Raz-de-marée de l’électrifié en janvier 2020
Sur un marché du véhicule particulier neuf en fort recul en janvier 2020, les modèles électrifiés (hybrides, hybrides rechargeables et 100 % électriques) ont su tirer leur épingle du jeu. Sur cette période, 15 247 hybrides ont été immatriculés, un volume en forte hausse de près de 72 % par rapport à la même période de l’année précédente. Les électriques ont quant à eux vu leurs immatriculations croître de 258 % pour atteindre un volume historique de 10 952 unités. Ensemble, ces deux types de véhicules ont donc représenté un volume de 26 199 VP neufs, ce qui, sur un marché total de 134 230 VP neufs, donne une pénétration de l’électrifié de 19,5 %. Il s’agit évidemment d’un record en France. Pour mémoire, en 2019, ces véhicules n’avaient pesé que pour 7,6 % du global.
Ces chiffres hors normes confirment dont bien les rumeurs qui bruissaient ces derniers mois : constructeurs et réseaux ont sciemment retardé les livraisons de leurs modèles hybrides et électriques au 1er janvier 2020, de manière à les faire peser dans le calcul du niveau moyen en CO2 de leurs immatriculations en 2020. Les Français ne se sont donc pas précipités sur ces modèles électrifiés comme pourraient le laisser penser de prime abord ces chiffres.
La Zoe troisième modèle le plus vendu à particulier
Du côté de l’hybride, Toyota - d'ailleurs devenu premier importateur devant Volkswagen - est évidemment resté le plus gros contributeur avec plus de 6 100 unités qui ont trouvé preneur, un volume en hausse de 12,6 %. Ces hybrides ont pesé pour 63 % du total des immatriculations du japonais. Peugeot est monté sur la deuxième marché du podium grâce à ses 3008 et 508 hybrides. Le Français est suivi de Suzuki avec 1 187 unités dont 730 Swift, 273 Ignis et 178 Vitara hybrides. En dehors de ces leaders, à noter les explosions en hybride au sein d’autres marques dont Ford (+1078 % à 896 unités grâce à son Puma), DS (+55 000 % et 551 unités), Hyundai (+321 % à 700 VP).
Niveau électrique, à souligner un événement majeur : la montée sur la troisième marche des modèles les plus vendus auprès des particuliers en janvier 2020 de la Zoe. La citadine électrique s’est écoulée à 5 331 unités, soit une forte croissance de 256 %. A noter toutefois une belle part de VD dans ce total, de 28 % précisément. Reste que l’électrique s’est très bien porté en janvier 2020, avec, comme principal acteur, Renault donc, mais aussi, Peugeot.
La marque au Lion a immatriculé 2 598 électriques, dont 2 537 citadines 208 électriques. Cette version 100 % électrique a ainsi pesé pour 26,8 % des immatriculations du modèle. Autres belles performances à souligner en électrique, celle de Kia, avec 528 unités soit un volume en progression de 207 %. 429 unités ont été générées par l’e-Niro, le reste par le e-Soul. Citroën n’a pas été en reste avec 456 unités électriques, dont 414 C-Zéro.
Reste à savoir si cette tendance perdurera tout au long de l'année. Car si ces immatriculations en janvier des modèles électrifiés commandés en fin d'année 2019 ont conduit à ce résultat, il est fort problable que les mois suivants ne soient pas de la même teneur.
L’Allemand électrique ne décolle pas
En revanche, janvier 2020 n’a pas été porteur pour tout le monde. Les premium allemands n’ont pas bénéficié de la même dynamique pour leurs électriques. Et c’est un euphémisme. A titre d’exemple l’Audi e-tron s’est écoulé en janvier à 21 unités dont 11 en tactique et seulement 1 auprès des particuliers. 9 sociétés et administration ont jeté leur dévolu sur le modèle. L’EQC n’a pas fait mieux avec 21 unités qui ont trouvé preneur en janvier 2020 dont 17 en VD, 4 aux pros et 0 aux particuliers. Autre preuve que premium et électrique n'est pas forcément le combo gagnant, le Jaguar I-Pace n'a trouvé aucun preneur, sur aucun des canaux...Tesla vient en revanche donner un parfait contre-exemple. En janvier, la marque a affiché une flamboyante croissance de 431 % avec 170 unités écoulées dont 124 Model 3. Et ce, même s'il s'agit en réalité d'un petit mois pour l'américain.
Problème de production de batteries, pilotage des livraisons selon les pays européens, prix de vente éléve, les raisons qui peuvent expliquer ce (temporaire ?) insuccès sont nombreuses. Mais ces chiffres n’envoient tout de même pas un bon signal pour ces marques qui se doivent à tout prix de faire baisser le niveau de CO2 moyen de leurs VP neufs immatriculés en 2020…