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Suisse : un marché en baisse de 1,7 % sur six mois

Publié le 23 octobre 2009

Par Benoît Landré
5 min de lecture
Les chiffres les plus récents dévoilés par l'Union Professionnelle Suisse pour l'Automobile faisaient ressortir une légère baisse du marché au premier semestre 2009. Mais une certitude se dégage, la baisse du marché sera moins...
...forte qu'en 2008.

Dans ces statistiques de VO, le marché suisse comptabilise le nombre de changements de propriétaires de voitures et non le nombre de transactions commerciales. Au premier semestre 2009, malgré une hausse de 18,9 % du nombre de changements de propriétaires en juin, le marché accusait une baisse de 1,7 % au premier semestre par rapport à la même période en 2008, soit un total de 324 000 changements de propriétaires contre 329 800 en 2008.* Les chiffres du VO en Suisse sont deux fois et demi supérieurs aux immatriculations de voitures neuves (133 720). L'analyse dévoilée par l'Union Professionnelle Suisse pour l'Automobile fait notamment ressortir que les plus petits véhicules, ainsi que les modèles inférieurs à 20 000 CHF (environ 13 200 euros), constituent le gros de la demande. Par ailleurs, les segments des voitures de luxe, coupés et voitures de sport ont enregistré pour le premier semestre 2009 un net recul des changements de propriétaires allant jusqu'à moins 11,6 %. En revanche, les SUV et les 4x4 ont enregistré une évolution positive
(+ 8,7 %).

Hausse de la durée moyenne d'immobilisation

L'organisme relève également que dans un contexte délicat, les durées d'immobilisation des véhicules d'occasion ont encore augmenté au premier semestre 2009. La durée moyenne d'immobilisation d'un véhicule d'occasion a augmenté de 5,3 %, passant à 100 jours contre 95 jours en 2008. Les causes avancées sont d'une part l'augmentation du nombre de VO sur le marché et, d'autre part, la difficulté pour les véhicules à prix élevés provenant du marché du leasing et de la location de trouver un nouvel acquéreur.

En 2008, le marché suisse a cumulé 663 187 changements de propriétaires, soit une baisse de 12,5 % par rapport à 2007. Les marques allemandes ont représenté 268 203 unités en 2008. Derrière, les marques françaises et italiennes pointaient à 96 777 et 49 940 unités.

*Ces chiffres ne tiennent pas compte de la région du Tessin.

QUESTIONS À

Yves Golaz, Distributeur Citroën à Genève et Président de la section
de Genève de l'Union professionnelle Suisse de l'Automobile.

Journal de l'Automobile. L'absence de prime à la casse vous a-t-elle porté préjudice ?
Yves Golaz. Nous avons mis en place des actions ponctuelles qui dépendaient des importateurs. Par exemple, nous avons proposé une prime de 2 000 francs suisses (environ 1 318 euros) pour la reprise d'un VO de plus de huit ans et cette aide était financée par Citroën qui déduisait le montant de la prime sur l'achat du véhicule par le distributeur.

JA. Dès lors, comment se porte le marché de l'occasion suisse ?
YG. Le marché de l'occasion marche très très fort actuellement. Nous avons du mal à trouver des VO "bon marché" de moins de 12 000 euros car la demande est importante. Autrement, les échanges fonctionnent bien sur les VO de plus de 18 000 euros. Preuve de ce dynamisme, nous allons certainement organiser, pour la première fois, un salon de l'occasion fin octobre-début novembre car nous avons une demande très forte de la part des participants. Il s'agira de notre 17e salon du VO et ce sera la première fois que nous l'organisons en automne. Cette manifestation se déroule traditionnement tous les ans au début du mois de juin à l'initiative des garages du canton. Cela marche très bien et nous vendons entre 200 et 400 VO pendant les trois jours du salon. Nous avons la particularité d'être exigeants sur la qualité des véhicules proposés et des experts veillent à la sélection des VO. Nous analyserons les résultats de ce salon d'automne pour déterminer s'il sera reconduit.

JA. Quelles sont les principales caractéristiques de ce marché de l'occasion ?
YG. Contrairement à la France, le marché du particulier à particulier n'est pas très développé. Le marché est surtout dans les mains des garages, des agents et des concessionnaires. Il s'agit beaucoup de reprises réalisées par les distributeurs qui sont ensuite remises en état pour être revendues à particuliers avec une garantie d'un an minimum complétée d'une expertise du véhicule. Le multimarquisme est assez peu développé dans les concessions et se manifeste plutôt dans les grands parcs VO qui sont de mieux en mieux organisés avec une offre qui tend à s'améliorer. Lorsque son véhicule atteint 70 000/80 000 km, le Suisse commence à regarder les nouveautés. Il y a ensuite la barre fatidique des 100 000 km qui correspond dans l'esprit des gens à une dépréciation de 50 % du véhicule et qui conduit généralement à un changement de voiture.

JA. La Suisse est un marché qui exporte traditionnellement peu, pour quelles raisons ?
YG. Les exportations sont minimes. Il est intéressant pour des français d'importer de Suisse car les véhicules sont propres, bien entretenus avec un niveau de qualité assez élevé. Nous voyons quelques professionnels français qui viennent s'approvisionner chez nous. Mais ils ne sont pas si nombreux car il faut savoir que le véhicule exporté est de nouveau soumis à la taxe du pays importateur même si la TVA a déjà été acquittée en Suisse. C'est un frein considérable.

Photo : Yves Golaz, Distributeur Citroën à Genève et Président de la section de Genève de l'Union professionnelle Suisse de l'Automobile.

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