen à -10 %. L'Allemagne, seule, et son million manquant, ne représentent pas ce pourcentage mais les autres principaux marchés d'Europe pourraient également donner quelques signes de faiblesse durant le second semestre. Ce sera sans doute le cas en France et en Italie. Face à nos marchés occidentaux matures, celui de la Russie va sans doute suivre la trajectoire inverse et à nouveau aiguiser les appétits, comme avant la crise. Bien qu'à fin février le marché recule encore de 34 % à 165 000 unités, il sera sans doute difficile de renouveler la piètre performance de l'année 2009 où le marché a été divisé par deux ! En effet, seulement 1,4 million de véhicules avaient été immatriculés en Russie. Et comme pour souligner encore un peu plus le potentiel de la Russie, de nombreuses usines vont encore ouvrir leurs portes dans les années à venir. Pour évoquer les constructeurs français et leurs ambitions dans le pays, l'usine PSA-Mitsubishi de Kalouga débutera la production en 2011 et Renault va installer une capacité de production annuelle de 500 000 unités pour sa plate-forme Logan. Il en existe déjà 160 000 dans l'usine de Moscou et d'ici 2013, le site AvtoVaz de Togliatti pourra en produire 350 000 supplémentaires par an.

FOCUS Immatriculations et CO2 En 2009, la part de marché des véhicules émettant entre 101 et 120 g de CO2 a gagné 8,9 %. En effet, selon Jato, ces véhicules ont représenté 25,6 % du marché européen. Dans cette croisade contre le CO2, la marque Fiat reste le leader européen avec une moyenne de 127,8 g en 2009. En revanche, Peugeot et Citroën, deuxième et troisième en 2008, reculent respectivement à la 3e et 5e place avec 133,6 et 137,9 g. Toyota s'empare de la deuxième place avec une moyenne de 130,1 g. Un résultat obtenu notamment grâce à sa Yaris, le modèle vendu en 2009 qui offre la moyenne la plus basse avec 119 g, devant la Fiat 500 à 119,9 g et la Fiat Panda à 122,4 g. La Clio, première française avec 129,4 g, est à la 6e place.

Photo : Avec 7 177 immatriculations depuis le début de l'année, la Renault Logan est la 3e meilleure vente du pays derrière deux Lada. La Sandero, dont la production vient d'être lancée il y a quelques semaines en Russie, ne devrait pas tarder à entrer dans le Top 10.