L’incertitude demeure sur les derniers mois
Le retour des beaux jours n'a pas été profitable au marché français des voitures neuves. S'il est parvenu à conserver sa dynamique de l'an passé lors des quatre premiers mois de l'année, depuis mai le marché glisse sur une pente descendante. 169 804 voitures particulières (VP) ont été immatriculées en juillet, soit une chute de 12,9 % par rapport à juillet 2009. "Les Français ont déserté les concessions dès la fin de l'hiver. La filière automobile entre dans une zone de turbulence, laissant augurer un second semestre compliqué pour tous ses acteurs", prévoit le groupe Xerfi. En juillet, les immatriculations des marques françaises ont reculé de 15,4 %. Citroën a le plus souffert, accusant un repli de ses ventes de 17 %. Celles de Renault reculent de 15,9 % et Peugeot de 13,3 %. Les immatriculations de VP des marques étrangères ont pour leur part diminué de 9,9 %. "Certaines marques décrochent littéralement : les ventes d'Opel notamment ont dégringolé de 30,2 % ce qui tombe mal pour General Motors qui vise une introduction en bourse avant la fin de l'année", constate le groupe Xerfi.
Les autres constructeurs sont aussi à la peine (- 27,4 % pour Toyota, - 15,5 % pour Ford, - 17,6 % pour BMW, - 17,4 % pour Mercedes…) et seul le groupe Volkswagen limite la casse avec une baisse des immatriculations dans l'Hexagone de 0,7 % en juillet, grâce à une hausse de 11,9 % des voitures de marque VW. La marque Dacia ne connaît pas la crise et affiche un bond de + 47,5 % en juillet, "devenant même en juillet la 2e marque étrangère la plus vendue dans le pays, derrière les voitures estampillées VW", ajoute Xerfi.
+ 2,8 % sur sept mois mais des craintes pour la fin d'année
Au cumul des sept premiers mois de 2010, le marché français des voitures particulières neuves reste en hausse de 2,8 % par rapport à la même période de 2009, à 1 382 240 immatriculations. Le groupe Xerfi reste sur ces positions et maintient sa prévision d'un repli de 10 % des immatriculations de VP en 2010. Expliquant : "D'un côté, la baisse progressive de la prime à la casse crée un choc néfaste sur les décisions d'achat que les politiques commerciales agressives des constructeurs ne peuvent compenser. Nous le répétons : la prime à la casse n'a eu qu'un effet d'anticipation sur les achats. De l'autre, les fondamentaux économiques n'incitent pas à l'achat de véhicules. Le moral des ménages est en berne, le pouvoir d'achat est sous pression et le chômage continue d'augmenter inlassablement." Une analyse assez dure. Heureusement, le baromètre trimestriel du CNPA, dévoilé à la mi-juillet, apporte quelques motifs de satisfaction au sein des affaires automobiles.
Des résultats au beau fixe
Durant le second semestre 2010, les analystes ont pu observer une tendance globalement à la hausse dans tous les domaines ou presque. Ainsi, le chiffre d'affaires dégagé du commerce et de la réparation est en croissance au second trimestre, que ce soit dans le secteur des VP et VUL (+ 0,5 %) ou celui des VI (+ 11 %). "Le marché est en accord avec les prévisions", a rappelé Patrick Bailly. Le président du CNPA a souligné à cette occasion que le véhicule industriel, pris dans la tourmente depuis de nombreux mois, a "stoppé sa chute" vertigineuse pour "se stabiliser, même si c'est à un niveau très bas." Le secteur devrait profiter à plein dans les prochains mois d'un effet de renouvellement de matériel devenu obligatoire pour les clients transporteurs.
"Zéro positif"
Si l'on se réfère au premier trimestre 2008, période de référence, les volumes de stocks à fin juin sont égaux en VO et en légère baisse en VN. Les stocks européens ont diminué de 50 %, grâce à une meilleure gestion des flux par les constructeurs, rapporte le CNPA. En bas du bon de commande, "les prix pratiqués sont identiques à 2009, bien que la prime à la casse soit finie", a constaté à regret le président du CNPA. Cependant, l'opinion générale sur l'évolution des marges (VP + VUL) est à la hausse au VN. Elle est plus mitigée au VO et passe de 13 à 16 % d'avis favorable à l'après-vente. L'atelier, justement, qui est en verve au second trimestre, maintient à flot la barque. En concession, le chiffre d'affaires croît de 1 % lors de ce deuxième trimestre et reste identique à l'an passé en ce qui concerne les agents, baisse de 1 % chez les MRA. "Ce qui nous amène à un zéro positif au général", résume Patrick Bailly. La présidence du comité nationale des professions automobiles alerte toutefois sur l'apport de l'après-vente. "En moyenne dans les réseaux, le taux de couverture des frais fixes par l'après-vente est de 70 %, avance Patrick Bailly, d'où l'importance croissante du VO".
FOCUSChute des immatriculations de VN en Europe Les immatriculations de voitures particulières et d'utilitaires légers ont reculé de 16,9 % sur trente marchés en Europe en juillet. PSA Peugeot Citroën et surtout Renault ont limité la casse tandis que GM, Fiat et Toyota ont chuté. Le Royaume-Uni (- 10 %), l'Espagne (- 23 %), l'Italie |
Gredy Raffin et Benoît Landré
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