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Pas de déprime

Publié le 15 janvier 2010

Par Christophe Jaussaud
5 min de lecture
Malgré un début d'année difficile, le marché français 2009 aura établi, avec 2 268 730 unités, la meilleure performance depuis 1990. La prime à la casse a évidemment joué un grand rôle dans ce résultat, et sa prolongation,...
...même atténuée, reste un élément positif pour 2010. Toutefois, si le premier semestre 2010 ne soulève que peu d'inquiétude, le second devrait être plus difficile.

Avec 2 268 730 immatriculations, l'année 2009 restera comme un très bon cru pour les VP. Pourtant, en début d'exercice, malgré les bienfaits évidents qu'allait procurer la prime à la casse, les craintes étaient nombreuses : écoulements des VO, accès au crédit, trésorerie des constructeurs et des concessionnaires, etc. Finalement, la cuvée 2009 aura presque égalé celle de 1990 où le marché français avait culminé à 2 309 130 unités.

Et les vainqueurs sont nombreux, principalement ceux qui avaient des petits véhicules, car le prix a été l'un des éléments déterminants. Nombreux ont été ceux à croître davantage que les 10,7 % du marché (voir tableau).

Chez les français, bien que l'écart se soit réduit entre Citroën et ses concurrents, la marque aux chevrons réalise une année record avec 17,4 % de gagné et 339 820 VP immatriculés. Le cousin Peugeot a, quant à lui, réussi à redresser la barre en fin d'année, notamment après l'apparition des 206 + et 3008, lui permettant d'afficher une croissance de 9,8 %. Trajectoire assez proche pour Renault où les taux de croissance durant le dernier trimestre ont été bien meilleurs. Par exemple, le constructeur de Boulogne affiche + 94 % en décembre. Cependant, sans remettre en cause cette réelle croissance, il faut rapporter ce chiffre à décembre 2008 où les ventes du Losange avaient plongé de 22,4 %. Quant à Dacia, la marque roumaine vole de record en record pulvérisant bien souvent toutes les prévisions. Ainsi, en janvier 2009, Jacques Chauvet alors directeur commercial France de Renault, estimait pouvoir dépasser 50 000 immatriculations. C'est chose faite avec 60 719 unités !

Quel scénario pour 2010 ?

Qu'en sera-t-il en 2010 ? Les boules de cristal sont encore gelées, mais beaucoup s'accordent sur une baisse d'environ 10 % du marché hexagonal. Un nouvel exercice avec deux semestres bien différents. En effet, le premier devrait à lui seul totaliser entre 60 et 70 % des ventes de l'année, grâce notamment aux portefeuilles de commandes, mais aussi aux offres promotionnelles des constructeurs, qui vont pallier les baisses conjuguées de la prime à la casse à 700 euros et de l'abaissement des seuils de l'écotaxe et de ses bonus. Une tendance que Christophe Bergerand, directeur du commerce France Peugeot, et Bernard Cambier, son homologue chez Renault, confirment. Ce dernier a, d'ailleurs, affirmé sur BFM disposer d'un portefeuille de 120 000 commandes, ce qui représente près de trois mois de livraisons.

Quant au second semestre, il s'annonce plus difficile, sauf si une vraie reprise économique se fait sentir. Mais rien n'est moins sûr. Cependant, si le marché baisse seulement de 10 %, l'année 2010 totaliserait alors 2 050 000 unités, soit environ le même total qu'en 2007 ou 2008. Gageons qu'un tel résultat satisferait beaucoup de monde.

Chez nos voisins

Plus gros marché d'Europe de l'Ouest, l'Allemagne a affiché 3,8 millions d'immatriculations. Une fois de plus, la prime à la casse mise en place par le gouvernement d'Angela Merkel peut être mise en avant, mais son arrêt brutal se fait déjà sentir et annonce une année 2010 bien plus difficile Outre-Rhin. En effet, déjà en décembre, le marché allemand a reculé de 5 %. Ce qui fait dire à la fédération allemande de l'industrie automobile (VDA) que les ventes ne dépasseront pas 2,75 à 3 millions en 2010. Une perte comprise entre 800 000 et 1 million d'unités !

En Italie, le mois de décembre a clôturé une année quasi étale avec un recul global de 0,17 %. 2 158 010 véhicules ont été immatriculés dans le pays. Là encore, un grand merci à la prime mise en place en février dernier par le gouvernement de Silvio Berlusconi. A l'image de la France, les politiques transalpins ont d'ores et déjà annoncé que la prime allait se poursuivre en 2010 selon des modalités qui seront définies courant janvier.

Quant à l'Espagne, malgré un 4e mois de croissance en décembre, le marché sur l'année recule de 17,9 % à 952 772 unités. Et les perspectives pour 2010 ne sont pas des plus réjouissantes. En effet, l'Anfac, le CCFA espagnol, s'attend à une année 2010 "similaire" à 2009. Comme en France, l'exercice devrait connaître deux temps, avec un premier semestre où les immatriculations vont se maintenir notamment grâce à la poursuite de la prime à la casse puis un second assez mauvais. L'Anfac précise que l'augmentation de la TVA de 2 points prévue en juin prochain, conjuguée à une situation économique toujours délicate, auront un effet néfaste sur la fin de l'année.

De l'autre côté du Channel, les mêmes recettes ont eu les mêmes résultats. Depuis le mois de mai et l'instauration d'une prime, le marché anglais a retrouvé peu à peu des couleurs, pour finir sur un mois de décembre historique. En effet, avec une croissance de 38,9 %, décembre 2009 est le 3e meilleur mois de décembre du pays et le meilleur depuis 2005. Cependant, ces données mensuelles ne doivent pas faire oublier que l'année 2009 avec 1 994 999 immatriculations (- 6,4 %) est la plus basse depuis 1995. Une contre performance qui devrait encore être d'actualité, puisque le SMMT estime que l'arrêt de la prime devrait conduire le marché 2010 à moins de 1,8 million d'unités.

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